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MONNAIES ROMAINES
LA RÉPUBLIQUE
FARSULEIA - (75 avant J.‑C.)
En75avantJ.‑C.,LuciusOctaviusetCaiusAureliusCotta furent
consuls et Cicéron questeur en Sicile. Le consul Caius Aurelius
Cotta fit voter la « lex Aurelia » qui rétablissait les attributions
des tribuns de la plèbe supprimées par Sylla. Il fit voter la même
année une autre loi sur les juges privés qui fut abrogée par son
frère l’année suivante.
Lucius Farsuleius Mensor.
272.
Denier, 75AC.,
Rome, (Ar, Ø 20 mm, 6 h, 3,88 g).
(pd. th. 3,96 g, titre 950 ‰, taille 1/82 L., 16 as).
A/
MENSOR/S●C
.«MensorSenatusConsulto», (Mensor
par Décret du Sénat). Buste diadémé et drapé de Libertas (la
Liberté)àdroite,portantbouclesd’oreilleetcollier ;derrière,
un bonnet de liberté ; le tout, entouré de la stemma, « corona
infula », (bandelette de laine).
R/
L●FARSVLEIàl’exergue
.«LuciusFarsuleius», (Lucius
Farsuleius). Rome plutôt que Mars dans un quadrige à
droite, invitant un personnage vêtu d’une toge à monter sur
le char ; Rome tient une longue javeline de lamain gauche ;
au-dessous du quadrige, LX (60).
Exemplaire sur un flan large et ovale, parfaitement centré
des deux côtés avec la « corona infula » bien visible au
droit et le grènetis visible au revers. Très beau buste de
Libertas au droit. Joli revers de style fin. Magnifique patine
de collection avec des reflets dorés.
B. 2(Farsuleia) -BMC/RR. -CRR. 789(2) -RRC. 392 /1b -
RSC. 2 - RCV. 328 (360$) - CMDRR. 706 (300€) -
MRR. 1295 (300€). - Varesi 283 (300€) - Cal. 577.
RR. SUP
280 € / 550 €
Cet exemplaire provient de la vente Weil 28 octobre
1999, n° 69 et de la collection D. C.
Pour ce type, M. Crawford a relevé une estimation de
trente-sixcoinsdedroitetdequarantecoinsderevers.Pour
cetype,lesystèmedenumérotationestassezcomplexeetva
de I à CXVII (1 à 117) avec plusieurs coins possibles pour
unmême chiffre et de nombreux numéros non utilisés. Ce
type semble beaucoup plus rare que celui avec le scorpion.
Le type doit faire allusion à l’adoption de la « lex Julia »
en 90 avant J.‑C. qui donna le droit de citoyenneté à tous
les Latins. Certains voient dans la représentation de Rome,
Mars,dieudelaGuerre,etdesmilitairesseréconciliantavec
les civils (personnage en toge) à cause de la présence d’un
scorpion sur certains exemplaires. Celui-ci correspondrait
à la maison astrologique du dieu de la Guerre. D’autre
part, le thème de la Liberté est récurrent au moment où
une partie de la population plaide pour un rétablissement
des pouvoirs des tribuns de la plèbe supprimés par Sylla
en 88 avant J.‑C.
271.
Denier, 75 AC.,
Rome, (Ar, Ø 20,5 mm, 8 h,
3,50 g). (pd. th. 3,96 g, titre 950 ‰, taille 1/82 L., 16 as).
A/
MAXSVMVS
. « Maxsumus », (Maxsumus). Buste
diadémé et drapé de Libertas (la Liberté) à droite, portant
boucles d’oreille et collier ; derrière, un bonnet de liberté.
R/
C● EGN(AT)IVS CN●/ F●/ CN● N
. « Caius Egnatius
Cnæi Filius Cnæi Nepos », (Caius Egnatius fils de Cneius
petit-fils de Cneius). Rome casquée debout de face tenant
une haste de la main droite et posant le pied droit sur une
tête de loup ; à sa droite, Vénus diadémée debout de face
tenant une haste de la main droite, Cupidon sur son épaule ;
de chaque côté une proue de navire surmontée d’une rame ;
dans le champ à gauche, marque de contrôle F.
Exemplaire sur un flan large et ovale, bien centré des deux
côtés. Beau portrait de Libertas, bien venu à la frappe. Joli
revers de style fin. Belle patine de collection ancienne avec
des reflets dorés.
B. 2(Egnatia) -BMC/RR. 328 -CRR. 787(4) -RRC. 391 /3 -
RCV. 326 (560$) - RSC. 2 - CMDRR. 688 (400€) -
MRR. 1294(400€) -MAR.-. -Varesi272(600€) -Cal.563.
RR. TTB
175 € / 350 €
Cet exemplaire provient de la collection D. J.
Poids léger. Pour ce type, M. Crawford a relevé une esti‑
mation de trente coins de droit et de trente-trois coins de
revers. Ce type semble plus rare que ne le laissent paraître
les ouvrages généraux.
Le type doit faire allusion
à l’adoption de la « Lex
Julia » en 90 avant J.‑C. qui
donnaledroitdecitoyenneté
à tous les Latins. Pour M.
Crawford, il pourrait faire
allusion au retour de la
Liberté après les heures
sombres de la guerre civile
et les proscriptions de Sylla.
Aurevers,cen’estplusRome
qui serait alors représentée,
mais tout simplement la
« Respublica ». Ne pour-
rions-nous pas imaginer, à
l’imagedutempledeJupiter
distyle de Jupiter et de la
Liberté, «Ædes Jovis Liber-
tatis » (RCV. 325) que nous
serions en face de la représentation d’un groupe cultuel ?
Cette impression est renforcée sur cet exemplaire par le fait
que le nomdumonétaire semble prendre place sur une base
sous le groupe formé par Rome et Vénus. De là à évoquer
la construction « d’un atrium Libertatis », c’est l’idée que
développait déjà E. Babelon (cf. I, p. 472) à la fin du XIX
e
siècle, reprise par Grueber (cf. BMC. I, p. 399, note 3). Le
temple de Vénus et de Rome ne sera dédicacé qu’en 135
par Hadrien. L’idée d’une statue cultuelle, aujourd’hui
disparue et inconnue des ouvrages d’architecture n’est pas
à négliger. P. V. Hill in Monuments of Rome n’a pas retenu
ce groupe cultuel dans le corpus des monuments illustrés
sur les monnaies.