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TRÉSORDE l'AAT

LE TRÉSORDEI'AAT

Les trouvailles monétaires de Syrie sont toujours rares et trop rarement publiées

1 •

Les savants qui étudièrent

l' histoire fascinante, mais très complexe, des années 250-260 furent toujours confrontés au manque de publica–

tion. Ce petit trésor de l'aat n'est pas quantitativement très important mais nous semble d'un intérêt non

négligeable. Nous verrons plus loin que cette trouvaille penne! d'apporter quelques corrections au classement

des émissions monétaires.

Découvert au début du

xx•

siècle puis exporté en Europe, le trésor de l'aat n'a pu recevoir l'attention des

scientifiques qu'il méritait. Nous espérons cependant que la présente publication sera à même de présenter

l'intérêt historique et scientifique de cette trouvaille, ainsi que d'offrir aux chercheurs toutes les don.nées néces–

saires pour de futures recherches.

Circonstances de la découverte_

Peu avant la première guerre mondiale, un petit trésor fut exhumé à l'aat, petit village de Syrie non loin d'Alep,

l'antique

Beroea.

Les circonstances exactes de la découverte sont pour la plupart inconnues : d'après certaines

notes, le lot fut découvert par des paysans qui travaillaient leur terre. Nous ignorons totalement si cette trou–

vaille était conservée dans une poterie ou dans tout autre récipient. La date exacte de la découverte est, elle

aussi, incertaine : ce lot parvint en Europe quelques années avant la première guerre mondiale, où il rentra dans

la collection d'un amateur français. Les monnaies furent alors nettoyées. Beaucoup ont su conserver un velours

de frappe d'une grande qualité que la plupart des méthodes de nettoyage détruisent entièrement.

Composition de la lro11vail/e_

Les 95 monnaies du trésor se répartissent comme suit :

91 antoniniens d'argent sont dans un excellent état de conservation et appartien–

nent au règnejointde Valérien I"etGallien ;cetensemble est

très

homogène

- 2 antoniniens de Valérien I" dans un mauvais état de conservation - marque

d'une longue circulation ; ces monnaies ont probablement été ajoutées au

trésor après sa découverte.

- 1 antoninien de Salonine postérieur aux autres monnaies du règne joint de

Valérien et Gallien dans un état de conservation qui témoigne d'une grande

circulation ; cette monnaie fut ajoutée au trésor.

-1 antoninien de Claude II frappé

à

Antioche lui aussi ajouté au trésor après sa

découverte.

Les quatre dernières monnaies ne font certainement pas partie du trésor originel. Elles ont probablement été

rajoutées par la suite ; nous les excluons par conséquent.

Quant

à

l'ensemble des 91 antoniniens de Valérien et Gallien de très belle conservation, ils proviennent incontes–

tablement de la même trouvaille. Mais doit-on la considérer complète? C'est un point, en effet, qui nous pose

problème. Selon les classemenrs actuels, toutes ces monnaies auraient été frappées

c.

255-258. Or, cc qui

surprend, c'est l'absence de monnaie au nom de Salonine et, dans une moindre mesure, de monnaies au nom de

Valérien LI. On serait donc tenté de considérer que nous sommes en présence d'une partie volontairement triée

d'un trésor plus important. Cependant, l'homogénéité de cet ensemble (état, ateliers, types) pennet de penser

qu'ils'agit d'un numéraire récemment émis,

a priori

completet qui n'a que peu circulé.

Les ateliers monétaires.

Andreas Alfüldi étudia avec grande minutie le monnayage oriental de Valérien et Gallien

2 .

Il démontra que ces

frappes syriennes, essentiellement composées d'antoniniens, étaient le produit de deux ateliers monétaires :

Antioche, qui avait battu monnaie au nom de Trébonien Galle et dont on retrouve le style sur certaines mon–

naies, et un autre atelier monétaire qui a ouvert ses portes en 255.

S'appuyant sur les monnaies, les autres sources étant rares pour cette période, il établit unc remarquable

reconstruction des évènements qui se déroulèrent de 253 à 260

3 •

Le

savant hongrois attribua à Samosate

l'important monnayage de l'atelier secondaire

4

,

car la capitale de l'ancien royaume de Commagène était alors le

principalcamp militaire de l'armée romaine, d'où l'empereur pouvaitorganiser la guerre contre Sapor, le roi perse.

Son classement des émissions monétaires est simple et se base essentiellement sur les titulatures de droit.

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