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MONNAIES DES ROIS LOUIS
fut renversé par l’émeute parisienne et l’Assemblée législative
dut avaliser l’abolition de la monarchie (10 août 1792) avant
de céder la place à une Convention nationale. C’est devant
ce corps qu’eut lieu le procès du roi (décembre 1792‑1793),
qui, condamné à mort, fut exécuté le 21 janvier 1793. Avec
le règne de Louis XVI s’achève véritablement l’histoire de la
monarchie française. Sans doute il y aura encore des rois de
France, une Restauration, cette « comédie de quinze ans «,
un roi des Français, deux empereurs, sans doute la France
mettra-t-elle un siècle pour se constituer définitivement en
République, mais c’est bien en 1792 que s’est brisée la chaîne
des temps, ininterrompue depuis quinze siècles, enmême temps
que se rompait le lien d’amour entre le monarque et ses sujets.
Constamment inférieurs à leur tâche depuis leur accession au
trône, Louis XVI et son épouse témoignèrent d’une dignité et
d’un courage exceptionnels aussitôt qu’ils en furent descendus.
Leur long martyre, d’août 1792 à juillet 1793, couronne la
destinée d’une monarchie qui, depuis sa naissance, s’était fait
gloire d’être toute chrétienne.
679.
Doublelouisd’ordit«auxécusaccolés»,1786,
Paris,
Asous les deux écus du revers,A, 2641702 ex., (Or, Ø 29 mm,
6 h, 15,28 g). (pd. th. 15,297 g, titre 917 ‰, taille 1/16 marc,
48 l.t.22 kar).
A/
LUD● XVI● D● G● FR● - ET NAV● REX
. (Louis XVI,
par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre). Tête nue
de Louis XVI à gauche, signé DUVIV. sur la tranche du
cou ; (Mm) sous la tête.
R/
CHRS● REGN● VINC● IMPER (Mg) 1786
. (Le Christ
règne, vainc, commande). Deux écus accolés de France et de
Navarre, sous une couronne ; au-dessous la lettre d’atelier.
M/
Héron à gauche sous la tête = Jean Dupeiron de la Coste
(1781‑1791).
MG/
Lyre avant le millésime = François Bernier
(1774‑1793).
GG/
BenjaminDuvivier(1774‑1791).
G/
DUVIV.
= Benjamin Duvivier (1728‑1819).
Ce double louis est frappé sur un flan assez large et légèrement
irrégulier. Exemplaire présentant des stries d’ajustage sur la tête
du roi ayant provoqué des faiblesses de frappe au centre du
revers. Coup derrière l’œil du roi et deux incrustations brunes
au revers. Petite rayure à gauche de l’écu de France.
C. 2182 - G. 363 - Dr. 604 - Dy. 1706 - Dr. 2/614.
TB+ / TTB
420 € / 680 €
La fabrication du nouveau type s’accompagna de la refonte
générale des espèces d’or suite à la déclaration du 30 octobre
1785 registrée le 21 novembre de la même année. Paris eut
l’autorisation d’émission par un arrêt en date du 30 octobre.
En fait, la frappe débuta en décembre et en petite quantité. En
revanche, en 1786, la fabrication fut très importante. Nous
n’avons pas la répartition de frappe entre les semestres pour
ce millésime.
LOUIS XVI (avant
1789) - (10/05/1774‑21/01/1793)
Né à Versailles en 1754, Louis XVI était le fils de Louis, dauphin
de France, et de Marie-Josèphe de Saxe. En 1774, roi à la mort
de son aïeul Louis XV, il appela auprès de lui le vieux comte
de Maurepas, disgracié depuis 1749, et se sépara bientôt des
ministres de son prédécesseur, ce « triumvirat « formé par le
chancelier Maupeou, l’abbé Terray et le duc d’Aiguillon, qui,
parsapolitiqueautoritaire,venaitderestaurerl’autoritéroyale.
L’ancien Parlement de Paris, supprimé depuis 1770, fut rétabli.
Le 24 août 1774, Louis XVI renvoyait Terray et nommait Turgot
contrôleur général des finances. Refusant d’être un simple «
ramasseur d’argent « pendant son ministère, Turgot multiplia
lesréformeséconomiques.Fin1775,lecontrôleurgénéralavait
entamé le redressement financier : les impôt rapportaient 327
millions, 67 de plus que l’année précédente ; le déficit était
ramené à 15millions. Mais ses projets blessaient trop d’intérêts
particuliers. Tout était contre lui : les dévots, les parlements,
le parti Choiseul, la reine Marie-Antoinette, dont le rôle fut
incroyablementnéfaste,laCour,lesfinanciers.Illuifallaitl’appui
d’un despote éclairé, et Louis XVI n’était ni assez despote, ni
assez éclairé. La révolte des colonies anglaises d’Amérique, en
1775, échauffa les esprits en France. Tout un parti souhaitait
effacer le souvenir de la désastreuse guerre de Sept Ans. Le 9
mai 1776, un conseil secret, dont Turgot était exclu, décidait
l’entrée dans la guerre ; le 12, le contrôleur général était
renvoyé en même temps que le garde des sceaux Malesherbes,
après un ministère de moins de deux ans. Grâce au secours
français, les insurgents l’emportèrent en Amérique et le traité
de Versailles (1783) reconnut l’indépendance des États-Unis.
Mais la France avait gagné peu de choses dans cette guerre
qui accrut la détresse financière de l’État. Necker, successeur
de Turgot de 1777 à 1781, dut lui aussi s’effacer devant la
coalition des privilégiés. La crise financière s’aggravant, le roi
convoqua une Assemblée des notables (1787), qui refusa les
changements nécessaires. Necker, rappelé aux affaires (1788),
fit décider par le roi la convocation des États généraux, la
première depuis 1614. La première partie du règne de Louis
XVI fut marquée par de nombreuses réformes : établissement
duMont-de-Piété (1777), abolition du servage dans le domaine
royal (1779), suppression de la question préparatoire (1780),
créationdel’écoledesmines(1783),commencementdeladigue
deCherbourgetducanalduCentre(1784),libertéducommerce
des grains (1787), édit de tolérance en faveur des protestants
(1788). Dans les généralités, une génération d’intendants de
grande classe continue l’œuvre de leur prédécesseurs du règne
de Louis XV. Mais ces réformes ne suffirent pas à arrêter la
marche des temps. Quand elle désigna ses représentants, la
nation désavoua les administrateurs éclairés issus du Conseil
et des intendances. De 1789 à 1792, en trois courtes années,
l’antique édifice politique et social s’écroula irrémédiablement.
Le géant du Grand Siècle avait vécu. Ouverts le 5 mai 1789, les
États généraux se déclarèrentAssemblée nationale le 17 juin et,
le 4 août, abolirent les anciens privilèges. Cependant, les frères
du roi quittaient la France. En octobre, la famille royale était
ramenée à Paris et l’Assemblée l’y suivit : désormais, l’histoire
de France allait se faire dans la capitale. La Révolution se
poursuivit, et, le temps passant, Louis XVI, qui n’approuvait
que de bouche les transformations en cours, ne fut plus que
le jouet des événements. Ramené à Paris après l’échec de sa
fuite à l’étranger (juin 1791), il dut sanctionner la nouvelle
constitution qui le réduisaitau rang depremier fonctionnaire de
l’État. La guerre contre l’Autriche, voulue par Louis XVI (avril
1792), précipita la chute du régime. Accusé de duplicité, le roi
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