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MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

C. 1834 - G. 168 - Dr. 271 - Dy. 1462 - Dr. 2/295.

TTB+

   250 € / 350 €

Le demi-écu à la mèche courte fut frappé seulement dans deux

ateliers, Lyon et Paris. Ces monnaies furent frappées dans la

capitale en 1643, 1644 et 1645 (dans les ateliers du Louvre

et de Matignon).

LOUIS XIV LE GRAND OU LE ROI SOLEIL (14/05/1643‑01/09/1715)

Le règne de Louis XIV est le plus long et le plus glorieux de

l’histoire de France. Fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche,

né le 5 septembre 1638, le troisième roi Bourbon monta sur

le trône en 1643 et y demeura pendant soixante-treize années.

Il mourut le 1

er

septembre 1715, âgé de soixante-dix-sept ans.

Entre 1643 et 1661, sous la régence d’Anne d’Autriche et le

ministère du cardinal Mazarin, l’absolutisme se construit dans

le combat : lutte intérieure contre la Fronde, lutte extérieure

contrel’Espagne.LerègnepersonneldeLouisXIVcommenceen

1661, lorsque le jeune roi décida de « gouverner par lui-même

«. La monarchie absolue atteint alors son apogée, le roi étant

entouré d’une équipe de ministres exceptionnels : Le Tellier,

Louvois, Colbert, Seignelay. Cette période faste prend fin au

cours des années 1680, avec les premiers revers, la révocation

de l’édit de Nantes (1685), la fin des grands succès extérieurs

et la disparition progressive de l’entourage des premières

années (Colbert meurt en 1683, Le Tellier en 1685, Seignelay

en 1690, Louvois en 1691). La troisième et dernière partie du

règne, entre 1685 et 1715, est plus difficile.

Le roi vieillissant ne retrouve pas de semblables collaborateurs.

Glorieux, ce règne fut d’abord un règne guerrier. Jamais la

France ne connut autant de guerres : guerre de Trente Ans,

achevée avec l’Empire en 1648, avec l’Espagne seulement en

1659, guerre de Dévolution (1667‑1668), guerre de Hollande

(1672‑1678), guerre avec l’Espagne (1684), guerre de la ligue

d’Augsbourg (1688‑1697), guerre de Succession d’Espagne

(1701‑1713). Jamais elle ne connut plus de victoires et

plus de conquêtes : en 1648, les traités de Westphalie lui

donnaient l’Alsace, en 1659, la paix des Pyrénées l’Artois

et le Roussillon ; en 1668, par la paix d’Aix-la-Chapelle,

elle gagnait la Flandre ; en 1678, par le traité de Nimègue,

la Franche-Comté. En 1681, le roi annexait Strasbourg. Les

décennies suivantes furent moins heureuses : en 1697 (traité de

Ryswick), laFrancecédaLuxembourg ;en1713et1714(traités

d’Utrecht et de Rastadt), elle abandonna l’Acadie, prélude à

la perte de l’Amérique, cinquante ans plus tard. Le règne de

Louis XIV correspond donc assez exactement à l’âge de la

prépondérance française en Europe : la France a supplanté

l’Espagne ; elle sera bientôt supplantée par l’Angleterre, qui

détient l’empire des mers et les étendues du Nouveau Monde.

À la gloire du roi victorieux et conquérant s’ajoute la gloire

du roi administrateur, législateur, protecteur des arts et des

lettres. Louis XIV et ses ministres ont donné sa perfection à

la construction monarchique : la législation est réformée, la

noblesse soumise, les provinces domptées, l’hérésie renversée,

artistes et écrivains se mettent au service du pouvoir royal. Lex

una sub uno sole : « une seule loi sous un seul soleil « : tout

doit tourner autour de l’astre-maître. L’Europe entière ressent

l’attraction et le prestige de Versailles. La réalité est sans doute

moins brillante que ce programme flatteur : l’administration

royale demeure trop peu nombreuse pour encadrer réellement

le royaume le plus vaste et le plus peuplé de l’Europe ; les

particularismes résistent ; les Protestants partent enrichir les

ennemis de la France. Il n’en reste pas moins que c’est l’image

du roi de gloire qui s’est imposée dans les mémoires, telle que

Louis XIV l’avait décidée et voulue. Là réside le vrai triomphe

de ce prince : pour la France et pour l’Europe, pour le siècle

suivant et pour les siècles à venir, pour les contemporains

comme pour la postérité, il fut et demeure le roi par excellence.

Monnaies et médailles, qui nous restituent le profil jupitérien

du grand monarque, participent de cette volonté et de cette

réussite. Louis XIV leur porta une attention particulière : le

Grand Siècle est aussi un grand siècle de la numismatique.

110.

Demi-écu à lamèche courte, 1643,

Paris, Monnaie du

Louvre,Aà la pointe de l’écu,A, 344201 ex., (Ar, Ø 33 mm, 6 h,

13,62 g). (pd. th. 13,725 g, titre 917 ‰, taille 1/17 10/12 marc,

30 st.11 d.).

A/

LVDXIIII●D●G● -FR●ET●NAV●REX

. (LouisXIV,par

la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre). Buste enfantin

de Louis XIV à droite, les cheveux courts, lauré et avec baies

dans la couronne, drapé et cuirassé à l’antique, portant l’ordre

du Saint-Esprit.

R/

(Mm) SIT●NOMEN●DOMINI● -A - ●BENEDICTVM●

1643

. (Béni soit le nom du Seigneur). Écu de France couronné.

M/

Point en début de légende du revers = Jean Warin

(1640‑1646).

GG/

Jean Darmand Lorphelin (1630‑1646).

G/ 

Jean Warin (1604‑1672).

Ce demi-écu est frappé sur un flan large et légèrement irrégulier.

Le portrait est bien venu à la frappe. Exemplaire présentant de

hauts reliefs ayant été astiqué et recouvert de petites taches.

n° 110 R/