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Bulletin Numismatique n°220 33 roule à nos pieds, surprenante dans ce cadre, mais où le présent semble se fondre sous les ors de l’Ancien Régime. Nous sommes accueillis par Bérénice Geoffroy-Schneiter, Commissaire de l’exposition qui sera notre guide pour cette visite inaugurale. Je m’attendais à passer un moment fastidieux, mais nécessaire et ce fut en réalité un émerveillement, moment, où le temps suspendu, qui marquait le début de notre déambulation au travers des continents Afrique, Asie, Océanie principalement, mais aussi Europe, devenait aussi une invitation historique, sociologique et ethnographique à découvrir des objets dont nous n’imaginerions pas qu’ils aient rempli un rôle monétaire. Outre les collections patrimoniales de la Monnaie de Paris, devenue un EPIC (Établissement Public à caractère Industriel et Commercial) en 2007 et Institution monétaire nationale de la France, de grandes institutions muséales comme le musée du quai Branly-Jacques Chirac, le musée des Confluences à Lyon, le musée des Arts asiatiques Guimet, musée des Arts décoratifs, le Mucem à Marseille ou bien encore le musée Barbier-Mueller de Genève ont prêté leur concours et leurs plus belles pièces afin que cette exposition soit une réussite. Des galeries et des collectionneurs privés sont venus se joindre à cette réunion (galerie Meyer, Pierre et Claire Ginoux, Pierre et Fabienne Giro… et la Collection Cartier). « Monnaies et Merveilles » est réellement une invitation à regarder une infinie variété d’objets et de formes où se côtoient bijoux coulés dans pratiquement tous les métaux, perles et coquillages, rouleaux de plumes, tissus… C’est aussi un moyen de découvrir les multiples formes de monnaies inventées par les hommes. On y retrouver le rôle premier de la monnaie, celui de concrétiser les transactions commerciales mais aussi d’autres de ses rôles : celui d’affirmer la richesse et la place dans la société de celui qui la détient et, dans certains cas, le rôle de relai entre le réel et le divin, devenant ainsi un objet à pouvoir magique. La commissaire a conçu cette exposition comme « un gigantesque cabinet de curiosité » où le visiteur est invité à « s’interroger sur les pratiques et les croyances attachées aux usages monétaires à travers le monde. » Né de la surprise et de l’émerveillement, tel que j’ai pu le ressentir lors de cette visite, le parcours doit amener le visiteur à s’interroger sur « le télescopage entre les usages et les formes le décloisonnement des échelles de valeur et des matériaux, du plus matériel à l’immatériel, du plus rationnel à l’irrationnel, du plus intime au plus ostentatoire. » Près de deux cents objets, répartis sur l’ensemble de l’étage, constituent en quelque sorte un voyage initiatique où le visiteur va de surprise en surprise, de découverte en découverte, guidé par une main inconnue, un fil ténu dans un dédale, où il ne trouvera sa vérité et la récompense de sa quête que dans l’ultime salle, qui vous réserve quelques surprises. Et si cette première visite n’a pas suffi, il vous sera loisible de pousser à nouveau la porte pour refaire le voyage ou au contraire de remonter les salles en sens inverse en débutant par la fin pour MONNAIES ET MERVEILLES UNE EXPOSITION ET UN LIVRE AFIN DE DÉCOUVRIR LA FACE CACHÉE DES MONNAIES

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