TRÉSORD'AQUITAINE
TRtsoR
o'AQUITAINE(?)
(FIN
x:m•-oËBUT
XJV•
s1tCLE)
Cc trésor a été publié en septembre 2002
par
Arnaud Clairand, « Un trésor aquitain
(?)
anonyme (fin XIIl'-début XIV'
siècle)
».
Cahiers N11mismo1iques,
septembre 2002, p. 4S-S3. Nous reproduisons ci-après une panic de l'anicle. Sur les
149 monnaies étudiées, 54 ont été achetées
par
le Comptoir Général Financier et sont propos«$
à
la vente.
«
Durant le deuxième trimestre 2002, un paniculier du nord de la France nous a présenté un dépôt monétaire qu'il a
reçu
après le dècès de son beau-père, qui résidait à Saint-AfTrique (Aveyron) il
y
a environ une trentaine d'années.
Ce
paniculier
ignorait le lieu et la date de découvcnc de cc dépôt. Nous avons pu dresser un inventaire sommaire et peser toutes les
monnaies de cc trésor composé de 131 deniers, 3 oboles et 15 esterlins. Nous ne savons malheureusement pas s'il est
complet ou s'il a subi l'action d'un tri. Cet ensemble, caractérisé par la prédominance de deniers d'Édouard I« (1272-
1307) pour le duchê d'Aquitaine (78 exemplaires soit 59,54 %), nous incite
à
le classer à cene région. La présence de 4
deniers de Bordeaux, de 10 deniers pour le Périgord et de 15 esterlins anglais, plaide également pour l'Aquitaine.
Les monnaies royales sont représentées par 36 deniers (20,22
%).
Les plus anciens, de Philippe Il (1180-1223), Louis
VIII (1223-1226) et Louis IX (1226-1270). sont assez usés. Ceux de Philippe lll (1270- 1285) et Philippe
rv
(1285·
1314) présentent des reliefsassez nets indiquant une utilisation plus restreinte. Faule de temps, nous n'avons malheureusement
pas
pu relever les légendes de toutes ces monnaies.
Les deniers au léopard d'Édouard I« pour l'Aquitaine présentent des reliefs assez nets et une usure
très
faible. Leurs
poids, peu disparates, se répanissent autour d'une moyenne à 0,918 grammes. Les 78 exemplaires étudiés présentaient
tous un E oncial dans le premier canton de la croix.
La
plupan avaient une légende de droit terminée par BVRD, d'autres,
plus rares. ponaient BVRD'L. Elias' pense qu'elles furent frappées à panir de 1291 et jusque vers 1294.
Parmi
les
monnaies féodales nous devons également citer un denier de Saint-Manin de Tours, un denier d'Alphonse de
Poitiers (1249-1271) pour le marquisat de Provence et quatre deniers de Bordeaux pour Guillaume IX (1086-1126) ou
Guillaume X (1126-1137). Toutes ces monnaies présentent de nettes traces de circulation. Cc dépôt monétaire contenait
également dix deniers de Périgord faiblement usés et dont cenains avaient encore conservé leur brillant de frappe.
Les
six
exemplaires achetés par le Comptoir Général Financier présentent trois points en fin de légende du droit. Les lettres qui
cantonnent ces deniers périgourdins ont été interprétées comme une S et un V. Un exemplaire présentant un V avec une
barre ccntrole nous incite
à
lire S/A au lieu de S/V. [...)
Ln composition est très proche d'un trésor découvert dans la région de Bordeaux (Dup.
11,
n• 57), étudié par Elias et
publié en 1988
2 •
Sur 308 monnaies examinées, 181 étaient des deniers et oboles d'Édouard I" pour l'Aquitaine (58,77
%)'
et Sl royales allant de Louis Vlll (1223-1226)
à
Philippe IV (1285-1314) (16,56
%).
Comme le trésor que nous publions,
celui de la région de Bordeaux contenait des deniers pour le Périgord (avec S/A et dont ccnains avec trois points en fin
de légende du droit), Saint-Martin de Tours, Bordeaux au nom de Guillaume
rx
ou Guillaume X ainsi que des esterlins
anglais d'Édouard I".
li
componait également quelques monnaies absentes du trésor que nous présentons : deux deniers
de Sancerre, un denier de Raymond VII de Turenne (1287-1304), un denier d'Hugues XII (1261-1282) et un autre
d'Hugues Xlll (1282-1303) pour la Marche, un denier de
Béarn
et un esterlin d'Édouard 1• pour l'Irlande.
Les l
5
esterlins du trésor aquitain
(?)
ont été achetés
par
le Comptoir Général Financier afin d'être étudiés dans
de
bonnes conditions. Ils ont tous été frappés sous Édouard I" (1272-1307) et sont issus des ateliers de Bristol (2 ex.),
Canterbury (6 ex.), Londres (6 ex.), York (1 ex.).
La
classe 2 (janvier-mai 1280) est représentée par un exemplaire, la classe
3 (1281-1282) par 8 exemplaires, la classe 4 (1282-1289) par 4 exemplaires, la classe
5
(vers 1289-1292)
par
un seul
exemplaire comme pourla classe 6.
Cet esterlin d'Édouard I« de la classe 6, frappé Il Canterbury, permet de situer la date d'enfouissement du trésor vers 1292/
1296. Les monnaies les plus récentes sont certainement les deniers et les oboles aquitains d'Édouard !". D'après Elias,
qui se fonde sur le trésor de la région de Bordeaux, elles auraient été frappées
à
partir de 1291 avec peut-être une
intem1ption des frappes vers 1294. Ces monnaies pcnnel!ent de dater l'enfouissement du trésor que nous préscotons vers
l'extrême lin du XIII' siècle voire le début du XIV' siècle.»
Philippe Il dit « Auguste» (1180-1223)
Saint-Manin de Tours
1 -
Dcmt'r
(Dup. 176)
I NVENTAIRt
SO~tMAlllt
MONSAIES ROYALES FRAJ<ÇAISES
Louis VIII (1223-1226) et Louis lX dit« saint Louis» (1226-1270)
2-17 -
Deniers 1011rnois
(1223-1245/50) (Dup.187-188)
Louis IX dit« saint Louis» (1226-1270)
18-23
·Deniers 1011rnois
(1245/50-1270) (Dup.193-193 bis)
Philippe Ill (1270-1285)
24-29 -
Deniers 1011rnois
(
1270 à 1280 environ) (Dup.204)
Philippe Ill (1270-1285) et Pbil.ippe IV (1285-1314)
30-36 •
()('nit'rs /ournois
(à
1'0
rond ou long) (Dup.223-223 B ou 225)
-139-