- 102 -
MONNAIES GRECQUES
ASIE ETAFRIQUE
PTOLÉMÉE VI PHILOMÉTOR (180‑145 avant J.‑C.)
Ptolémée VI était le fils aîné de Ptolémée V et de Cléopâtre I Théa. La régence de sa mère dura jusqu’en 176 avant J.‑C. Il régna
conjointement avec son frère Ptolémée VIII de 170 à 164 avant J.‑C. Il épousa sa sœur Cléopâtre II dont il eut deux filles et
Ptolémée VII. Il mourut des suites de ses blessures en combattant Alexandre I
er
Balas.
188.
Octodrachme d’or (mnaieon), c. 180‑145 AC.,
Égypte, Alexandrie, étalon lagide, (Or, Ø 28 mm, 12 h,
27,06 g). (pd. th. 28,40 g, octodrachmes d’or, ou 48 oboles,
100 drachmes).
A/
K derrière la tête
. Buste diadémé et voilé d’Arsinoé II à
droite.
R/
ARSINOHS -FILADELFOU
. (Arsinoésœurde).
Double corne d’abondance, remplie de fruits, une grappe de
raisinsuspenduedechaquecôté,lesbandelettesflottantauvent.
Exemplaire de conservation exceptionnelle. Portrait magni-
fique, de toute beauté. Superbe revers, de haut relief. Pièce
ayant conservé son brillant et son coupant d’origine. Infimes
petites marques sur la tranche.
Sv. 1374pl.XLVII/2 -Cop. 322 -GC. 7888A-MP.- -BMC.-
. - H. Troxell, Arsinoe’s Non-Era, MN.28 (1983), p.35‑70,
pl.7/ (11 ex. répertoriés).
RR. SPL
7200 € / 12000 €
La reine est coiffée d’un stéphané décoré et d’un voile
finement détaillé. L’attribution à Ptolémée VI Philometor
(celui qui aime sa mère) semble assurée. Ptolémée VI, est
le fils de Cléopâtre I Théa, le mari/frère de Cléopâtre II et
le père de Cléopâtre III. Le frère de Ptolémée VI, Ptolémée
VIII épousa successivement sa sœur, Cléopâtre II, puis sa
nièce Cléopâtre III. Il est aussi le père de Cléopâtre IV,
femme de son frère Ptolémée IX Soter, puis d’Antiochus
IX Cyzicène et de Cléopâtre V Séléné, femme aussi de son
frère Ptolémée IX, puis d’Antiochus VIII, Antiochus IX et
Antiochus X, rois séleucides, une belle histoire de famille !
Ptolémée III Évergète inaugura un nouveau monnayage aux
noms de ses parents et de ses grands-parents. La nouvelle
dénomination, avec un poids de huit drachmes lagides ou
ptolémaïques (phénicien) correspondant à cent drachmes
d’argent ou à une mine, d’où le nomde mnaeion (soit plus de
350 grammes d’argent), avec un ratio de 1:12,5. Ptolémée II
succédaàsonpèreen283avantJ.‑C.Ilétaitdéjàassociéaux
affaires avant cette date. Marié en 288 avant J.‑C. àArsinoé,
la fille de Lysimaque, il épousa en secondes noces en 276
avant J.‑C. sa soeur, Arsinoé II. Fille de Ptolémée I
er
et de
Bérénice. Elle avait épousé successivement Lysimaque, puis
Ptolémée Ceraunos son demi-frère et fut divinisée quand elle
mourut en 271 avant J.‑C. Ptolémée fit émettre un important
monnayage de restitution pour rappeler sa mémoire. Ce
monnayage a posé de nombreux problèmes de datation et
d’identification du type. Svoronos dans son ouvrage, «Ta
nomismata tou Kratous twn Ptolemaiwn», Athènes 1904,
avait répertorié plusieurs types avec la lettre K placé
derrière la tête d’Arsinoé II. Il se rencontre pour Ptolémée
II Philadelphe (283‑246 AC.) (Sv. 475), puis pour Ptolémée
V Épiphane (204‑180 AC.) (Sv. 1242), pour Ptolémée VI
Philométor (180‑145 AC.) (Sv. 1374) et enfin pour Ptolémée
VIII Evergète (145‑116 AC) (Sv. 1498‑1499). Le K a été
interprété comme une date (20) ou comme le chiffre d’une
reine Cléopâtre : soit la femme de Ptolémée V, Cléopâtre I,
fille d’Antiochus III de Syrie ou Cléopâtre II, la sœur/épouse
de Ptolémée VI ou Cléopâtre III, la fille de Ptolémée VI, la
nièce/épouse de Ptolémée VIII. Les monnaies sont toujours
au nom d’Arsinoé II, femme de Ptolémée II Philadelphe. Si
le K est une date, nous pourrions avoir une monnaie datée
de 184 avant J.‑C. pour Ptolémée V ou de 160 ou 156 avant
J.‑C. pour Ptolémée VI enfin de 125‑124 avant J.‑C. pour
le règne de Ptolémée VIII seul. Plutôt qu’une date, nous
préférons y voir un monogramme si nous avons affaire à
une pièce des deux monarques lagides. Si notre octodrachme
provient bien du trésor de Kena, il ne peut appartenir qu’au
règne de Ptolémée VI et pourrait représenter la sœur/épouse
du Pharaon, Cléopâtre II. Ce type n’est pas sans rappeler
l’octodrachme de Ptolémée III Évergète avec les portraits
conjugués de Ptolémée II Philadelphe et d’Arsinoé II et
appartient ainsi aux grandes séries dynastiques.