MONNAIES ROYALES FRANÇAISES
1715
. (Béni soit le nom du Seigneur). Écu rond de France
couronné.
Tranche A.
M/
Trèfle en fin de légende de droit = Jean Faubert des
Fagères (1711‑1717).
MG/
Rose avant le millésime =
Georges Röettiers (1703‑1748).
GG/
Norbert Röettiers
(1703‑1727).
G/
Norbert Röettiers (1665‑1727).
Cet écu est frappé sur un flan régulier et large laissant
apparaître l’essentiel des grènetis extérieurs. Les reliefs
sont très nets sur les deux faces et cet exemplaire a
conservé une bonne partie de son brillant de frappe autour
des lettres des légendes. Les restes de gravure de la
monnaie réformée sont discrets et apparaissent surtout au
droit.
C. 2095‑2096 - L. 642 - Sobin 49 - SCF. 17A (21 ex.) -
G. 317 - Dr. 553 - Dy. 1651A - Dr. 2/553.
SUP
750 € / 1300 €
Exemplaire provenant de la vente Burgan du 27 janvier
2005, n° 143.
Cet écu est réformé sur un écu aux trois couronnes
d’Amiens (millésime indéterminé).
Pour les écus vertugadin de 1715 frappés à Paris, nous
avons 46.329 écus fabriqués en flan neuf et une estimation
de 800.000 exemplaires sur flan réformé. Paris fut le seul
atelier à frapper des écus vertugadin en 1715.
166
Écu dit « vertugadin », 1715
, Paris, A dans la
légende du revers, à 6 heures, A, 800000 ex., 5
lt., (Ar, Ø 42 mm, 6 h, 30,28 g). (pd. th. 30,594 g,
titre 917 ‰, taille 1/8 marc, 11 d.).
A/
LVD●XV●D●G● FR●ET●NAV●REX (Mm)
. (Louis
XV, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre).
Buste enfantin de Louis XV à droite, drapé et cuirassé ;
au-dessous une rose à cinq pétales.
R/
SIT●NOMEN●DOMINI● -A -●BENEDICTVM (Mg)
N
é à Versailles en 1710, Louis XV était le fils de
Louis, duc de Bourgogne, et de Marie-Adélaïde
de Savoie. Il succéda à son arrière-grand-père
en 1715, en raison du décès prématuré de son grand
père, le Grand Dauphin, et de son père. Pendant la
minorité du roi, la régence revint à Philippe, duc
d’Orléans, neveu de Louis XIV. Après un essai malheu-
reux de gouvernement par conseils substitué aux secré-
taires d’État (la Polysynodie, 1715‑1718), le régent
revint aux maximes de son oncle et préserva l’autorité
monarchique. Les vraies nouveautés de la régence furent
dans la tentative ratée de réforme économique et finan-
cière (système de Law) et dans une libéralisation des
mœurs et une orientation différente de la littérature, en
réaction contre le rigorisme du siècle précédent. Majeur,
Louis XV fut sacré à Reims en 1722. Se succédèrent
alors comme premiers ministres : le duc d’Orléans
(1722‑1723), le duc de Bourbon (1723‑1726) et le cardi-
nal de Fleury, ancien précepteur du roi (1726‑1743).
Cette période fut marquée par la guerre de Succession
de Pologne (1733‑1738), qui permit à la France de
placer le roi détrôné de Pologne, Stanislas, beau-père
de Louis XV, à la tête de la Lorraine et, à terme, de
mettre la main sur le duché. Le ministère de Fleury,
d’esprit pacifique, fut pour la France une période de
récupération après les épreuves du règne précédent.
Commencée sous Fleury, la guerre de Succession
d’Autriche (1741‑1748) eut des résultats moins heureux,
la paix d’Aix-la-Chapelle nous faisant renoncer aux
conquêtes de Maurice de Saxe dans les Pays-Bas. C’est
pendant cette guerre que Louis, ayant commencé à
gouverner, connut l’apogée de sa popularité, en parti-
culier durant sa maladie à Metz (1744). La guerre de
Sept Ans (1756‑1763) sera, elle, tout à fait désastreuse.
Au traité de Paris, la France perd le Canada et les Indes.
L’annexion de la Corse, en 1769, fut un succès tardif et
de moindre importance. L’Angleterre triomphait dans
son combat séculaire pour la domination de l’Atlantique.
L’alliance autrichienne s’était révélée peu utile et
l’émergence de la Prusse faisait paraître une nouvelle
menace, dont toute l’ampleur se révéla au siècle suivant.
À l’intérieur, les ministères successifs se heurtèrent à
l’opposition des parlements, notamment du Parlement
de Paris, et à la permanence du mouvement janséniste.
La politique de fermeté menée entre 1770 et 1774, ne
put racheter les hésitations des décennies précédentes.
En ce siècle des Lumières, le décalage entre l’ancienne
religion monarchique et la pratique autoritaire du
pouvoir, d’une part, l’évolution des esprits et des mœurs,
de l’autre, ne cessa de grandir. Le pouvoir royal se figea
dans la répétition servile des maximes de gouvernement
propres à Louis XIV. Louis XV et Louis XVI n’avaient
pas l’aura de leur aïeul : ils flottaient dans cet habit de
gloire trop ample pour eux. De l’intérieur, la « vieille
machine « donnait des signes de dérèglement, instabi-
lité et despotisme ministériels simultanés, règne des
favorites.Unmalaiseapparutdanslesélites ;lanoblesse,
l’office, le service militaire n’étaient plus les valeurs
sûres de jadis. L’opinion publique devenait une force.
Tandis que le pouvoir politique tendait à l’immobilisme,
la machine administrative, elle, se modernisa, dans un
souci de contrôle, de mesure, de bonne gestion. Le règne
de Louis XV a été pour la France une ère de prospé-
rité et de développement économique, en même temps
que celui d’une extrême floraison des arts, des lettres
et des sciences. De Marie Leczynska, épousée en 1725,
Louis XV eut un fils, Louis, né en 1729, qui mourut en
1765, laissant lui-même trois fils : les futurs Louis XVI,
Louis XVIII et Charles X.
LOUIS XV DIT LE BIEN AIMÉ (01/09/1715‑10/05/1774)
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