cgb.fr

Bulletin Numismatique n°230 33 encore. Le plus grave est la vague d’invasion qui se profile sur tout le limes, rhénan, danubien, oriental, voir africain. Trajan Dèce en 251 est le premier Auguste à mourir en combattant les Barbares. L’armée romaine souvent invaincue depuis la défaite du Teutobourg sous Auguste connaît ses premières défaites et des unités entières disparaissent entre les combats contre l’ennemi et les usurpations répétitives. C’est dans ce cadre qu’intervient l’émission de l’atelier de Gallien pour les légions. Des émissions légionnaires, nous en avons déjà rencontré avec Marc Antoine juste avant la bataille d’Actium (3/31 avant J.-C.) ou bien encore avec Septime Sévère en 193, mais les antoniniens légionnaires de Gallien sont les plus nombreux et les plus variés. Milan est devenue au cours du règne conjoint de Valérien et de Gallien une plaque tournante pour la défense de l’Italie, raison pour laquelle un atelier y est ouvert. Devant les poussées barbares, l’armée romaine qui était constituée principalement de fantassins devient plus mobile avec des unités de cavalerie renforcées et un corps qui sera placé sous le commandement d’Auréolus. La sécession, à partir de 260, de la Gaule et d’une partie de l’Occident avec l’empire gallo-romain de Postume (260-269) va obliger le pouvoir central à repenser complètement sa stratégie militaire. C'est dans ce contexte que se place l’émission légionnaire. Dix-sept légions et les cohortes prétoriennes figurent au revers des antoniniens, ce qui ne constitue pas l’ensemble des légions, mais un ensemble représentatif des troupes sur lequel Gallien compte pour conserver les territoires qu’il détient ou ceux qu’il espère récupérer. Liste des unités représentées : Cohortes Prétoriennes Leg. I Adiutrix ; Leg. I Italica ; Leg. I Minervia ; Leg. II Adiutrix, Leg. II Italica ; Leg. II Partica (deux épisèmes) ; Leg. III Italica ; Leg. IIII Flavia, Leg. V Macedonica ; Leg. VII Claudia ; Leg. VIII Augusta ; Leg. X Gemina ; Leg. XI Claudua ; Leg. XIII Gemina ; Leg. XIIII Gemina ; Leg XXII Primigenia et Leg. XXX Ulpia. Chaque légion est accompagnée d’un épisème (symbole de la légion). Ces différentes unités peuvent être accompagnées de mentions, V, VI ou VII avec les termes P(ia) et F(idelis) suivant les variétés. Au droit nous trouvons une grande variété de bustes : certains classiques à gauche ou à droite avec la tête radiée seule, drapé sur l’épaule, drapé et cuirassé à droite ou à gauche. La nouveauté repose sur l’introduction de nombreux bustes militaires casqués ou pas, armés avec lance seule et/ou bouclier encore une fois à gauche ou à droite. R. Göbl dans le MIR 36 avait recensé 217 variétés (MIR 36/ 978 à 1025, pl. 75 à 81). Quant à A. Toffanin dans son ouvrage sur Milan, il en retient juste un peu moins de 200 (p. 106 à 140) ! Cette émission, la deuxième d’après le classement de Göbl (MIR 36), aurait été frappée en 260 ou 261 avec une masse moyenne de 3,00 g environ (pour 3,38 g de poids théorique avec un titre de 150 millième environ). Si la plupart de ces monnaies sont peu courantes, certaines d’entre elles sont très rares, voire rarissimes sinon uniques quand un inédit ou un unicum fait son apparition dans un catalogue de vente ou l’inventaire d’un trésor. C’est une collection qui se justifie à elle seule et attire de nombreux amateurs. Profitez donc de l’opportunité qui vous est offerte d’acquérir un ou plusieurs de ces exemplaires qui viendront enrichir vos médailliers et ne ratez pas l’occasion de compléter votre stock de légions romaines grâce la Live Auction du 6 juin 2023 ou à la Boutique Internet Rome pendant que ces exemplaires sont disponibles. Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT LES ANTONINIENS DES LÉGIONS DE GALLIEN UNE COLLECTION INÉPUISABLE AVEC UNE ARMÉE DE TYPES

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=