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Bulletin Numismatique n°234 39 3 sièges de 1628 à 1630, le dernier suscitant l’intervention de Mazarin au nom du pape. Mantoue sera assiégée à partir de 1629 et mise à sac en 1630. Charles de Gonzague est absent d’Arches-Charleville. 1628 (mai) – Des individus transportant des fausses monnaies dans les Pays-Bas espagnols, secteur des Ardennes irrigué par la rivière Semois, affluent de la Meuse, sont arrêtés à Orchimont. L’enquête révèle que ces fausses monnaies ont été frappées au lieu-dit La Vanette, dépendant des Hayons, au détriment d’un certain Lambert de Duras, seigneur des lieux dont Jean de la Noue est le maître et fermier de sa monnaie en même temps que de Charleville (cf. supra). Ce trafic de fausse monnaie est également pratiqué à La Tour-à-Glaire dans la principauté de Château-Regnault. Le graveur de la monnaie de cette principauté, qui est alors en même temps le graveur de la monnaie de Sedan, est impliqué dans ce trafic de fausse monnaie. Jean de la Noue est alors arrêté à la suite des faussaires d’Orchimont et malgré une offre de 4 000 écus présentée par le gouverneur de Mézières, La Chapelle, il aurait été pendu en vertu d’un jugement du 21 février 1629. Cette exécution du maître et fermier de la monnaie de Charleville, Jean de la Noue, et les sièges mis en Italie devant Casal en Montferrat et Mantoue, expliquent l’arrêt de la fabrication monétaire à Charleville après 1629. Pour ce millésime, on ne connaît que l’escalin au lion mais peut-être que des thalers sans date, imités de ceux de Francfort, furent frappés au cours de cette année 1629. 1630-1634 – La monnaie de Charleville est alors en chômage. Il faut toutefois signaler, pendant cette période, la frappe de doubles tournois de cuivre à Sedan en 1632 et 1633 par le prince Frédéric-Maurice de la Tour d’Auvergne, prince souverain de Sedan portant le titre de duc de Bouillon ainsi que par la princesse Henriette de Lorraine en 1633 et 1634 dans sa principauté souveraine de Phalsbourg et Lixheim. La Cour des monnaies de Paris prononce alors des arrêts de décri de ces doubles tournois respectifs. figure 32 figure 33 figure 34 1634 – À la suite de son voisin le prince de Sedan et de la princesse de Phalsbourg et Lixheim, Charles de Gonzague, devenu Charles Ier de Mantoue, fait frapper à son tour des doubles tournois de cuivre imités du double tournois français. Ses premiers doubles tournois montrent au revers les armes de France (3 lis) dont le troisième lis a été remplacé par un alérion (symbole de Mantoue) couronné. On distingue deux portraits du prince : au buste avec une grande collerette (fig.32) et au buste au col fraisé (fig.33). Les légendes sont écrites en français : Charles I duc de Mantoue souverain d’Arches et double tournois. Certains doubles tournois montrent une légende en latin : CAROLVS. GON. D. M. ET. PRIN. AR. (fig.34). Le portrait du prince et le motif aux deux lis accompagnés de l’alérion couronné sont inscrits dans un cercle perlé ou lisse. figure 35 Dès 1634, sans doute en vue de prévenir une réaction hostile du roi de France, le motif du revers est modifié : les deux lis accompagnés de l’alérion couronné sont remplacés par les armes d’Alençon qui figurent dans le blason complet des Gonzague, à savoir trois lis entourés d’une bordure chargée de huit besants (fig.35). On connaît un petit nombre de ces doubles tournois avec la légende latine et le col fraisé, un exemplaire unique montrant en outre un petit soleil au revers. Les autres exemplaires sont au col fraisé ou au col plat avec la légende CHARLES. I. DVC. D. MANT. S. DAR. figure 36 1635 – Le double tournois prend le nom de double de la Souveraineté d’Arches et un soleil est inscrit entre les trois lis des LES GRANDES DATES DE L’HISTOIRE MONÉTAIRE ET DU MONNAYAGE DE LA PRINCIPAUTÉ SOUVERAINE D’ARCHES-CHARLEVILLE EN ARDENNE (1564-1659)

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