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Bulletin Numismatique n°228 23 Cohen I/ 255, 60 (45f. or) – RIC I2/ 123, 46 – BMC/RE I/ 171, 51 – Calico 369 – Giard/ Lyon II/ 68, 54 (6 ex.) Notez au passage qu’au droit, une partie de la légende est ponctuée afin d’en faciliter la lecture et l’interprétation. Ce type n’est pas particulièrement rare, 45 francs or dans la seconde édition de l’ouvrage d’Henry Cohen. Il présente une trace de monture ancienne, mais est un superbe exemplaire sur un flan bien centré des deux côtés avec un superbe revers finement détaillé. Le portrait de Claude au droit est de beau style et bien venu à la frappe accompagné d’une patine de collection. L’exemplaire est encapsulé sous coque NGC (Strike 5/5, Surface 2/5) avec un prix de départ de 6 000€ et une estimation de 12 000€. Les aurei frappés entre les guerres civiles et la réforme de Néron en 64 qui abaisse la masse de l’aureus au 1/45 de livre (poids théorique 7,21 g) ont été largement refondus et se trouvent donc en fait beaucoup plus rares que les aurei après cette réforme monétaire appelée à avoir une longévité de plus d’un siècle et demi juqu’à celle de Caracalla en 215. Dans son étude sur le monnayage de Lyon, J.-B. Giard n’avait recensé que six exemplaires pour ce type. En examinant attentivement notre aureus, vous aurez remarqué les petites barres (tildes abréviation) au-dessus des chiffres IX et XVI qui se rencontrent tout au long du Ier siècle et deviendront moins courantes ensuite. Claude est devenu Auguste après l’assassinat de Caligula le 24 janvier 41. Il reçut la puissance tribunitienne le lendemain et la renouvelle chaque année à la date de son accession. Avec la neuvième puissance tribunitienne, notre aureus est donc frappé entre le 25 janvier 49 et le 24 janvier 50. D’après la Kaisertabelle11, Claude a reçu sa seizième acclamation impériale en 48-49 et prend les deux suivantes en 49 et en 49/50. Notre aureus est donc daté de 49, peut-être du début d’année ? La représentation du revers, si elle est courante, associée à cette légende de revers, pour Claude, est rare dans le monnayage romain. Némésis est la personnification de la vengeance divine, objet d’un culte populaire à Rome, associée souvent à la superstition. On invoquait la déesse pour échapper à son courroux. Ce type apparaît sur le monnayage de Claude pour l’or (aureus) et l’argent (le denier) entre 41/42 et 51/52 et pourrait être lié à une statue en or qui aurait été érigée à Rome, la « Pax Augusti Claudiana » d’après P. V. Hill, The Monuments of Ancient Rome as Coins Types, London, 1989, p. 95, n° 181. Le type sera réutilisé par Vespasien à Lyon pour l’or en 71/72. Vous l’aurez compris, d’un aspect banal au premier abord, cet aureus revêt un intérêt considérable, peut-être l’un des rares témoignages d’un monument de Rome aujourd’hui disparu ! Marie BRILLANT et Laurent SCHMITT 1 Kienast D., Eck W. Heil M., Römische Kaisertabelle Grundzüge einer römischer Kaiserchronologie, 6 Auflage, Darmstadt, 2017, p. 82-84. Dans la LIVE AUCTION du mardi 7 mars 2023, un très bel aureus de l’empereur Claude (24 janvier 41 – 13 octobre 54) frappé à Lyon en 49 nous rappelle que le fils de Drusus l’Ancien est lui-même fils de Livie, épouse d’Auguste, et d’Antonia, fille de Marc Antoine et d’Octavie. Il est né à Lyon le 1er août 10 avant J.-C. et porte le nom de Tiberius Claudius Drusus à sa naissance. Il est aussi le frère de Germanicus (+ 19). Il doit attendre la cinquantaine et l’assassinat de son neveu, Caligula, le 24 janvier 41 pour le remplacer sous le nom de Tiberius Claudius Caesar Augustus. Marié quatre fois, dont à Messaline (+ 48) qui lui a donné deux enfants Britannicus et Octavie, il se remarie après la mort de cette dernière à Agrippine jeune, en 49. L’année suivante, il adopte, le fils de celle-ci, Néron, qui lui succède en 54 après que l’empereur ait été empoisonné par un plat de champignons, à l’instigation de sa femme, d’après les sources. Il est le quatrième des Douze Césars, immortalisé par Suétone, et occupe une place importante dans l’œuvre de Tacite avant de devenir le héros d’un roman historique d’Hubert Graves et d’une série télévisée britannique à la fin des années 70, « Moi Claude » ! Mais ce n’est pas pour cette raison que nous évoquons cet aureus dont la masse est de 7,72 g pour un poids théorique de 7,73 g taillé au 1/42 de livre (324,72 g) avec un diamètre de 19 mm et un axe des coins à 6 heures. L’aureus est normalement d’or presque pur (98 à 99%). Il est frappé d’après J.-B. Giard à Lyon tandis que l’école anglaise préfère lui assigner l’atelier de Rome. Cependant, l’attribution lyonnaise de notre pièce est aujourd’hui reconnue par la plupart des autorités numismatiques. A/ TI CLAVD CAESAR. AVG. P. M. TR. P. VIIII. IMP. XVI « Tiberius Claudius Cæsar Augustus Pontifex Maximus Tribunicia Potestate novum Imperator sextum decimum », (Tibère Claude césar auguste grand pontife, revêtu de la neuvième puissance tribunitienne revêtu de la seizième acclamation impériale). Tête laurée de Claude à droite (O*). R/ PACI – AVGVSTAE « Paci Augustæ », (À la Paix de l’auguste) Pax-Némésis, drapée marchant à droite, les ailes repliées, portant sa main droite au visage et tenant un caducée de la main gauche, précédée par un serpent à ses pieds à droite. CLAUDE, UN AUREUS POUR UN EMPEREUR NÉ À LYON

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