Table of Contents Table of Contents
Previous Page  20 / 260 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 20 / 260 Next Page
Page Background

- 18 -

MONNAIES GRECQUES

EUROPE

à Archidamos, roi de Sparte. Ce dernier essaya de contenir la

progression des tribus lucaniennes.

Malheureusement, Archidamos fut battu et tué à la bataille de

Mandurias en 338 avant J.‑C. La mort d’Archidamos obligea

les Tarentins à trouver un nouvel allié pour contenir leurs

turbulents voisins. Ils firent appel à Alexandre le Molosse, roi

d’Épire et beau-frère d’Alexandre III le Grand de Macédoine.

En arrivant en Italie du Sud, Alexandre le Molosse dut lutter

contre les tribus d’Italie méridionale de Lucanie et d’Apulie,

désireux de se constituer un royaume en Grande Grèce. Après

la mort d’Alexandre d’Épire (330 avant J.‑C.), les Tarentins

continuèrent d’affronter les tribus de Lucanie et du Bruttium

auxquelles s’ajoutèrent les Romains. Cette fois-ci, ils s’adres-

sèrent à Kleonymos de Sparte pour les délivrer de ce double

danger. Tarente et Rome avaient signé un traité naval en 303

avant J.‑C. sur la neutralité des Tarentins en échange du respect

de l’intégrité territoriale de leur cité par les armées romaines.

Entre le départ de Kléonymos de Sparte en 302 avant J.‑C. et

l’arrivée de Pyrrhus, roi d’Épire une vingtaine d’années plus

tard, l’histoire de Tarente et de son territoire reste mal connue

avec de nombreuses zones d’ombre sur les plans historiques et

monétaires. L’intervention du monarque épirote allait marquer

le début du déclin de la cité tarentine. À la suite de l’arrivée

de Pyrrhus en Italie, en 281 avant J.‑C., le consul L. Aemilius

Barbula dévasta le territoire des Tarentins après la destruction

d’une escadre romaine dans le golfe de Tarente. Pyrrhus, grâce

à ses éléphants et à la surprise générale, remporta l’indécise

bataille d’Héraclée en 279 avant J.‑C. d’où l’expression

« victoire à la Pyrrhus » qui équivaut à une victoire qui laisse

le vainqueur si épuisé qu’une défaite ne l’aurait pas plus

affaibli. Après la victoire d’Ascoli en 279 avant J.‑C., Pyrrhus

n’arriva pas à obtenir une victoire décisive sur les Romains,

se fâcha avec ses alliés grecs et syracusains, et fut finalement

battu à Bénévent en 275 avant J.‑C. Il se retira en Épire, où il

fut finalement assassiné. Après le départ de Pyrrhus, Tarente

se soumit à Rome. En 272 avant J.‑C., elle se rendit, après un

long siège, au consul Lucius Papirius Cursor.

Sous l’impulsion duConsul Spurius CarviliusMaximus, Tarente

devint une cité alliée de Rome, elle connut une grande période

de prospérité qui perdura jusqu’à la seconde guerre Punique

(221‑202 avant J.‑C.). Tarente, alliée de Rome dans un premier

temps, se rallia finalement à Hannibal en 213 avant J.‑C. La

garnison romaine, réfugiée sur l’acropole de Tarente, résista

pendant cinq ans. La ville fut définitivement soumise par Fabius

Maximus en 209 avant J.‑C. qui réduisit la plus grande partie

de la population en esclavage, trente mille personnes selon

Tite-Live (XXVI, 39).

CALABRE - TARENTE (V

e

 - III

e

siècle avant J.‑C.)

T

arente, fondéevers706avantJ.‑C.par lesParthénopéens,

était la seule colonie de Sparte. En effet, d’après la

mythologie, la cité aurait été fondée par Phalanthos, sur

ordre de l’oracle de Delphes, non loin de l’embouchure de la

rivière Taras. Une autre tradition antique raconte comment la

cité fut fondée par Taras qui était le fils de Poséidon et de la

nymphe Satyra. Il fut sauvé lors d’un naufrage par un dauphin

qui le déposa près de la future cité et son nom désigne la ville.

Il se trouva que les deux héros furent confondus. Tarente était

la seule cité importante de cette région appelée Calabre par les

Romains et districts de Messapia et de Iapygia par les Grecs.

La nouvelle colonie prospéra rapidement et devint l’un des

ports les plus importants de Méditerranée Occidentale grâce

aux nombreux avantages, liés à sa situation géographique,

à la richesse de son arrière pays avec des terres cultivables,

des élevages réputés, le travail de la laine. Les Tarentins

étaient des éleveurs et dresseurs de chevaux fameux. Mais

elle était aussi réputée pour son vaste port sécurisé qui lui

permit d’établir de fructueuses relations avec ses voisins et

en fit un des principaux ports de la Méditerranée Occidentale.

La cité était reconnue aussi pour la qualité de sa pourpre,

réalisée grâce à la collecte du murex, coquillage permettant

d’obtenir la coloration si particulière. Le système politique

de Tarente devait être calqué sur celui de sa métropole Sparte

et Hérodote (I, 36) signale un roi contemporain de Darius I

er

(521‑486 avant J.‑C.).

Le culte d’Apollon Hyakinthos y était célébré et son origine

spartiate est indéniable. À partir de 380 avant J.‑C., les

destinées de Tarente se retrouvèrent entre les mains d’Archytas

de Tarente (460‑360 avant J.‑C.), philosophe pythagoricien,

ami de Platon, mathématicien, astronome, homme politique

et général qui fut placé sept fois à la tête de sa cité. On le

donne pour l’inventeur de la vis, de la poulie, de la crécelle

et du cerf-volant. Horace lui consacra une ode. La fondation

panhellénique de Thurium en 443 avant J.‑C. avait donné

naissance à un conflit qui devait opposer Tarente à Athènes

pendant plus de trente ans à partir de 436 avant J.‑C. Les deux

cités rivales avaient fini par fonder Héraclée en 432 avant J.‑C.,

néanmoins sous influence tarentine. Les Tarentins finirent par

s’imposer sur les villes de Métaponte et de Siris. Archytas,

dans la première moitié du quatrième siècle avant J.‑C., devint

le stratège de la confédération italiote dont la capitale était

Héracléeetquiregroupait,outreTarente,MétaponteetThurium,

Crotone, Vélia et Naples. Cette période d’hégémonie tarentine

prit fin avec la mort d’Archytas et fut le point de départ des

interventions de généraux mercenaires comme Archidamos

de Sparte, Alexandre le Molosse ou Pyrrhus d’Épire. Tarente

dut lutter contre les Lucaniens et fit appel en 345 avant J.‑C.

2.

Nomos, statère ou didrachme, c. 340‑332 AC.

,

Tarente, Calabre, étalon italo-tarentin, (Ar, Ø 21,5 mm,

12 h, 7,82 g). (pd. th. 8,00 g).

A/

t-L// KAL/ D.

Cavalier galopant à droite, armé de deux

javelines transversales et d’un bouclier de la main gauche,

brandissant une javeline de la main droite.

R/

TARAS/ ARI

. (Tarente/ Aristoxenos). Taras nu, che-

vauchant un dauphin à droite, tenant un casque à cimier de

la main gauche et étendant la main droite ; de chaque côté

une étoile à huit rais des Dioscures.

Exemplaire sur un flan large ovale, parfaitement centré des

deux côtés avec une partie du grènetis visible au droit ce qui

estexceptionnelavecunpetitécrasementdeflanperceptible

des deux côtés. Très beau cavalier où tous les détails de la

musculature sont visibles. Au revers, il en est de même

pour Taras où les traits du visage sont visibles. Magnifique

patine de médaillier gris foncé avec des reflets mordorés et

bleutés irisés. Conserve une partie de son brillant de frappe