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Bulletin Numismatique n°234 21 tique comprend toutes les dénominations sur l’ensemble de la période. Les prix sont compris entre 40 et 650€. La collection d’André Ronde s’est lentement construite sur toute une vie consacrée entre autres à la numismatique. André Ronde collectionne les monnaies anciennes depuis l’âge de treize ans alors qu’il était en 5e au Lycée de Toulouse. Initialement éclectique, il s’oriente rapidement vers les monnaies antiques offertes par des parents résidents en Afrique du Nord ou acquises en boutique à Toulouse puis à Paris. Officier de carrière affecté à plusieurs reprises à Toulon et à Fréjus, il est membre actif de la société numismatique de Provence et acquiert à Toulon la collection d’un ancien fonctionnaire français au Levant. Cette acquisition l’oriente vers les monnaies grecques et romaines du Proche Orient. Cette orientation va se confirmer dans les années suivantes lors de ses différents séjours au Liban et en Syrie. Membre de la SFN depuis 1981, il y exercera les fonctions de secrétaire puis de vice-président avant d’en être élu membre d’honneur. Si l’Égypte ne constitue pas le cœur de cible de la collection Ronde, néanmoins l’ensemble s’y intègre parfaitement. Les monnaies frappées à Alexandrie après la défaite de Marc Antoine et de Cléopâtre VII Théa à Actium le 2 septembre 31 avant J.-C. et la conquête du pays par Octave l’année suivante avec la disparition tragique des deux premiers, immortalisée depuis par Shakespeare, puis dans la musique, le cinéma et la télévision jusqu’à la bande dessinée, vient illustrer ce que fut la destinée de la nouvelle province conquise durant le Haut Empire et pendant la crise militaire du IIIe siècle. Les prix de cet ensemble varient entre 50 et 480 €. Aujourd’hui, dans la boutique PROVINCIALES de Cgb.fr, ce sont près de 600 monnaies qui sont proposées à la vente chaque jour de 16 à 1 200 € avec 400 pièces à moins de 150 €. Si vous débutez une collection de monnaies provinciales d’Égypte, vous allez trouver facilement les principaux augustes, césars ou leurs épouses, les plus courants du IIIe siècle. En revanche, en commençant un tel type de collecPour notre deuxième volet consacré aux collections d’hier et collectionneurs d’aujourd’hui nous avons décidé d’évoquer un thème riche et varié que peut être le monnayage provincial d’Égypte entre Auguste et Domitius Domitianus ! Spécifique, ce monnayage l’est par excellence. Frappé en langue grecque avec une datation basée sur l’année égyptienne (cycle qui court du 29 août de l’année au 28 août de l’année suivante), il n’est censé circuler que sur le territoire égyptien. Ce système hérité de la période lagide est basé sur un tétradrachme de billon, une drachme et ses divisions de bronze. Il ne comprend pas de monnaie d’or. Fortement inflationniste, le poids des monnaies diminue fortement passant de 14 g pour le tétradrachme sous Auguste à moins de 5 g en fin de période tandis que les plus petites dénominations disparaissent progressivement entre le IIe et le IIIe siècle. collection Dattari Si la collection d’hier, celle de Giovanni Dattari (1854-1923) est colossale, elle comprenait au total plus de 25 000 pièces (grecques, romaines, provinciales, byzantines, musulmanes, etc.) dont la plus grande partie (près de 14 000) était composée par des pièces provinciales, nos deux collectionneurs ENP et André Ronde sont plus modestes avec respectivement près de 450 pour ENP et de 170 pour Ronde. La première reste la plus importante jamais constituée, sur place, en Égypte. Son détenteur était de plus un antiquaire ce qui peut aider dans le cas présent, expliquer et justifier le nombre et les moyens mis à sa disposition pour la rassembler. La collection Dattari, dont l’auteur publia une partie (6 580 entrées) en 1901 au Caire, Monete Imperiali Greche, Numis Augg. Alexandrini, catalogo della collezione G. Dattari, fut complétée par un inventaire scriptural de plus de 13 000 dessins de pièces collectés et collationnés sur 380 planches, publié par A. Savio entre 1998 pour la première édition et 2007 pour la seconde, Numi Augg. Alexandrini, Trieste 2007. Nous avons ainsi le plus vaste ensemble jamais constitué sur le sujet, rivalisant, voire dépassant l’ensemble des plus grandes collections des « ten core collections », musées et prestigieuses institutions numismatiques, constitués par les auteurs du Roman Provincial Coinage. Avant son décès, Dattari donna une partie de ses collections au Museo Nazionale Romano, tandis que le reste fut dispersé et vendu. C’est ainsi que périodiquement, nous voyons ressortir dans des ventes des exemplaires de cette prestigieuse collection. Provenant de ce gigantesque ensemble (Dattari), nous avons eu l’occasion de proposer un rare tétradrachme de Quiétus (260-261) éphémère usurpateur qui a régné avec son frère Macrien sur l’Orient au moment le plus critique de l’histoire de l’Empire romain en 260 après la capture de Valérien Ier par Sapor Ier (241-272). Quant à la collection ENP, rassemblée pendant un laps de temps assez court, constituée au départ de 450 pièces, vous pouvez encore acquérir plus de 230 monnaies aujourd’hui dans la boutique PROVINCIALES. Cette collection éclecCOLLECTIONS D’HIER ET COLLECTIONNEURS D’AUJOURD’HUI DATTARI, ENP ET RONDE

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