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Bulletin Numismatique n°231 31 humaines coupées. La tête repose sur un motif décoratif qui pourrait ressembler à un bouclier posé horizontalement barré par une flèche ou une lance à l’extrémité bouletée, pointée vers la tête. Le revers, quant à lui, présente un élégant taureau cornu androcéphale plutôt qu’un cheval androcéphale galopant à droite, aux extrémités bouclées. Il est conduit par un aurige dont on devine la fine silhouette, tenant les rênes et les restes d’un bâton (kentron) qui prend ici la forme d’un torque stylisé. L’aurige est posé sur les restes d’une roue à quatre rayons, reste du char originel. Devant le poitrail, nous avons un étendard rectangulaire terminé par des franges. Il est relié à la main droite de l’aurige. Sous le sujet mi-homme, mi-animal, se trouve un personnage nu, couché à droite, les ailes déployées. Ces trois statères sont l’illustration bien réelle d’un art celtique, d’une qualité artistique indéniable, reconnue, en son temps, par les surréalistes, comme André Breton, et immortalisée dans les carnets de dessins de l’écrivain, aujourd’hui conservés à la BnF et exposés dans le musée au Cabinet des Monnaies, Médailles et Antiques (CMMA). Le quart de statère, bien que n’appartenant pas à la collection Libaud, n’est pas moins intéressant et est lui aussi inédit car les auteurs du DT (2126, 2127 et 2131) de la série 284 qui répertorient les divisions rattachées au monnayage en or des Vénètes ne décrivent que des divisions à la petite tête nue (DT VI, 2126-2131). Par rapport aux statères des mêmes STATÈRES D’OR VÉNÈTES EXCEPTIONNELS ! émissions, notre exemplaire présente une grosse tête avec de grosses mèches bouclées et enroulées. Les cordons émergeant de la chevelure sont encore une fois terminés par quatre petites têtes humaines coupées dont deux seulement sont visibles sur notre pièce. Au revers, le cheval androcéphale est tourné à gauche, galopant. L’aurige est presque couché audessus. Les restes de l’étendard sont perceptibles devant le visage de l’animal. Au-dessous, nous retrouvons le personnage ailé nu, mais cette fois-ci, tourné à gauche, les jambes repliées, une seule aile déployée semble avoir été gravée dans le coin. Avec un poids de 1,84 g, l’exemplaire est bien centré et semble en bon or, bien que légèrement pâle. Les auteurs du DT signalent que de nombreuses variétés existent pour ces quarts. Le statère d’électrum au personnage recroquevillé ailé à la tête coupée et à croix (type LT 6530) est un peu plus léger (6,88 g). Outre qu’il faisait partie de la collection Libaud comme les trois statères d’or, il présente l’avantage de provenir du trésor d’Hennebont n° 38 (A/ 24 – R/ 32, cet ex., une seule combinaison) qui était composé de 81 pièces, douze quarts de statères et de 69 statères. Ce trésor, proposé intégralement dans CELTIC 5 par CGB a fait l’objet d’une publication très détaillée de Samuel Gouet dans le RT SÉNA 6, Numismatique Bretonne/ Les faux monétaires, Actes du colloque de Brest 17-18 mai 2013, Paris 2015, Le trésor dit « d’Hennebont », p. 41-60, pl. 4-6. Dans ce même ouvrage, nous trouvons aussi un article de Louis-Pol Delestrée sur le monnayage des Vénètes : du mythe à la réalité, p. 5-39, pl. 1-3, synthèse sur le monnayage de ce peuple si intéressant et méconnu qui sera complété par la suite d’articles publiés dans les Cahiers Numismatiques. Ce bel ensemble est complété par deux statères en billon provenant de la collection André Libaud dont le premier provient aussi du trésor d’Amanlis, étudié en son temps par JeanBaptiste Colbert-de-Beaulieu. Nous ne pouvons que vous inviter à venir découvrir cet exceptionnel ensemble de monnaies gauloises. Viviane BÉCLIN et Laurent SCHMITT

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