cgb.fr

Bulletin Numismatique n°230 32 Après les monnaies des légions de Septime Sévère dans le Bulletin Numismatique 226, janvier 2023, p. 2021, nous continuons notre découverte de l’armée romaine au travers du monnayage avec cette fois-ci une approche sur le monnayage de l’empereur Gallien (253-260268) qui fit frapper à l’atelier de Milan une série importante d’antoniniens légionnaires au début de son règne seul en 260261. Collectionné depuis longtemps, ce monnayage avait fait l’objet d’une large étude dans la thèse de notre collègue JeanMarc Doyen qui fait autorité, mais n’est pas encore publiée. Depuis 1995 nous avons proposé dans la boutique Rome 167 antoniniens des légions de Gallien pour l’atelier de Milan ainsi que 21 antoniniens pour les cohortes prétoriennes du même atelier. Une collection constituée de 51 antoniniens légionnaires dont quatre pour les cohortes prétoriennes est actuellement disponible à la vente, soit plus d’un tiers de tout ce que nous avons eu depuis 1995. 27 pièces sont disponibles immédiatement. Douze antoniniens étaient proposés à la vente dans l’Internet Auction qui vient de prendre fin le 25 avril 2023. Et roulement de tambour, douze nouveaux antoniniens légionnaires dont trois pour les cohortes prétoriennes vont être mis aux enchères lors de notre Live Auction du 6 juin 2023. Vous l’aurez deviné, les pièces de la prochaine vente sont les plus rares et les plus recherchées, mais le monnayage légionnaire de Gallien pourrait bien encore vous réserver quelques surprises ! Pourquoi un monnayage légionnaire a-t-il été fabriqué sous le règne de Gallien ? Quel est le choix qui a présidé à la frappe de cette émission à l’atelier de Milan ? Comment pouvonsnous expliquer le choix des légions retenues et la diversité des bustes utilisés ? Nous allons essayer d’ouvrir quelques pistes, mais s’il nous faudrait bien plus d’un Bulletin Numismatique pour faire le tour de la question, et même si l’ouvrage d’A. Toffanin (Lm 235) est le plus récent sur le sujet, nous espérons toujours un ouvrage consacré uniquement à ce sujet qui ferait le point à la fois sur le monnayage et sur cette armée de Gallien qui ne ressemble plus tout à fait à celle du Haut Empire et servira de modèle pour celle de l’Antiquité tardive. Cette seconde moitié du IIIe siècle après J.-C. est marquée par une grave crise politique, économique, sociale et militaire. Après les périodes antonines et sévériennes, il règne une instabilité politique. Pratiquement aucun empereur entre 235 et 284 ne meurt dans son lit ou de mort naturelle et aucun règne en dehors de celui de Gallien (quinze ans au total entre 253 et 268) ne dépasse dix ans quand il ne dure pas que quelques mois. Les usurpations sont nombreuses et répétées et le règne de Gallien n’échappe pas à la règle. Les épidémies font leur réapparition et parfois, même les empereurs en sont victimes comme Claude II. Une grave crise économique secoue les structures de l’Empire et la monnaie connaît une forte dépréciation. De 50 % d’argent sous Caracalla au moment de sa création, la dénomination en contient moins de 5 % avant la réforme d’Aurélien en 274 quand elle en contient LES ANTONINIENS DES LÉGIONS DE GALLIEN UNE COLLECTION INÉPUISABLE AVEC UNE ARMÉE DE TYPES

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=