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MONNAIES ROMAINES
L’ANARCHIE MILITAIRE
OTACILIA SEVERA (+249)
Otacilie, fille de Sévérus, gouverneur de Pannonie, a épousé
Philippe vers 234. Philippe II, leur fils, est né vers 237. Elle
sembleavoireudessympathiespourlesChrétiensetcesderniers
bénéficièrent d’une relative sécurité sous le règne de Philippe
avant la grande persécution de Trajan Dèce. On ne connaît pas
sonsortaprèslamortdesonmarietdesonfils,fut-elleassassinée
ou se retira-t-elle dans la vie privée, elle disparaît de l’Histoire.
Marcia Otacilia Severa - Femme de Philippe I
er
, mère de
Philippe II - Augusta - (244‑249).
421.
Antoninien,245,
Rome,4
e
ém.,4
e
off.,(Bill,Ø 23,5 mm,
6 h,4,11 g).(pd. th. 4,51 g,titre 450 ‰,taille 1/72 L.,2 deniers).
A/
MARCIAOTACIL -SEVERAAVG
.«MarciaOtaciliaSevera
Augusta », (Marcia Otacilia Severa augusta). Buste diadémé
et drapé d’Otacilia Sévéra à droite, vu de trois quarts en avant,
posé sur un croissant (L15).
R/
PVDICITIAAVG
. « Pudicitia
Augustæ», (LaPudeurdel’augusta).Pudicitia (laPudeur)voilée
et drapée assise à gauche, tenant son voile de la main droite et
un sceptre transversal de la main gauche.
Exemplaire sur un flan ovale, bien centré des deux côtés avec les
grènetisvisibles.Portraitdetoutebeauté.Frappeunpeumolleau
revers. Patine grise avec des refletsmétalliques. Conserve la plus
grandepartiedesonbrillantdefrappeetdesoncoupantd’origine.
C. 53 (3f.) - RIC. 123 c, pl. 7/12 - RCV. 9159 - RSC. 53 -
MRK. 75 /6.
R. SPL / SUP
125 € / 220 €
Sur cet exemplaire, le croissant est petit.
Marcia Otacilia Severa semble avoir été élevée à l’augustat au
cours de la troisième émission en 244. Jusqu’à la fin du règne, la
quatrième officine sera attachée aux monnaies de l’impératrice.
Dans le cadre de cette émission, nous avons la titulature longue
de l’impératrice pour les antoniniens.
422.
Antoninien,247,
Rome,6
e
ém.,4
e
off.,(Bill,Ø 23,5 mm,
12 h,4,16 g).(pd. th. 4,51 g,titre 450 ‰,taille 1/72 L.,2 deniers).
A/
M OTACIL SEVERA AVG
. « Marcia Otacilia Severa
Augusta », (Marcia Otacilia Sévéra augusta). Buste diadémé et
drapé d’Otacilia Sévéra à droite, vu de trois quarts en avant, posé
sur un croissant (L15).
R/
CONCORDIA AVGG
. « Concordia
Augustorum», (LaConcordedesaugustes).Concordia (laConcorde)
drapée, assise à gauche, les jambes croisées, tenant une patère de la
main droite et une double corne d’abondance de la main gauche.
Exemplaire de qualité exceptionnelle sur un flan large, parfaite-
ment centré des deux côtés avec les grènetis complets. Portrait
fantastique. Revers de haut relief. Patine grise avec des reflets
dorés. Conserve l’intégralité de son brillant de frappe et de son
coupant d’origine.
C. 4 - RIC. 125 c - RSC. 4 - RCV. 9147 - MRK.-.
FDC / SPL
120 € / 200 €
420.
Tétradrachme syro-phénicien, 248,
Syrie,
Séleucie et Piérie,Antioche, (Bill, Ø 25 mm, 6 h, 11,72 g).
(4 drachmes).
A/
AUTOK K M IOUL FILIPPOS SEB, (Autokra−
tor Kaisar Markos Ioulios Filippos Sebas−
tos).
(L’empereur césar Marc Jules Philippe auguste).
Buste lauré, drapé et cuirassé de Philippe I
er
à droite, vu
de trois quarts en arrière (A*2).
R/
ANTIOXIA / S|C à
l’exergue
.
DHMARC - EX OUSIAS UPATOG
. (Revêtu
delapuissancetribunitienne /Consulpourlatroisièmefois /
avec l’accord du Sénat d’Antioche).Aigle debout à gauche,
lesailesécartées, l’ailedroitepassantderrière lapattedroite,
tête et queue à droite, tenant une couronne dans son bec.
Exemplaire sur un flan ovale, bien centré des deux côtés
avec les grènetis visibles. Beau portrait de Philippe I
er
. Joli
revers bien venu à la frappe. Belle patine gris foncé avec
des reflets métalliques dorés. Prieur 370 (3 ex).
RR. SUP
150 € / 250 €
Rubansdetype3.Ptérygesfinessouslepaludamententum.
Dans la base TSP maintenue par Michel Prieur, onze
exemplaires sont maintenant répertoriés pour ce type.
Ce type de buste, en proportion, est de loin le plus courant de
toutes ces émissions. Symboliquement, il traduit les différents
pouvoirs de l’empereur, militaires (laurier, cuirasse dont on
voit une ptéryge) et civils par le drapé qui peut rappeler la
toge pour le citoyen. On pourrait le considérer comme un
vœu pieux, celui de la paix juste et durable, mais armée...
Enabordant les frappesdu3
e
consulat,onremarque l’absence
complète de frappes datées du deuxième consulat, bien que
le deuxième consulat de Philippe existe indubitablement à
Rome, y compris sur les émissions monétaires. Interruption
des frappes ou comput différent à Antioche qu’à Rome ?
Nous penchons pour la deuxième solution, pour deux raisons.
Toutd’abord lacontinuitéstylistique : tantpour lesreversque
pour les droits, il n’y a pas de rupture, alors que l’on aurait pu
présumer une certaine normalisation après une interruption
des frappes. De plus, celle-ci se produira effectivement pour
les frappes datées du quatrième consulat avec un style d’aigle
unique,suivieàlafinparunenouveautéencoreplusmarquante,
l’introduction d’officines indiquées sur les monnaies.
Ensuite, il existe à Antioche de très nombreuses frappes
datées d’un quatrième consulat de Philippe l’Arabe dont
nous ne trouvons pas trace à Rome. Il est extrêmement
regrettablequelesquelquesinformationsdontnousdisposons
sur le Sénat d’Antioche soient largement plus tardives (4
e
et 5
e
siècle) car les émissions de tétradrachmes laissent à
penser que non seulement le Sénat d’Antioche manifestait
sonindépendanceenversRomeenfrappantdel’argentavec
la titulature « SC /ANTIOXIA» mais encore qu’il avait son
propre comput impérial sous Philippe.
L’apparition de cette exergue et la disparition de la palme
sont caractéristiques des 3
e
et 4
e
consulat mais les styles
des aigles ne se normaliseront qu’au 4
e
.
On note que les sigma sont gravés en C.
Dans la base TSP maintenue par Michel Prieur, onze
exemplaires sont maintenant répertoriés pour ce type.