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Bulletin Numismatique n°224 28 « florins de Lorraine soubs le nom de Carolus » accompagnée du dessin de la pièce qui se présente comme suit : A/ + CAARO (sic). A. LOT. EPS. ET. CO. VIR Buste de l’évêque Charles en camail tourné à droite R/ FLORENVS. AVREVS. AN. 1612 Ecu de Lorraine avec lambel, fleuronné et surmonté d’une couronne ducale sommée d’une mitre, le B et la ponctuation de un ou deux points selon son emplacement faisant défaut. Malgré la grosse faute commise par le dessinateur qui a écrit CAARO (sic) au lieu de CARO et qui a omis le petit B et la ponctuation accompagnant la mitre, ce dessin nous fait connaître un exemplaire 1612 différent des précédents par sa légende originale. On remarquera que le 2 de 1612 est si mal gravé qu’il ressemble à un O. Fig. 8 Liénard n°386 (fig.8). Robert n°179. PCR (Collection Robert) n°1147, sans dessin. Flon II p.799 n°5 (avec photo). Collection Henri Meyer, catalogue 1890 n°3207 et catalogue de vente 1902 n°2913 avec photo. Collection anonyme (Claoué), vente aux enchères Crédit de la Bourse (Yves Cellard) 26-28 avril 1993 catalogue n°1142 avec photo et agrandissement, poids 3,14g. A/ + CAROLVS. A. LOTH. EPS. ET. C. VIRD Buste de l’évêque Charles en camail tourné à droite R/ FLORENVS. AVREVS. AN. 1613B Ecu de Lorraine avec lambel, fleuronné et surmonté d’une couronne ducale surmontée d’une mitre entre le B et un point. Cet exemplaire est le seul connu pour le millésime 1613. Il semble en outre être le mieux conservé de tous les exemplaires connus. Robert, suivi par Liénard et Flon, sans vérification, lui donne un poids de 3,20g tandis que le catalogue de la collection Claoué indique 3,14g. Nous avons pu vérifier par ailleurs que seuls des florins de l’évêque Erric figuraient dans la célèbre collection Regnault vendue en 1878 et, qu’apparemment, ce florin de l’évêque Charles était absent de l’inventaire de la Collection impériale de Vienne dressé par Valentin Jamerey-Duval en 1759. OBSERVATIONS En 1850, François Clouet, premier auteur d’un ouvrage consacré aux monnaies épiscopales de Verdun, ne connaissait aucun florin d’or de Charles de Lorraine-Chaligny. Il en avait été de même pour Dom Calmet en 1740, Jamerey-Duval en 1759 et Duby en 1790. Après l’exemplaire de la collection Monnier n°1271 publié en 1874, Pierre- Charles Robert, qui avait acquis cet exemplaire incognito, fit connaître trois autres exemplaires en 1885 dont celui des Tarifs Verdussen (1627 et 1633) qui étaient tombés dans l’oubli. Aujourd’hui, ce sont huit exemplaires variés qui sont désormais connus. On grava donc plusieurs coins, dans l’atelier de Dieulouard dirigé jusqu’en 1615 au plus tard par Claude Bailly, afin de frapper une certaine quantité de florins d’or de Charles de Lorraine-Chaligny qui furent mis en circulation, laquelle est attestée par les dessins et les textes de l’ordonnance royale de 1614 et les Tarifs Verdussen de 1627 et 1633. Comme pour les petits gros de billon de ce prince-évêque, connus aux millésimes 1612 et 1613, on ne connaît pas de florins d’or de Charles de Lorraine-Chaligny frappés après 1613. Apparemment, l’atelier monétaire de Dieulouard sur la Moselle fut fermé entre 1613 et 1615, au plus tard en 1615. Un nouvel atelier verdunois fut ouvert plus tard à Mangiennes en 1619 mais seules des monnaies d’argent et de billon y furent alors frappées pendant la fin de l’épiscopat de l’évêque Charles (1619-1622). On notera que D. Flon commet l’erreur d’attribuer arbitrairement à Nicolas Briot, par ailleurs tailleur général des monnaies de France et qui avait abandonné la frappe au marteau au profit de la frappe mécanique, le petit B qui était en fait le différent de Claude Bailly, maître de la monnaie épiscopale de Verdun à Dieulouard. Outre la pièce dessinée en 1614 dans l’ordonnance royale, on peut se demander s’il n’existe pas encore d’autres exemplaires variés inconnus qui seraient à retrouver. La numismatique verdunoise réserve sans doute encore des surprises. Christian CHARLET BIBLIOGRAPHIE DE REFERENCE (PUBLICATIONS INCONTOURNABLES) Pierre-Charles ROBERT, Monnaies et jetons des évêques de Verdun, Mâcon 1885. Cet ouvrage a été publié également en deux articles dans l’Annuaire de la Société française de numismatique, 1885 et 1866 : l’épiscopat de Charles de LorraineChaligny y figure en 1886. ROLLIN et FEUARDENT, Description de la collection de M. P.-Charles Robert (catalogue PCR), vente aux enchères du 29 mars au 3 avril 1886 à Paris, Paris, 1886. Félix LIENARD, Monographie de la numismatique verdunoise, Verdun, 1889. Dominique FLON, Histoire monétaire de la Lorraine et des Trois-Evêchés, 3 vol., Nancy, 2002, (voir tome II, pp. 794 à 799 et tome III, Preuves) LE RARISSIME FLORIN D’OR VERDUNOIS DE LA PRESTIGIEUSE COLLECTION FERNAND DAVID : UNE VARIÉTÉ INÉDITE RETROUVÉE ?

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