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- 228 -

MONNAIES DES ROIS LOUIS

571.

Quart d’écu, 1

er

type, 1645,

Angers, F à la pointe de

l’écu,F,43294 ex.,(Ar,Ø 29 mm,12 h,9,50 g).(pd. th. 9,712 g,

titre 917 ‰, taille 1/25 1/5 marc, 21 st.11 d.).

A/

+ LVDOVIC● XIIII● D: G● FRAN● ET● NA● REX●

1645

. (Louis XIV, par la grâce de Dieu, roi de France et de

Navarre). Croix fleurdelisée.

R/

●SIT● NOMEN● DOMINI● BENEDICTVM● (Mm)● -

F, (légende commençant à 6 heures)

. (Béni soit le nom du

Seigneur). Écu de France couronné, accosté de II, II.

M/

Gland en fin de légende du revers =

Jacques Chesne (1643‑1645).

Ce quart d’écu est frappé sur un flan

irrégulieretlarge.Exemplaireayantété

nettoyé présentant des reliefs plus nets

au revers qu’au droit. Le différent du

maître est particulièrement bien venu à

la frappe. Le droit est tréflé et présente

des aspérités de surface dues à une ancienne oxydation.

C. 1822 - G. 136 - Dr. 260 - Dy. 1451 - Dr. 2/280.

R. TB+  / SUP

145 € / 280 €

Le chiffre de frappe est exprimé en quarts d’écu et comprend

des huitièmes d’écu.

572.

Quart d’écu, 1

er

type, 1646,

Bayonne, L à la pointe de

l’écu,Letancre,76028 ex.,Misesenboîte :260,(Ar,Ø 31,5 mm,

6 h, 9,50 g). (pd. th. 9,712 g, titre 917 ‰, taille 1/25 1/5 marc,

21 s.t.11 d.).

A/

+ LVDOVICVS● XIIII● D● G● FRAN● E● NA● RE●

1646

. (Louis XIV, par la grâce de Dieu, roi de France et de

Navarre). Croix fleurdelisée.

R/

●SIT●NOMEN●DOMINI●BENE-

DICTVM (ancre) (Mm)● -L, (légende

commençant à 6 heures)

. (Béni soit

le nom du Seigneur). Écu de France

couronné, accosté de II, II.

MG/

Grain de millet ? en fin de

légende du revers = Louis de Milhet

(1640‑1647).

Cequartd’écuestfrappésurunflanlargeetlégèrementirrégulier.

Exemplaire recouvert d’une patine hétérogène présentant une

rayure au droit. Reliefs plus nets au droit qu’au revers.

C. 1822 - G. 136 - Dr. 260 - Dy. 1451 - Dr. 2/280.

TTB+  / TTB

130 € / 220 €

En1646,lemaîtredel’atelierdeBayonneestMartindeLaborde.

LOUIS XIV LE GRAND OU LE ROI

SOLEIL - (14/05/1643‑01/09/1715)

Le règne de Louis XIV est le plus long et le plus glorieux de

l’histoire de France. Fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche,

né le 5 septembre 1638, le troisième roi Bourbon monta sur le

trône en 1643 et y demeura pendant soixante-treize années. Il

mourut le 1

er

septembre 1715, âgé de soixante-dix-sept ans.

Entre 1643 et 1661, sous la régence d’Anne d’Autriche et le

ministère du cardinal Mazarin, l’absolutisme se construit dans

le combat : lutte intérieure contre la Fronde, lutte extérieure

contrel’Espagne.LerègnepersonneldeLouisXIVcommenceen

1661, lorsque le jeune roi décida de « gouverner par lui-même ».

La monarchie absolue atteint alors son apogée, le roi étant

entouré d’une équipe de ministres exceptionnels : Le Tellier,

Louvois, Colbert, Seignelay. Cette période faste prend fin au

cours des années 1680, avec les premiers revers, la révocation

de l’édit de Nantes (1685), la fin des grands succès extérieurs

et la disparition progressive de l’entourage des premières

années (Colbert meurt en 1683, Le Tellier en 1685, Seignelay

en 1690, Louvois en 1691). La troisième et dernière partie du

règne, entre 1685 et 1715, est plus difficile. Le roi vieillissant

ne retrouve pas de semblables collaborateurs. Glorieux, ce

règne fut d’abord un règne guerrier. Jamais la France ne

connut autant de guerres : guerre de Trente Ans, achevée avec

l’Empire en 1648, avec l’Espagne seulement en 1659, guerre

de Dévolution (1667‑1668), guerre de Hollande (1672‑1678),

guerre avec l’Espagne (1684), guerre de la ligue d’Augsbourg

(1688‑1697), guerre de Succession d’Espagne (1701‑1713).

Jamais elle ne connut plus de victoires et plus de conquêtes : en

1648, les traités de Westphalie lui donnaient l’Alsace, en 1659,

la paix des Pyrénées l’Artois et le Roussillon ; en 1668, par la

paix d’Aix-la-Chapelle, elle gagnait la Flandre ; en 1678, par le

traité de Nimègue, la Franche-Comté. En 1681, le roi annexait

Strasbourg. Les décennies suivantes furent moins heureuses :

en 1697 (traité de Ryswick), la France céda Luxembourg ; en

1713 et 1714 (traités d’Utrecht et de Rastadt), elle abandonna

l’Acadie, prélude à la perte de l’Amérique, cinquante ans plus

tard. Le règne de Louis XIV correspond donc assez exactement

à l’âge de la prépondérance française en Europe : la France a

supplanté l’Espagne ; elle sera bientôt supplantée par l’Angle-

terre, qui détient l’empire des mers et les étendues du Nouveau

Monde. À la gloire du roi victorieux et conquérant s’ajoute la

gloire du roi administrateur, législateur, protecteur des arts et

des lettres. Louis XIV et ses ministres ont donné sa perfection

à la construction monarchique : la législation est réformée, la

noblesse soumise, les provinces domptées, l’hérésie renversée,

artistes et écrivains se mettent au service du pouvoir royal. Lex

una sub uno sole : « une seule loi sous un seul soleil » : tout

doit tourner autour de l’astre-maître. L’Europe entière ressent

l’attraction et le prestige de Versailles. La réalité est sans doute

moins brillante que ce programme flatteur : l’administration

royale demeure trop peu nombreuse pour encadrer réellement

le royaume le plus vaste et le plus peuplé de l’Europe ; les

particularismes résistent ; les Protestants partent enrichir les

ennemis de la France. Il n’en reste pas moins que c’est l’image

du roi de gloire qui s’est imposée dans les mémoires, telle que

Louis XIV l’avait décidée et voulue. Là réside le vrai triomphe

de ce prince : pour la France et pour l’Europe, pour le siècle

suivant et pour les siècles à venir, pour les contemporains

comme pour la postérité, il fut et demeure le roi par excellence.

Monnaies et médailles, qui nous restituent le profil jupitérien du

grandmonarque, participent de cette volonté et de cette réussite.

Louis XIVleur porta une attention particulière : le Grand Siècle

est aussi un grand siècle de la numismatique.