MONNAIES ANTIQUES D’AFRIQUE DU NORD
228
Denier,c.22‑23,an47
,Césarée,Maurétanie,
étalon romain, (Ar, Ø 17 mm, 2 h, 2,00 g).
(pd. th. 2,20 g).
A/
REX - IVBA
. Tête diadémée de Juba II à
droite (O’).
R/
ET/ MZ
. (an 47). Scyphos dans une couronne
dionysiaque fermée.
Exemplaire de qualité exceptionnelle sur un petit flan
ovale, légèrement éclaté à 7 heures, bien centré des
deux côtés avec les grènetis visibles. Magnifique petite
tête de Juba II. Revers de toute beauté servi par une
magnifiquepatinedemédaillieravecdesrefletsmordorés
et bleutés acier. Conserve la plus grande partie de son
brillant de frappe.
GIC.- - Cop.- - CNNM. 166 (R3) -A. 192 - Müller 41.
RRR. SPL
550 € / 850 €
Cet exemplaire provient d’Argenor(Yves Cellard) en
1983etdelacollectiondudocteurThierrydeCraeker.
Légende coupée inhabituelle. Portrait particulier de
l’extrême fin du règne. Unique représentation diony-
siaque du monnayage. C’est la première fois que nous
proposons ce type à la vente. Semble beaucoup plus
rare que ne le laissent supposer les ouvrages généraux.
J. Mazard, op. cit. p. 83 indique que le scyphos était
un vase réservé aux libations et renvoie pour son
interprétation à une allusion à Hercule. Il faut plutôt
y voir un symbole lié au culte dionysiaque. À la fin
du règne de Juba II, nous assistons à un décrochage
du poids du denier qui passe en moyenne de 2,80 g à
2,20 g. De nombreuses disparités pondérales existent
et font que la métrologie du royaume de Maurétanie
est encore très mal connue et n’a pas fait l’objet d’une
étude systématique. En revanche l’abaissement de
poids s’accompagne d’une réduction des diamètres qui
s’accentue pour le règne de son successeur, Ptolémée.
À la fin du règne, les portraits sont normalement plus
stéréotyopés et vieillis. Le règne de Juba II est très long,
près d’un demi-siècle. Sur notre exemplaire le buste est
tout petit et le diadème pratiquement invisible. L’an 47
(22‑23), c’est l’avant dernière année de règne du vieux
roi qui a associé son fils, Ptolémée, au pouvoir depuis
les années 20. Au revers, le vase et la couronne de lierre
font plutôt référence au culte de Dionysos qu’à celui
d’Hercule. Le culte du dieu de l’ivresse est parfois aussi
associé à la durée et à l’éternité qui peut se comprendre
après un si long règne.
MAURETANIA - ROYAUME
DE MAURÉTANIE -
JUBA II ET CLÉOPÂTRE
(19 avant J.‑C. - 6 après J.‑C.)
J
uba I
er
avait été vaincu à Thapsus en 46 avant J.‑C. mais
sonfils,JubaII(50AC. -23AD),élevéparOctavie,devint
l’ami d’Auguste qui lui remit la province de Maurétanie
en 25 avant J.‑C. Cléopâtre Séléné, fille de Cléopâtre VII
et de Marc Antoine, fut épargnée par Octave en 30 avant
J.‑C. alors que ce dernier faisait mettre à mort Ptolémée XV
(Césarion). Elle épousa Juba II vers 19 avant J.‑C. et mourut
vers 5 ou 6 de notre ère. Juba II lui survécut dix-huit ans
environ. Elle est la grande tante de Caligula et la mère de
Ptolémée qui succéda à Juba II et que son cousin Caligula
fit assassiner à Rome en 40 pour annexer la Maurétanie.
229
Denier, c. 19AC. -AD. 6
, Césarée, Maurétanie,
étalon romain, (Ar, Ø 18 mm, 6 h, 2,97 g).
(pd. th. 3,37 g, taille 1/96 L.).
A/
REX IVBA
. « Rex Iuba », (roi Juba). Tête diadé-
mée de Juba II à droite (O’).
R/
.BASI-LISSA - //.
KLEOPATRA, (Basilissa Kleopatra)
. (reine
Cléopâtre). Symbole d’Isis ornée de deux épis.
Exemplaire sur un flan large, ovale et irrégulier, bien centré
des deux côtés avec les grènetis visibles. Très belle tête de
Juba II, de style fin, bien venu à la frappe. Très joli revers de
style fin. Belle patine de collection ancienne avec des reflets
mordorés. Conserve la plus grande partie de son brillant de
frappe et de son coupant d’origine.
GIC. 6003 var. - Cop. 574 var. - CNNM. 336 - A. 103 var.
R. SPL
380 € / 750 €
Cet exemplaire provient du stock deMiller en 1987 et de
la collection du docteur Thierry de Craeker.
Poids léger.Avec ce revers, JeanMazard avait répertorié vingt
variétés différentes avec des variantes de légende et de présen-
tation. Notre variété est recensée par J. Mazard (Mazard 336).
Au revers, la coiffe d’Isis et le sistre rappellent les origines
égyptiennes de la reine, fille de Cléopâtre VII (51‑30 avant
J.‑C.) Le sistre est l’instrument attaché au culte d’Isis : il
était censé régler le flux et le reflux du Nil, et le son aigu qu’il
rendait appelait les fidèles à pleurer la mort du dieu Osiris.
n° 232 R/162