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Bulletin Numismatique n°221 17 LE COIN DU LIBRAIRE, LA FABRICATION DES BILLETS EN FRANCE être normal au regard de sa position , d’autant que son auteur indique en note qu’il s’exprime à titre personnel. La très longue introduction de Mathieu Bidaux (p. 17-35) permet de découvrir les buts de l’ouvrage et sa problématique. L’auteur place son ouvrage dans le cadre d’une contribution à l’histoire de l’organisation des banques centrales, en mettant en avant l’histoire du billet de banque et son historiographie, au moment de sa naissance en France, bien après d’autres pays européens comme l’Angleterre. Il met l’accent sur la notion d’une étude construite autour de la longue durée, le XIXe siècle entre 1800 et 1914. Cette introduction insiste aussi sur les sources de la fabrication des billets. La première partie de l’ouvrage, « construire la légitimité des billets : le respect des besoins monétaires (1800-1914) » (p. 37-144) s’articule autour de trois chapitres : l’évaluation du besoin et le recours à la loi (p. 41-64) suivi « de la résistance aux petites coupures : une illustration de la prudence de la Banque de France » (p. 65-91). Cette première partie se termine par un troisième et dernier chapitre sur des coupures nées des crises monétaires : des besoins indiscutables (p. 93144). La deuxième partie de l’ouvrage s’articule autour de la construction des conditions techniques de la confiance entre 1800 et 1914 (p. 144-156). Encore une fois, cette partie est bâtie autour de trois chapitres dont le premier, « la création du billet : inspirer une confiance matérielle dans l’objet » (p. 147-179). Mathieu Bidaux s’intéresse ensuite aux aspects techniques avec « de la fabrique à l’usine : le temps de l’atelier à la Fabrication des billets entre 1800 et 1861 » (p. 181-202). Le troisième chapitre repose sur l’organisation progressive d’une imprimerie industrielle et le perfectionnement du circuit de fabrication (1861-1866) (p. 203-256). La troisième et dernière partie est construite sur « entretenir la confiance matérielle du billet : conception et adaptation d’un processus de fabrication de qualité (1866-1914) » (p. 257-381). Le premier chapitre traite des réformes de Frédéric Ermel avec l’apparition de presses perfectionnées, liées à l’augmentation de la productivité et l’internalisation des tâches contre les retards (p. 259-277), avec ensuite une étude sur la synchronisation des ateliers (p. 279-331). Cette ultime partie de l’ouvrage se termine sur le constat d’innover et de rester à la pointe des techniques de l’industrie pour combattre les contrefaçons entre 1891 et 1914 (p. 333-391). La conclusion (p. 383-392) met l’accent sur la confiance dans la monnaie. Des annexes (p. 392-396) fournissent au lecteur huit graphiques génériques très utiles, suivis par la liste des sources utilisées, puisées dans les Archives de la Banque de France, mais aussi celles de la direction générale de la fabrication des billets à Chamalières, sans oublier celles de la Monnaie de Paris et de plusieurs autres origines (p. 397-401). Une bibliographe thématique (p. 403-417) autour de dix thématiques permet d’appréhender tous les aspects de l’ouvrage. La liste des tableaux et figures (p. 419-422) précède la table des matières évoquée en introduction. Si les coupures sont pratiquement absentes de l’ouvrage et pour le grand public, un cahier central avec des planches en couleur aurait été le bienvenu, la lecture d’un sujet parfois austère est toutefois rendue plus attrayante par de nombreux tableaux (16) et 28 figures qui éclairent la lecture de l’ouvrage. Mathieu Bidaux a réussi sa mission. Aujourd’hui docteur en histoire contemporaine, il nous fait découvrir les aspects, parfois techniques, mais combien indispensables de la fabrication des billets en France qui a assuré la renommée de la Banque de France pendant près de deux siècles jusqu’à la création de l’Euro, dans l’Hexagone et le monde. Cette fabrication française dont les billets, issus de ses presses, étaient parmi les plus beaux et les plus sûrs, avec un savoir-faire français reconnu dans le monde entier. Le seul bémol que je pourrais apporter à ces lignes est le prix de 35 euro, peut-être un peu élevé pour ce type d’ouvrage. Mais je vous invite à vous procurer cet ouvrage qui enrichira non seulement votre bibliothèque, mais fera également que vous ne pourrez plus jamais regarder un billet, le toucher, le sentir, sans penser à ce livre. Laurent SCHMITT 1,588,974 objects within 1,022,536 records

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