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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

MG/

Triangle évidé sous le RS de CHRS = François

Blaru (1646‑1657).

GG/

JeanWarin (1646‑1672).

G/ 

Jean

Warin (1604‑1672).

Ce louis d’or est frappé sur un flan large et régulier.

Exemplaire présentant de haut reliefs mais un petit choc

sur la tranche à 2 heures au droit. De petites traces de

manipulation dans les champs. Le portrait du roi est

remarquablement bien venu à la frappe.

C. 1787 - G. 245 - Dr. 206 - Dy. 1422 - Dr. 2/216.

RR. SUP  / TTB+

 1300 € / 1900 €

D’après nos recherches inédites aux Archives nationales,

61.768 louis furent frappés en 1646 à Paris sous l’exercice

deLouisleBicheur.cesmonnaiesfurentmisesencirculation

suite à 32 délivrances entre le 5 juillet et le 17 décembre

1646. Le poids d’or monnayé s’élève à 2009 marcs (poids

comprenant des demi-louis) et pour cette production, 307

louis furent mis en boîte.

LOUIS XIV LE GRAND OU LE ROI SOLEIL (14/05/1643‑01/09/1715)

L

e règne de Louis XIV est le plus long et le plus

glorieux de l’histoire de France. Fils de Louis XIII

et d’Anne d’Autriche, né le 5 septembre 1638, le

troisième roi Bourbon monta sur le trône en 1643

et y demeura pendant soixante-treize années. Il mourut le 1

er

septembre 1715, âgé de soixante-dix-sept ans. Entre 1643 et

1661, sous la régence d’Anne d’Autriche et le ministère du

cardinal Mazarin, l’absolutisme se construit dans le combat :

lutte intérieure contre la Fronde, lutte extérieure contre

l’Espagne. Le règne personnel de Louis XIV commence en

1661, lorsque le jeune roi décida de « gouverner par lui-

même ». La monarchie absolue atteint alors son apogée, le

roi étant entouré d’une équipe de ministres exceptionnels :

Le Tellier, Louvois, Colbert, Seignelay. Cette période faste

prend fin au cours des années 1680, avec les premiers revers,

la révocation de l’édit de Nantes (1685), la fin des grands

succès extérieurs et la disparition progressive de l’entourage

des premières années (Colbert meurt en 1683, Le Tellier en

1685, Seignelay en 1690, Louvois en 1691). La troisième

et dernière partie du règne, entre 1685 et 1715, est plus

difficile. Le roi vieillissant ne retrouve pas de semblables

collaborateurs. Glorieux, ce règne fut d’abord un règne

guerrier. Jamais la France ne connut autant de guerres :

guerre de Trente Ans, achevée avec l’Empire en 1648,

avec l’Espagne seulement en 1659, guerre de Dévolution

(1667‑1668), guerre de Hollande (1672‑1678), guerre

avec l’Espagne (1684), guerre de la ligue d’Augsbourg

(1688‑1697), guerre de Succession d’Espagne (1701‑1713).

Jamais elle ne connut plus de victoires et plus de conquêtes :

en 1648, les traités de Westphalie lui donnaient l’Alsace, en

1659, la paix des Pyrénées l’Artois et le Roussillon ; en 1668,

par la paix d’Aix-la-Chapelle, elle gagnait la Flandre ; en

1678, par le traité de Nimègue, la Franche-Comté. En 1681,

le roi annexait Strasbourg. Les décennies suivantes furent

moins heureuses : en 1697 (traité de Ryswick), la France

céda Luxembourg ; en 1713 et 1714 (traités d’Utrecht et

de Rastadt), elle abandonna l’Acadie, prélude à la perte

de l’Amérique, cinquante ans plus tard. Le règne de Louis

XIV correspond donc assez exactement à l’âge de la

prépondérance française en Europe : la France a supplanté

l’Espagne ; elle sera bientôt supplantée par l’Angleterre, qui

détient l’empire des mers et les étendues du NouveauMonde.

À la gloire du roi victorieux et conquérant s’ajoute la gloire

du roi administrateur, législateur, protecteur des arts et des

lettres. Louis XIV et ses ministres ont donné sa perfection à

la construction monarchique : la législation est réformée, la

noblessesoumise,lesprovincesdomptées,l’hérésierenversée,

artistes et écrivains se mettent au service du pouvoir royal.

Lex una sub uno sole : « une seule loi sous un seul soleil » :

tout doit tourner autour de l’astre-maître. L’Europe entière

ressent l’attraction et le prestige de Versailles. La réalité

est sans doute moins brillante que ce programme flatteur :

l’administration royale demeure trop peu nombreuse pour

encadrer réellement le royaume le plus vaste et le plus peuplé

de l’Europe ; les particularismes résistent ; les Protestants

partent enrichir les ennemis de la France. Il n’en reste pas

moinsquec’est l’imageduroidegloirequis’estimposéedans

les mémoires, telle que Louis XIV l’avait décidée et voulue.

Là réside le vrai triomphe de ce prince : pour la France et

pour l’Europe, pour le siècle suivant et pour les siècles à

venir, pour les contemporains comme pour la postérité, il

fut et demeure le roi par excellence. Monnaies et médailles,

qui nous restituent le profil jupitérien du grand monarque,

participent de cette volonté et de cette réussite. Louis XIV

leur porta une attention particulière : le Grand Siècle est

aussi un grand siècle de la numismatique.

115.

Louis d’or à la mèche longue, 1646

, Paris, A

en cœur de la croix du revers, A, 61768 ex., mises en

boîte : 307, (Or, Ø 24 mm, 6 h, 6,76 g). (pd. th. 6,751 g,

titre 917 ‰, taille 1/36 1/4 marc, 22 kar.).

A/

●LVD● XIIII● D● G● (Mm) - FR● ET● NAV●

REX, (point sous le quatrième I de XIIII)

. (Louis XIV,

par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre). Tête

enfantine de Louis XIV à droite, laurée et avec une mèche

longue ; au-dessous 1646.

R/

●CHRS● - ●REGN● - ●VINC● - ●IMP●

. (Le Christ

règne, vainc, commande). Croix formée de quatre groupes

de deux Ladossées sous une couronne coupant la légende,

cantonnés de quatre lis ; au centre dans un cercle, la

lettre d’atelier.

M/

Cœur après D. G. = Louis Le Bicheur (1646‑1648).