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Bulletin Numismatique n°234 38 Ces deux pièces ont été retrouvées, elles figurent dans les collections du Cabinet des médailles de la BnF : un exemplaire à l’aigle à deux têtes couronné (fig.23) et deux exemplaires à l’homme armé qui porte dans un cas un bouclier (fig.24), dans l’autre un soleil (fig.25). Il est vraisemblable que ce ducat à l’homme armé, dont le portrait est celui de Charles de Gonzague, et aux armes de ce prince au revers, a été précédé de la frappe d’un premier ducat, toujours à l’homme armé mais casqué, tenant un bouclier, le revers montrant un cartouche orné au nom de Charleville (fig.26). Ce ducat au cartouche est connu également par deux autres variétés : l’une avec également un homme armé casqué mais coiffé d’un morion qui lui masque entièrement le visage et au lieu de tenir un bouclier dans la main gauche, il tient un faisceau de flèches (fig.27) ; l’autre où l’homme armé, qui tient également un faisceau de flèches, est désormais tête nue (fig.28). On peut suivre ainsi l’évolution de la fabrication de ce ducat, de la tête casquée à la tête nue ressemblant au portrait de Charles de Gonzague et du motif au cartouche à celui des armoiries. La présence du cartouche et du faisceau de flèches montre que les ducats au cartouche et au faisceau de flèches sont des imitations des ducats hollandais des Provinces-Unies ; en revanche, les ducats aux armoiries sont spécifiques à Charleville. En ce qui concerne la monnaie à l’aigle couronné à deux têtes, il semble bien qu’il ne s’agisse pas d’un ducat (malgré le texte de l’ordonnance) mais d’un écu d’or, les deux espèces étant très proches de poids et de titre. Par ailleurs, la pièce désignée comme étant de 45 sols d’argent à 9 deniers de fin semble bien être un patagon d’argent, lequel est connu au millésime 1627. figure 29 Enfin, un douzain unique (fig.29), identifié grâce à ses armes et ses légendes comme faisant partie des fabrications des années 1624-1625, a été retrouvé en 2015 dans les collections du Cabinet des médailles de la BnF. Il convient de le rattacher au bail évoqué par l’ordonnance du 25 novembre 1625 qui est antérieur à cette ordonnance. De même convient-il de rattacher à ce bail non retrouvé l’escalin d’argent (billon) de 6 sols au lion connu au millésime 1627 selon Poey d’Avant (n°6138, collection de Crouy à Compiègne). On remarquera, en dernier lieu, que l’ordonnance du 25 novembre 1625 est postérieure au bail accordé en février-mars 1625 par la princesse de Conty au maître et fermier de sa monnaie de Château-Regnault. En revanche, le bail carolopolitain visé par cette ordonnance est sans doute antérieur au bail castelreginaldien. figure 30 1627 – Frappe du patagon de 45 sols (au lieu de 48 pour les Pays-Bas), 2 ex. connus selon De MEY. Exemplaire Henri Meyer (vente 1902, n°2101) non retrouvé3. Frappe du thaler de 55 sols (non millésimé), imité du thaler de Francfort (fig.30). Frappe de l’escalin au lion de 6 sols (Poey d’Avant n°6138). 1627 (25 décembre) – Mort à Mantoue de Vincent II, duc de Mantoue et de Montferrat, proche cousin de Charles de Gonzague et de Clèves. Ce dernier est son plus proche héritier. Dès qu’il apprend la nouvelle de la mort de son cousin, Charles de Gonzague se met en route pour l’Italie afin de prendre possession des duchés de Mantoue et de Montferrat. 1628 (17 juillet) – Le bail accordé à une date inconnue, à René Dumoustier, sieur du Puis, est transféré sur sa demande au marchand Jehan de la Noue, demeurant à Charleville, moyennant le paiement par quartiers de la somme de 500 livres par an. Ce nouveau contrat est signé à Charleville devant notaires en présence du procureur de Charles de Gonzague, Raoul Cauchon. La demande de la Noue était motivée par les absences de Du Moustier ainsi que par des difficultés d’écoulement de l’escalin de 6 sols (titre trop élevé). figure 31 1628 – On connaît, à ce millésime, l’escalin au lion de 6 sols, connu également pour 1629, ainsi que la pièce de 3 sols (1 ex. retrouvé en 2014). Par ailleurs le thaler sans date imité du thaler de Francfort, frappé en 1627, montre désormais une légende avec « duc de Mantoue et de Montferrat ». Il est ainsi frappé en 1628 et peut-être les années suivantes (fig.31). 1628-1630 – L’empereur refuse de donner à Charles de Gonzague de Clèves son investiture pour les duchés de Mantoue et de Montferrat. Dès le 28 mars 1628 l’armée espagnole du Milanais met le siège devant Casale, capitale du Montferrat, les Espagnols étant les alliés de l’Empereur. Casale subira 3 Corriger le catalogue qui indique par erreur thaler de 60 sols. LES GRANDES DATES DE L’HISTOIRE MONÉTAIRE ET DU MONNAYAGE DE LA PRINCIPAUTÉ SOUVERAINE D’ARCHES-CHARLEVILLE EN ARDENNE (1564-1659)

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