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MONNAIES ROMAINES

LES SÉVÈRES

389.

Tétradrachmesyro-phénicien,217‑218,

Mésopotamie,

Carrhae, (Bill, Ø 24,5 mm, 12 h, 13,18 g). (4 drachmes).

A/

AUT K. M. OP. SE. MA[KRINOS] SE, (Autokratoros

Kaisaros Markos Opellios Seuhros Makrinos

Sebastos).

 (L’empereur césar Marc Opellius Sévère Macrin

auguste). Buste radié, drapé et cuirassé de Macrin à droite,

vu de trois-quarts en arrière, un ruban de la couronne radiée

descendant sur l’épaule, (A2).

R/

DHMARC. EX -UPAT[OS.], (DhmarrcikhsEqOusias

Upatos)

. (Revêtu de la puissance tribunitienne consul). Aigle

debout à gauche, les ailes déployées, la tête et la queue tournées

à droite, tenant dans son bec une couronne feuillée ; une étoile

flamboyante dans le champ à gauche de la tête de l’aigle ; un

croissant pointe en l’air entre les pattes, deux points à l’exergue.

Bons centrages et surfaces, pas de traces d’usure, quelques

restes de brillant de frappe, excellent style. On notera avec

intérêt le rebord de l’épaulette qui montre que la cuirasse est

cloutée à cet endroit.

Prieur 836 (43 ex.).

TTB  / TTB+

   150 € / 300 €

CetexemplaireprovientdeROMEII,n° 26etdelacollection

Claude Lainé (emblème luni-solaire).

LesémissionsdeCarrhae(égalementappeléeHarran,d’unmot

akkadien signifiant croisement, certainement de routes),sont

importantes. La ville étant directement sur la ligne de front,

le trésor militaire y avait besoin de fonds pour les troupes et

la logistique.

Le plus intéressant de ces émissions est l’existence, tant

pour Caracalla que pour Macrin, de deux séries distinctes

dont l’interprétation est plus qu’intéressante car elle semble

montrer que la ville était, de fait, dirigée et administrée par

ses cultes principaux.

Les maigres renseignements disponibles indiquent un culte de

Lunus, dieu mantique de la Lune mâle, qu’allait interroger

Caracalla lorsqu’il fut assassiné. Les anciens suggèrent

d’ailleurs que c’est la crainte de Macrin de voir ses complots

dévoilés par le dieu qui précipitèrent le meurtre. Ce dieu,

de son nom sémitique Sin, avai t un temple de la plus haute

antiquité dans la ville. Son nom est mentionné entre autres

dans des traités de paix entre Mésopotamiens. Il fut pillé en

609 et restauré à trois reprises par les rois Salmanasar III,

Assurbanipal et Nabonide et ne fut définitivement détruit

qu’en 382 sur ordre de Théodose.

L’examen des symboles fait apparaître d’une part un bucrane

de face entouré de deux points (ces deux points ne sont pas

décoratifs, ils représentent deux étoiles, certainement celles du

soiretdumatin),d’autrepartuncroissantpointesenhautavec

deux ou trois points en exergue, un astre rayonnant au-dessus

de l’aile gauche de l’aigle.

Systématiquement,lesfrappesaubucranesontliéesàdeseffigies

de l’empereur laurées alors que celles au croissant sont liées à

des effigies radiées. C’est un cas où, Indiscutablement, lauré

ou radié a un sens que l’on ne peut attribuer à une fantaisie

du graveur car l’examen des deux séries montre bien que le

même graveur a réalisé les deux.

On peut supposer, du peu que l’on sait des cultes locaux, que

les séries au bucrane relèvent du culte de Malakbel, dont le

symbole était un taureau et qui gouvernait les étoiles du soir

MACRIN (11/04/217‑8/06/218)

Macrin est né en 164 àCherchell enMaurétanie. Ce n’est pas un

sénateur, mais un chevalier, d’origine indigène (maure). Il était

procurateur de la « res privata » (caisse privée de l’empereur)

de Caracalla puis préfet du Prétoire à partir de 212. Après

l’assassinat de Caracalla le 8 avril 217, il est acclamé empereur

le 11 avril. Il ne viendra jamais à Rome et reste à Antioche. Il

fait diviniser Caracalla, mais exile Julia Domna qui se laisse

mourir. Il prend le titre de Severus pour se rallier les partisans

de la famille sévérienne et donne le prænomen d’Antoninus à

son fils, Diaduménien, qui est promu césar. En essayant de se

concilier tout le monde, il heurte l’armée qui regrette Caracalla.

Des soldats, cantonnés à Émèse, proclament Élagabal le 16

mai 218. Vaincu en juin, Macrin s’enfuit. Apprenant la mort de

Diaduménien, il tente de se suicider en se jetant de son char et

est achevé par ses propres soldats.

Marcus Opellius Macrinus.

388.

Sesterce, (MB, Æ 32), 218, janvier - mars

,

Rome, 3

e

 ém., 4

e

off., (Ae, Ø 31,5 mm, 12 h, 21,35 g).

(pd. th. 27,06 g, taille 1/12 L., 4 as).

A/

IMP CAES M OPEL● SEV MACRINVS AVG

.

« Imperator Cæsar Marcus Opellius Severus Macrinus

Augustus», (L’empereurcésarMarcOpelliusSévèreMacrin

auguste). Buste lauré, drapé et cuirassé de Macrin à droite,

vu de trois quarts en avant (A*).

R/

IOVI CONSERVATORI/ S|C

. « Iovi Conservatori », (À

Jupiterleprotecteur).Jupiternudeboutàgauche,lemanteau

sur l’épaule, tenant un foudre de la main droite et un long

sceptre de la main gauche.

Exemplaire sur un flan large et irrégulier, bien centré des

deux côtés avec les grènetis visibles. Très beau portrait de

Macrin.Usurerégulièreaurevers.Bellepatinemarronfoncé.

C. 34 var. (30 fr.) - RIC. 186 - BMC/RE.- - HCC. 47 -

RCV. 7380 var. (4000$) - MRK. 54 /26‑1 (4000€). - p.

LX - Clay, p. 22.

RR. TTB

 750 € / 1500 €

Poids très léger.Rubansde type3.Ptérygesàpeinevisibles

souslepaludamentum.Lestraitsdel’empereursontvieillis.

C’est l’un des types de portrait les plus rares.

Ce type de revers est frappé dès la première émission et est

ensuite repris dans les deux émissions suivantes avec des

variantes de revers avec l’empereur aux pieds de Jupiter.

Pour le droit, après des bustes à la barbe courte avec un

buste seulement cuirassé dans le cadre de la première

émission, puis des bustes avec la barbe mi-longue lors de la

deuxième émission, nous avons des portraits avec la barbe

longue lors de la troisième émission. Le buste lauré, drapé

et cuirassé à droite, vu de trois quarts en avant (A*) semble

de loin le plus rare pour le règne de Macrin, en particulier

pour le sesterce.