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MONNAIES MODERNES FRANÇAISES
LE CONSULAT (9‑10/11/1799‑18/05/1804)
S
outenu par les partisans d’un pouvoir fort, Napoléon
Bonaparte, Général victorieux des campagnes d’Italie et
d’Égypte, renverse le Directoire les 18 et 19 brumaire an
VIII (9 et 10 novembre 1799). La Révolution est finie, le destin
de la France repose désormais entre les mains d’un exécutif fort.
Une nouvelle constitution, la Constitution de l’an VIII, entre en
application dès le mois de décembre. Elle définit les pouvoirs
et conforte Bonaparte dans son rôle d’homme fort du pays :
premier Consul, à la tête de l’exécutif, il nomme aux principales
fonctions publiques, détient un certain pouvoir d’initiative en
matière législative, et conserve son rôle militaire. Le Sénat, le
Tribunat et le Corps législatif composent trois assemblées qui
possèdent l’autre partie de la fonction législative.
Le11novembre1799,Bonaparteprendunedécisionimportante :
ilnommeGaudinMinistredesFinances.Celui-ciconserverason
poste jusqu’au 1
er
avril 1814, et le retrouvera pendant les Cent
Jours. Rétablir les finances de l’État est la priorité numéro un
du Premier Consul. Ainsi, la Banque de France est créée le 18
février1800.Avecl’aidede laCaissed’amortissement,lebudget
de la France est rétabli en 1802. Et en 1803, dans le cadre de la
grande réforme monétaire, le Franc, gage de stabilité, renaît,
sous le nom de Franc germinal.
La deuxième priorité de Bonaparte est la pacification intérieure
du pays mis à mal par les divisions nées de la Révolution. Pour
réconcilier les Français, plusieurs mesures sont adoptées :
liberté du culte, fin de la vente des biens nationaux, amnistie
aux émigrés. Seul l’Ouest de la France reste insoumis.
Insurrections et brigandages animent cette partie du territoire
et compromettent les espoirs du Premier Consul, malgré la
signature d’une trêve avec les chefs Chouans en novembre 1799.
Cependant,avecl’appuiduclergé,laVendéeestpacifiéecourant
1800. L’encadrement religieux s’inscrit alors définitivement
comme l’élément principal de la stabilisation de la société. Les
négociations avec le Pape Pie VII aboutissent à la signature du
Concordat de 1801. Soixante évêques, nommés par Bonaparte,
et investis par le Pape, s’installent alors sur tout le territoire.
Les prêtres catholiques, également nommés, sont désormais
fonctionnarisés. Beaucoup de réfractaires se rallient, d’autres
continuent d’entretenir le trouble, essentiellement en Bretagne
et en Normandie, où les Royalistes, aidés par l’Angleterre,
attendent l’arrivée de Louis XVIII.
À l’extérieur, un autre défi attend Bonaparte : restaurer la paix.
Les Autrichiens sont défaits à Marengo le 14 juin 1800, puis
à Hohenlinden le 3 décembre 1800. La Paix de Lunéville est
signée le 9 février 1801. Le 25 mars 1802, la Paix d’Amiens est
signée avec les Anglais.
En1802,leConsulatprendunenouvelledirection,plusautoritaire.
LesJacobinssontécartésdelaviepolitique(lesplusvirulentssont
arrêtés par Fouché, Préfet de Police), la presse est contrôlée, et
lesRoyalistespourchassés.C’estdanscecontextequ’estadoptée
la Constitution de l’An X : elle diminue considérablement les
pouvoirsdesassemblées,etnommeNapoléonBonaparteConsul
à vie. Les bases du premier Empire sont en place
346.
5 francs Union et Force, Union serré, avec glands
intérieurs et gland extérieur, An 8 (1799‑1800)
, Paris, A,
!3
, 1079266 ex., (Ar, Ø 36,76 mm, 6 h, 24,74 g). (pd. th. 25 g,
titre 900 ‰, taille 40 au kilo).
A/
UNION ET FORCE●*
. Hercule barbu demi-nu, debout de
face avec la léonté, sur son épaule gauche une patte du lion, sur
son bras et autour de sa taille la peau du lion de Némée, derrière
ses jambes queue et pattes du lion, unissant la Liberté debout à
gauche tournée à droite tenant une pique surmontée d’un bonnet
phrygien, vêtue d’un peplos et l’Égalité debout à droite tournée
à gauche, tenant le niveau, vêtue d’un chiton ; à l’exergue Dupré
signé en cursif entre deux points, légende serrée.
R/
RÉPUBLIQUEFRANÇAISE*
.5 /FRANCS.,endeuxlignes ;
au-dessous un trait séparatif et L’AN 8 . , le tout contenu dans
une couronne composée à gauche d’une branche de laurier, à
droite d’une branche de chêne avec grande feuille finale (deux
glands intérieurs sur le haut de la branche de droite, un gland à
l’extérieur sur le bas de cette branche), nouées à leur base par
un ruban ; au-dessous la lettre d’atelier A entre deux points.
Tranche B.
M/
Charles-Pierredel’Espine(1797‑1821).
GG/
AugustinDupré
(1791‑1803).
G/
Augustin Dupré (1748‑1833).
Usure régulière de circulation sur les reliefs et des faiblesses
de frappe sur le personnage de l’Égalité et le mot FRANCS
notamment. Fines stries sur le personnage de l’Égalité. La frappe
est bien centrée laissant apparaître la totalité des grènetis sur les
deux côtés. La monnaie a subi un léger nettoyage ancien avant
de se repatiner. Très bel aspect visuel. F. 288/38.
TTB 40
150 € / 200 €
La première délivrance date du 5 vendémiaire an VIII (27
septembre 1799) et la dernière du 28 fructidor an VIII (15
septembre 1800).
n° 346 R/