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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

LOUIS XV DIT LE BIENAIMÉ (01/09/1715‑10/05/1774)

N

é à Versailles en 1710, Louis XV était le fils de Louis,

duc de Bourgogne, et de Marie-Adélaïde de Savoie. Il

succéda à son arrière-grand-père en 1715, en raison du

décès prématuré de son grand père, le GrandDauphin, et de son

père. Pendant la minorité du roi, la régence revint à Philippe,

duc d’Orléans, neveu de Louis XIV. Après un essai malheureux

de gouvernement par conseils substitué aux secrétaires d’État

(la Polysynodie, 1715‑1718), le régent revint aux maximes

de son oncle et préserva l’autorité monarchique. Les vraies

nouveautés de la régence furent dans la tentative ratée de

réforme économique et financière (système de Law) et dans

une libéralisation des mœurs et une orientation différente de la

littérature, en réaction contre le rigorisme du siècle précédent.

Majeur, Louis XV fut sacré à Reims en 1722. Se succédèrent

alorscommepremiersministres : leducd’Orléans(1722‑1723),

le duc de Bourbon (1723‑1726) et le cardinal de Fleury, ancien

précepteur du roi (1726‑1743).

Cette période fut marquée par la guerre de Succession de

Pologne (1733‑1738), qui permit à la France de placer le roi

détrôné de Pologne, Stanislas, beau-père de Louis XV, à la tête

de la Lorraine et, à terme, de mettre la main sur le duché. Le

ministère de Fleury, d’esprit pacifique, fut pour la France une

période de récupération après les épreuves du règne précédent.

Commencée sous Fleury, la guerre de Succession d’Autriche

(1741‑1748) eut des résultats moins heureux, la paix d’Aix-la-

Chapelle nous faisant renoncer aux conquêtes de Maurice de

Saxe dans les Pays-Bas. C’est pendant cette guerre que Louis,

ayant commencé à gouverner, connut l’apogée de sa popularité,

enparticulierdurantsamaladieàMetz(1744).LaguerredeSept

Ans (1756‑1763) sera, elle, tout à fait désastreuse. Au traité de

Paris, la France perd le Canada et les Indes. L’annexion de la

Corse, en 1769, fut un succès tardif et de moindre importance.

L’Angleterre triomphait dans son combat séculaire pour la

domination de l’Atlantique. L’alliance autrichienne s’était

révélée peu utile et l’émergence de la Prusse faisait paraître

une nouvelle menace, dont toute l’ampleur se révéla au siècle

suivant. À l’intérieur, les ministères successifs se heurtèrent à

l’opposition des parlements, notamment du Parlement de Paris,

et à la permanence du mouvement janséniste. La politique de

fermetémenéeentre1770 et1774, neputracheter les hésitations

desdécenniesprécédentes.EncesiècledesLumières,ledécalage

entre l’ancienne religion monarchique et la pratique autoritaire

du pouvoir, d’une part, l’évolution des esprits et des mœurs, de

l’autre, ne cessa de grandir.

Le pouvoir royal se figea dans la répétition servile des maximes

de gouvernement propres à Louis XIV. Louis XV et Louis XVI

n’avaient pas l’aura de leur aïeul : ils flottaient dans cet habit

de gloire trop ample pour eux. De l’intérieur, la « vieillemachine

« donnait des signes de dérèglement, instabilité et despotisme

ministériels simultanés, règne des favorites. Unmalaise apparut

dans les élites ; la noblesse, l’office, le service militaire n’étaient

plus les valeurs sûres de jadis. L’opinion publique devenait une

force. Tandis que le pouvoir politique tendait à l’immobilisme,

la machine administrative, elle, se modernisa, dans un souci de

contrôle, de mesure, de bonne gestion. Le règne de Louis XV a

été pour la France une ère de prospérité et de développement

économique, en même temps que celui d’une extrême floraison

desarts,deslettresetdessciences.DeMarieLeczynska,épousée

en 1725, Louis XV eut un fils, Louis, né en 1729, qui mourut en

1765, laissant lui-même trois fils : les futurs Louis XVI, Louis

XVIII et Charles X.

151.

Écu dit « vertugadin », 1716

, Lyon, D à la pointe de

l’écu, D, 5 lt., (Ar, Ø 43 mm, 6 h, 30,26 g). (pd. th. 30,594 g,

titre 917 ‰, taille 1/8 marc, 11 d.).

A/

[LV]D● XV● D● G● FR● ET● NAV● REX●

. (Louis XV,

par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre). Buste enfantin

du Louis XV à droite, drapé et cuirassé ; au-dessous une rose.

R/

●SIT● NOMEN● DOMINI● - D - ●BENEDICTVM (rose)

1716

. (BénisoitlenomduSeigneur).ÉcuronddeFrancecouronné.

Tranche A.

GG/

Norbert Röettiers (1703‑1727).

G/

Norbert Röettiers

(1665‑1727).

Cetécuestfrappésurunflantrèslargelaissantapparaîtrel’essentiel

des grènetis extérieurs. Exemplaire recouvert d’une légère patine

grise et présentant d’importants restes de gravure de la monnaie

réformée.C. 2095‑2096 -SCF. 17A(21ex.) -Sobin 387 -L. 642 -

G. 317 - Dr. 526 - Dy. 1651A - Dr. 2/553 - Cl.p. 29.

R. TB+  / TTB

   320 € / 520 €

Cet écu est réformé sur un écu aux trois couronnes de Louis

XIV de 1713 (atelier indéterminé).

L’atelier de Lyon a frappé ce type monétaire de 1716 à 1718.

www.cgb

.

fr

n° 151 R/