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MONNAIES DES ROIS LOUIS
571.
Quart d’écu, 1
er
type, 1645,
Angers, F à la pointe de
l’écu,F,43294 ex.,(Ar,Ø 29 mm,12 h,9,50 g).(pd. th. 9,712 g,
titre 917 ‰, taille 1/25 1/5 marc, 21 st.11 d.).
A/
+ LVDOVIC● XIIII● D: G● FRAN● ET● NA● REX●
1645
. (Louis XIV, par la grâce de Dieu, roi de France et de
Navarre). Croix fleurdelisée.
R/
●SIT● NOMEN● DOMINI● BENEDICTVM● (Mm)● -
F, (légende commençant à 6 heures)
. (Béni soit le nom du
Seigneur). Écu de France couronné, accosté de II, II.
M/
Gland en fin de légende du revers =
Jacques Chesne (1643‑1645).
Ce quart d’écu est frappé sur un flan
irrégulieretlarge.Exemplaireayantété
nettoyé présentant des reliefs plus nets
au revers qu’au droit. Le différent du
maître est particulièrement bien venu à
la frappe. Le droit est tréflé et présente
des aspérités de surface dues à une ancienne oxydation.
C. 1822 - G. 136 - Dr. 260 - Dy. 1451 - Dr. 2/280.
R. TB+ / SUP
145 € / 280 €
Le chiffre de frappe est exprimé en quarts d’écu et comprend
des huitièmes d’écu.
572.
Quart d’écu, 1
er
type, 1646,
Bayonne, L à la pointe de
l’écu,Letancre,76028 ex.,Misesenboîte :260,(Ar,Ø 31,5 mm,
6 h, 9,50 g). (pd. th. 9,712 g, titre 917 ‰, taille 1/25 1/5 marc,
21 s.t.11 d.).
A/
+ LVDOVICVS● XIIII● D● G● FRAN● E● NA● RE●
1646
. (Louis XIV, par la grâce de Dieu, roi de France et de
Navarre). Croix fleurdelisée.
R/
●SIT●NOMEN●DOMINI●BENE-
DICTVM (ancre) (Mm)● -L, (légende
commençant à 6 heures)
. (Béni soit
le nom du Seigneur). Écu de France
couronné, accosté de II, II.
MG/
Grain de millet ? en fin de
légende du revers = Louis de Milhet
(1640‑1647).
Cequartd’écuestfrappésurunflanlargeetlégèrementirrégulier.
Exemplaire recouvert d’une patine hétérogène présentant une
rayure au droit. Reliefs plus nets au droit qu’au revers.
C. 1822 - G. 136 - Dr. 260 - Dy. 1451 - Dr. 2/280.
TTB+ / TTB
130 € / 220 €
En1646,lemaîtredel’atelierdeBayonneestMartindeLaborde.
LOUIS XIV LE GRAND OU LE ROI
SOLEIL - (14/05/1643‑01/09/1715)
Le règne de Louis XIV est le plus long et le plus glorieux de
l’histoire de France. Fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche,
né le 5 septembre 1638, le troisième roi Bourbon monta sur le
trône en 1643 et y demeura pendant soixante-treize années. Il
mourut le 1
er
septembre 1715, âgé de soixante-dix-sept ans.
Entre 1643 et 1661, sous la régence d’Anne d’Autriche et le
ministère du cardinal Mazarin, l’absolutisme se construit dans
le combat : lutte intérieure contre la Fronde, lutte extérieure
contrel’Espagne.LerègnepersonneldeLouisXIVcommenceen
1661, lorsque le jeune roi décida de « gouverner par lui-même ».
La monarchie absolue atteint alors son apogée, le roi étant
entouré d’une équipe de ministres exceptionnels : Le Tellier,
Louvois, Colbert, Seignelay. Cette période faste prend fin au
cours des années 1680, avec les premiers revers, la révocation
de l’édit de Nantes (1685), la fin des grands succès extérieurs
et la disparition progressive de l’entourage des premières
années (Colbert meurt en 1683, Le Tellier en 1685, Seignelay
en 1690, Louvois en 1691). La troisième et dernière partie du
règne, entre 1685 et 1715, est plus difficile. Le roi vieillissant
ne retrouve pas de semblables collaborateurs. Glorieux, ce
règne fut d’abord un règne guerrier. Jamais la France ne
connut autant de guerres : guerre de Trente Ans, achevée avec
l’Empire en 1648, avec l’Espagne seulement en 1659, guerre
de Dévolution (1667‑1668), guerre de Hollande (1672‑1678),
guerre avec l’Espagne (1684), guerre de la ligue d’Augsbourg
(1688‑1697), guerre de Succession d’Espagne (1701‑1713).
Jamais elle ne connut plus de victoires et plus de conquêtes : en
1648, les traités de Westphalie lui donnaient l’Alsace, en 1659,
la paix des Pyrénées l’Artois et le Roussillon ; en 1668, par la
paix d’Aix-la-Chapelle, elle gagnait la Flandre ; en 1678, par le
traité de Nimègue, la Franche-Comté. En 1681, le roi annexait
Strasbourg. Les décennies suivantes furent moins heureuses :
en 1697 (traité de Ryswick), la France céda Luxembourg ; en
1713 et 1714 (traités d’Utrecht et de Rastadt), elle abandonna
l’Acadie, prélude à la perte de l’Amérique, cinquante ans plus
tard. Le règne de Louis XIV correspond donc assez exactement
à l’âge de la prépondérance française en Europe : la France a
supplanté l’Espagne ; elle sera bientôt supplantée par l’Angle-
terre, qui détient l’empire des mers et les étendues du Nouveau
Monde. À la gloire du roi victorieux et conquérant s’ajoute la
gloire du roi administrateur, législateur, protecteur des arts et
des lettres. Louis XIV et ses ministres ont donné sa perfection
à la construction monarchique : la législation est réformée, la
noblesse soumise, les provinces domptées, l’hérésie renversée,
artistes et écrivains se mettent au service du pouvoir royal. Lex
una sub uno sole : « une seule loi sous un seul soleil » : tout
doit tourner autour de l’astre-maître. L’Europe entière ressent
l’attraction et le prestige de Versailles. La réalité est sans doute
moins brillante que ce programme flatteur : l’administration
royale demeure trop peu nombreuse pour encadrer réellement
le royaume le plus vaste et le plus peuplé de l’Europe ; les
particularismes résistent ; les Protestants partent enrichir les
ennemis de la France. Il n’en reste pas moins que c’est l’image
du roi de gloire qui s’est imposée dans les mémoires, telle que
Louis XIV l’avait décidée et voulue. Là réside le vrai triomphe
de ce prince : pour la France et pour l’Europe, pour le siècle
suivant et pour les siècles à venir, pour les contemporains
comme pour la postérité, il fut et demeure le roi par excellence.
Monnaies et médailles, qui nous restituent le profil jupitérien du
grandmonarque, participent de cette volonté et de cette réussite.
Louis XIVleur porta une attention particulière : le Grand Siècle
est aussi un grand siècle de la numismatique.