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Bulletin Numismatique n°231 36 tournois de cuivre à concurrence de 500 marcs. Le texte intégral de cette permission, en français et en italien, a été publié en 1993 dans les Cahiers numismatiques n°117 p.40. Il précise que les deniers tournois seront frappés à raison de 132 au marc et que le revers devra montrer cinq ou neuf fusées au choix du fermier. En 1901, un exemplaire du denier tournois monégasque de Louis Ier se trouvait dans la collection Fernand David et il fut publié par Paul Bordeaux8 qui précise que la fabrication autorisée de 500 marcs correspond à 66 000 exemplaires d’un poids moyen de 1,85g, la taille étant de 132 au marc. On ignore si ces 66000 exemplaires autorisés furent effectivement frappés. Cette quantité est faible, limitée aux besoins des habitants de la Principauté de Monaco dont Menton et Roquebrune faisaient alors partie. On remarquera qu’en prescrivant la présence de 5 ou 9 fusées Louis Ier tenait à bien distinguer son émission des deniers tournois français afin de ne pas encourir l’accusation d’imitation, voire de contrefaçon9 (fig.4). figure 4 L’exemplaire Fernand David ne figurait plus dans la collection de l’intéressé vendue le 12 mars 2022 à Monaco ; on sait qu’une partie de cette splendide collection fut volée pendant la guerre de 1939-1945. Pour le moment, le seul exemplaire connu et visible est celui de la collection de S. A. S. le Prince de Monaco qui est exposé en permanence au musée des 8 Paul Bordeaux, Un denier tournois de la principauté de Monaco en 1677, Revue numismatique 1901, pp. 98-103. 9 Néanmoins les fusées sont présentées en groupes formant ressemblance avec des lis. Timbres et des Monnaies de Monaco. En voici la description : A/ .LVD. I. D. G. PRIN. MONOECI. Buste du prince tourné à droite, drapé et cuirassé, sans cravate, un mascaron apparaissant sur la cuirasse R/ .DENIER. TOVRNOIS. 1677 Dans un cercle cinq groupes de fusées en forme de lis. Le portrait du prince de Monaco est celui qui avait été introduit sur ses écus de 3 livres en 1670 par le maître Toussaint de Glandèves. En l’absence d’exemplaires au millésime 1678, on doit considérer que les 500 marcs autorisés furent frappés en 1677 soit 66000 exemplaires. Le 28 avril 1681, la Cour des monnaies de Paris rend un arrêt interdisant la circulation en France des deniers tournois d’Orange et de Monaco (A. N. Z1b417). L’émission de 1677 n’aura donc pas de suite. En 1683, Louis Ier fait frapper une série de monnaies de billon identique à celle qu’avait fait frapper Honoré II en 1648 : pezetta de 3 sols, sol monégasque au motif de Sainte-Dévote, demi-sol à la croix imité du douzain français. Il ne sera plus jamais question de frappe des deniers tournois : en 1720 et en 1729 Antoine Ier fera frapper des pièces de cuivre de 8, 4, 2, puis 3 et 2 denari, comme on le voit libellé en italien. La pièce de 8 denari sera néanmoins appelée « Dardenna » par référence à la pièce française qui est appelée « Dardenne ». Christian CHARLET BIBLIOGRAPHIE Christian et Jean-Louis CHARLET, Les monnaies des princes souverains de Monaco, préface de S.A.S. le Prince Rainier III, Archives du Palais princier de Monaco, Monaco, 1977 (voir pp. 65-67, 110 et 112). Christian CHARLET, Doubles, deniers tournois, 3 et 2 denari de Monaco, Cahiers numismatiques n°117, septembre 1993, pp. 35-40. Editions Victor Gadoury, Monnaies françaises (Gadoury rouge), chapitre Monaco, Monaco 2021 LES DOUBLES ET LES DENIERS TOURNOIS DE CUIVRE DES PRINCES HONORÉ II ET LOUIS IER DE MONACO

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