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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

XVI, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre).

Buste de Louis XVI à gauche en habit de cour avec le

cordon et la plaque de l’Ordre du Saint-Esprit, avec

jabot de dentelle, les cheveux noués sur la nuque par un

ruban ; (Mm) sous le buste.

R/

●CHRS● REGN●VINC●

IMPER (Mg) 1777

. (Le Christ règne, vainc, commande).

Écus ovales inclinés de France et de Navarre sous une

couronne ; au-dessous, lettre d’atelier.

M/

Héron sous le buste = JeanDupeiron (1765‑1781).

MG/

Lyre avant le millésime = François Bernier (1774‑1793).

GG/

Benjamin Duvivier (1774‑1791).

G/

DUVIV =

Benjamin Duvivier (1728‑1819).

Exemplaire de poids lourd. Ce louis est frappé sur un flan

régulier et large. Exemplaire présentant de hauts reliefs.

LOUIS XVI (10/05/1774‑21/01/1793)

N

é à Versailles en 1754, Louis XVI était le fils de

Louis, dauphin de France, et deMarie-Josèphe de

Saxe. En 1774, roi à la mort de son aïeul Louis XV,

il appela auprès de lui le vieux comte deMaurepas,

disgracié depuis 1749, et se sépara bientôt des ministres de

son prédécesseur, ce « triumvirat » formé par le chancelier

Maupeou, l’abbé Terray et le duc d’Aiguillon, qui, par sa

politique autoritaire, venait de restaurer l’autorité royale.

L’ancien Parlement de Paris, supprimé depuis 1770, fut

rétabli. Le 24 août 1774, Louis XVI renvoyait Terray et

nommait Turgot contrôleur général des finances. Refusant

d’être un simple « ramasseur d’argent » pendant son

ministère, Turgot multiplia les réformes économiques. Fin

1775, le contrôleur général avait entamé le redressement

financier : les impôt rapportaient 327 millions, 67 de plus

que l’année précédente ; le déficit était ramené à 15 millions.

Mais ses projets blessaient trop d’intérêts particuliers. Tout

était contre lui : les dévots, les parlements, le parti Choiseul,

la reine Marie-Antoinette, dont le rôle fut incroyablement

néfaste, la Cour, les financiers. Il lui fallait l’appui d’un

despote éclairé, et Louis XVI n’était ni assez despote, ni assez

éclairé. La révolte des colonies anglaises d’Amérique, en

1775, échauffa les esprits en France. Tout un parti souhaitait

effacer le souvenir de la désastreuse guerre de Sept Ans.

Le 9 mai 1776, un conseil secret, dont Turgot était exclu,

décidait l’entrée dans la guerre ; le 12, le contrôleur général

était renvoyé en même temps que le garde des sceaux Males-

herbes, après un ministère de moins de deux ans. Grâce au

secours français, les insurgents l’emportèrent en Amérique

et le traité de Versailles (1783) reconnut l’indépendance

des États-Unis. Mais la France avait gagné peu de choses

dans cette guerre qui accrut la détresse financière de

l’État. Necker, successeur de Turgot de 1777 à 1781, dut lui

aussi s’effacer devant la coalition des privilégiés. La crise

financière s’aggravant, le roi convoqua une Assemblée des

notables (1787), qui refusa les changements nécessaires.

Necker, rappelé aux affaires (1788), fit décider par le roi la

convocation des États généraux, la première depuis 1614.

La première partie du règne de Louis XVI fut marquée par

de nombreuses réformes : établissement du Mont-de-Piété

(1777), abolition du servage dans le domaine royal (1779),

suppression de la question préparatoire (1780), création

de l’école des mines (1783), commencement de la digue de

Cherbourg et du canal duCentre (1784), liberté du commerce

des grains (1787), édit de tolérance en faveur des protestants

(1788). Dans les généralités, une génération d’intendants

de grande classe continue l’œuvre de leur prédécesseurs

du règne de Louis XV. Mais ces réformes ne suffirent pas

à arrêter la marche des temps. Quand elle désigna ses

représentants, la nation désavoua les administrateurs

éclairés issus du Conseil et des intendances. De 1789 à

1792, en trois courtes années, l’antique édifice politique

et social s’écroula irrémédiablement. Le géant du Grand

Siècle avait vécu. Ouverts le 5 mai 1789, les États généraux

se déclarèrent Assemblée nationale le 17 juin et, le 4 août,

abolirent les anciens privilèges.

Cependant, les frères du roi quittaient la France. En octobre,

la famille royale était ramenée à Paris et l’Assemblée l’y

suivit : désormais, l’histoire de France allait se faire dans

la capitale. La Révolution se poursuivit, et, le temps passant,

LouisXVI,quin’approuvaitquedebouchelestransformations

en cours, ne fut plus que le jouet des événements. Ramené

à Paris après l’échec de sa fuite à l’étranger (juin 1791), il

dut sanctionner la nouvelle constitution qui le réduisait au

rang de premier fonctionnaire de l’État. La guerre contre

l’Autriche, voulue par Louis XVI (avril 1792), précipita la

chute du régime. Accusé de duplicité, le roi fut renversé par

l’émeute parisienne et l’Assemblée législative dut avaliser

l’abolition de la monarchie (10 août 1792) avant de céder

la place à une Convention nationale. C’est devant ce corps

qu’eut lieu le procès du roi (décembre 1792‑1793), qui,

condamné à mort, fut exécuté le 21 janvier 1793. Avec le

règne de Louis XVI s’achève véritablement l’histoire de la

monarchie française. Sans doute il y aura encore des rois de

France, une Restauration, cette « comédie de quinze ans »,

un roi des Français, deux empereurs, sans doute la France

mettra-t-elle un siècle pour se constituer définitivement en

République, mais c’est bien en 1792 que s’est brisée la chaîne

des temps, ininterrompue depuis quinze siècles, en même

temps que se rompait le lien d’amour entre le monarque et

ses sujets. Constamment inférieurs à leur tâche depuis leur

accession au trône, Louis XVI et son épouse témoignèrent

d’une dignité et d’un courage exceptionnels aussitôt qu’ils

en furent descendus. Leur long martyre, d’août 1792 à juillet

1793, couronne la destinée d’une monarchie qui, depuis sa

naissance, s’était fait gloire d’être toute chrétienne.

191.

Louis dit « aux lunettes » ou « au buste habillé»,

1777, 1

er

semestre,

Paris, A sous les deux écus du revers,

A, 103905 ex., 24 lt., (Or, Ø 23,5 mm, 6 h, 8,17 g).

(pd. th. 8,158 g, titre 917 ‰, taille 1/30 marc, 22 kar.).

A/

LUD● XVI● D● G● FR● - ET NAV● REX●

. (Louis