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Bulletin Numismatique n°239 20 Vous comprendrez le titre de cet article en poussant sa lecture jusqu’à sa chute qui vous donnera la solution ! Bien que peu courantes, Léonce n’ayant régné qu’environ trois ans dans des conditions particulières, les monnaies divisionnaires d’or, semissis (1/2 de sou) et tremissis (1/3 de sou) sont beaucoup plus rares que les solidi qui ont été frappés dans les dix officines de l’atelier de Constantinople. Pour le tremissis, outre l’atelier de Constantinople, pour D. R. Sear (BC) ou W. Hahn, le tremissis a aussi fait l’objet de frappes dans les ateliers italiens de Ravenne, Rome, Naples et Syracuse et peut-être aussi en Sardaigne. Les tremisses ne présentent pas de lettre d’officine. Seul le style et des marques supplétives permettent d’attribuer telle ou telle pièce à un atelier donné, ce qui n’est pas toujours évident. Notre exemplaire semble bien de l’atelier de Constantinople, bien que la titulature du basileos soit fautive. LÉONCE (fin 695 - fin 698) Le général Léonce, stratège du nome Hellas, se révolte contre la tyrannie de Justinien II en 695. L'empereur eut la langue et le nez coupés et fut envoyé en exil à Cherson. Profitant de la crise politique, les Arabes reprirent leur conquête victorieuse de l'Afrique du Nord et s'emparèrent de Carthage en 698. Le régime de Léonce ne survécut pas à cette crise. Il fut renversé par Aspimar qui prit le nom de Tibère III. Léonce fut exilé après avoir été lui aussi mutilé. En 705, quand Justinien II reprit le pouvoir, après les avoir torturés et exposés au public, Léonce et Tibère III furent tous les deux exécutés. Tremissis, Constantinople, (fin 695 - fin 698) (Or,1,36 g, 14,5mm, 6 h) A/ D LON [PE AG] (sic! Pour LEON) « Dominus Leontius Perpetuus Augustus », (Seigneur Léon perpétuel auguste) Buste diadémé, couronné de face, vêtu du loros*, tenant le globe crucigère. * loros : le loros (lorum en latin) est une écharpe étroite, tissée en brocart, souvent ornementée et décorée (or et pierreries), croisée sur le buste. Au départ c’était un des attributs des consuls de l’Antiquité tardive. Elle est devenue sous l’Empire byzantin un des symboles du pouvoir du basileos. R/ VICTORIA AVGYS // CONOB « Victoria Augusti », (Victoire de l’auguste) Croix potencée. R 1731 – Do 4 – BN, p. 417 – BC 1333 – MIB 5 – MBR 15.3 Superbe exemplaire sur un flan court idéalement centré des deux côtés. Joli revers, bien venu à la frappe. Buste finement détaillé. Patine de collection RR SUP 1 200€/2 200€ Les monnaies divisionnaires d’or deviennent très rares à partir de Justinien II. Pour Léonce, en l’absence de pesée, les deux espèces avaient parfois été confondues. Seul le revers, croix potencée ou croix posée sur un globe, permet de distinguer les deux types. Faut-il rappeler que dans les ouvrages les plus anciens, les monnaies de Léonce étaient attribuées en partie à Léon III l’Isaurien (717-741) d’où une certaine confusion ! Cet exemplaire provient de la collection de Raoul Doranlo (1875-1958), médecin et archéologue président de la société des antiquaires de Normandie en 1924 et en 1949 ainsi que membre non-résident du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS), auteur de plus d’une vingtaine de contributions entre 1912 et 1946, principalement sur l’Antiquité et l’histoire de la Normandie. Avec son étiquette ancienne. Petit et semblant insignifiant, ce tremissis de Léonce est en fait rare et recherché et manque souvent dans les collections où il a sa place aux côtés du solidus et du semissis. À bon entendeur, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT LÉONCE PEUT SE CACHER DERRIÈRE LÉON : UN RARE TREMISSIS lb 49 : 65€ lm 309 : 69€

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