Bulletin Numismatique n°228 29 Un petit montage permettant d’apprécier la similitude de la représentation de la palme sur le monnayage arécomique / colonial romain à Nîmes - sur le bronze à l’urne, au démos et un dupondius. De gauche à droite : Couronne à l’avers du « bronze au Démos », au revers du « bronze à l’urne » et d’un dupondius Palme(s) et couronne semblent être des symboles importants qui ne se laissent pas interpréter de manière aussi aisée qu’ils devraient l’être. Ils sont traditionnellement liés à la victoire dans le monde romain. La seconde monnaie qui pourrait faire allusion à la fontaine est le bronze ou « semis » NEM COL au personnage sacrifiant déjà évoqué plus haut. C’est un peu la monnaie centrale de l’hypothèse. A/ Buste casqué et drapé à droite, S derrière, R/ NEM COL, personnage féminin debout à gauche, drapé et coiffé d’un chapeau, accoudé à une colonne, tenant une patère au-dessus de deux serpents – DICOMON NIM-2735 Je pense que nous n’avons pas affaire à deux serpents, qui se tiendraient anormalement sur la pointe de leur queue, mais à une représentation des flots, assimilés à des serpents, surgissant de la résurgence « de type vauclusien »(2). En effet, le serpent dans le monde romain ne se présente jamais droit et est, dans la grande majorité des cas, représenté seul, les exceptions étant les serpents représentés sur les cistophores ou sur le quinaire d’Auguste « ASIA RECEPTA » appartenant à la même famille iconographique. Le serpent peut être enroulé autour d’un autel, du bâton d’Esculape, soutenu dans des bras ou formant un S. A chaque fois de manière naturelle qui souligne son besoin d’appui. Revers d’un cistophore de Marc Antoine et Octave (Monnaies d’Antan) et d’un quinaire d’Auguste au type « ASIA RECEPTA » (Elsen). La sinuosité des reptiles est à souligner. De gauche à droite : Serpent enroulé autour du bâton d’Esculape au revers d’un antoninien de Postume (fond CGB) Serpent enroulé autour d’un autel au revers d’un dupondius de Faustine jeune (fond CGB) Serpent tenu dans les bras de la Santé le nourrissant (fond CGB) Serpent avançant vers la droite au revers d’un denier de Trajan (fond CGB) Serpent au revers d’un Assarion de Septime Sévère (fond CGB) Il est à remarquer que la base des « flots » n’est pas au niveau du personnage féminin mais sous la ligne de terre où reposent ses pieds comme si, et je pense que c’est le cas, la base était située en contrebas du sacrifiant. Plus clairement, le sacrifice se fait au-dessus de la source. Le personnage sacrifiant est représenté accoudé à une colonne dans une attitude très proche de celle figurant sur le denier de Manius Acilius représentant la santé (Bab. Acilia 8) frappé en -49. Comparaison de la figure du denier Aecilia et du bronze au personnage sacrifiant La source était peut-être vénérée pour ses eaux miraculeuses et le rapprochement flots / serpents, l’un et l’autre censés apporter la santé, par un détour iconographique n’est sans doute pas anodin (le serpent en tant qu’animal chtonien et les flots surgissant de la terre ayant une parenté souterraine). Notamment dans les derniers types de dupondii de Nîmes, deux serpents, sur certaines monnaies, sont clairement visibles au-dessus du crocodile. Ils sont peut-être à rapprocher du couple de reptiles présent au revers du bronze à la colonie sacrifiant. NÎMES : LA FONTAINE ET SES MONNAIES
RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=