INTRODUCTION
Les Assignats, M.Yannig Le Treut,
C’est à 8 ans, et à la suite de mon père, que j’ai commencé à collection-
ner les monnaies. Comme beaucoup d’enfants de cet âge, l’histoire me passion-
nait, me faisait rêver et voyager dans d’autres temps et les monnaies en étaient
les témoins plus accessibles que les ruines de Rome ou d’Athènes.
Au détour d’une brocante, quelques années plus tard, j’ai découvert
mon premier Assignat : certes il était en état « médiocre » mais ce billet de 10
Sous datait de la Révolution ! C’est avec beaucoup d’émotion que je l’ai acheté
et je n’ai jamais cessé depuis lors de chercher le type puis la signature ou la
variété qui me faisait défaut.
Collectionner les Assignats c’est retrouver les racines de son arbre gé-
néalogique que l’on peut sans encombres remonter aux débuts de la Révolution ;
c’est déjà si loin mais pourtant si proche de nous. L’immersion dans la « grande
histoire » est concrète, les textes de lois sont encore facilement accessibles,
le contexte historique bien documenté…Pourtant, pour moi, les Assignats ont
toujours et d’abord été les témoins de la « petite » histoire, celle des gens de
l’époque, je m’imagine la crainte du négociant payé pour la première fois en
Assignats…celle de l’émigré qui fuyait la France pour l’Allemagne, déraciné,
les valises pleines de ces billets fragiles, dernières valeurs sauvées d’une fail-
lite complète… Les Assignats portent en eux les difficultés des régimes qui se
succèdent, les faces « royales » portent le profil du Roi, les sous et les livres
bientôt remplacés par les Francs pour essayer de lutter contre les difficultés
économiques.
Collectionner les Assignats a parfois mauvaise image, la présence de
faux d’époque presque aussi nombreux que les vrais pour certains dissuadant
trop souvent les candidats à la découverte. Non seulement cela ne m’a jamais
rebuté mais j’ai véritablement adoré les rechercher, les détecter, collection-
ner les procès-verbaux du Vérificateur Général….Les Assignats Vérificateurs
et tous les documents associés portent les espoirs pour essayer de garder la
confiance sans laquelle le papier-monnaie ne vaut rien. J’imagine la difficulté
de l’époque, l’image était rare, sa diffusion difficile et la naïveté du dessin de
certains de ces faux ne peut s’expliquer que par l’illettrisme dont souffrait la
majorité de la population.
La collection d’Assignats est encore accessible, les prix sont très rai-
sonnables pour des raretés parfois sous-estimées. C’est une collection riche qui
peut s’initier par la recherche des différents types, puis de toutes les signatures
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