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Bulletin Numismatique n°219 29 INTRODUCTION AU GRADING COMMENTAIRES J’ai lu avec intérêt l’article intitulé « Introduction au grading » de Laurent Bonneau et j’ai un complément d’information à ce sujet qui me semble intéressant à présenter. Le premier graphique que je montre ci-dessous, et qui provient de cet article, correspond à la quantité de 2 francs Semeuse en argent en fonction du grade. Les observations correspondantes sont tout à fait pertinentes. Cependant, ce graphique n’apporte pas d’informations suffisantes quant à la rareté de ces monnaies selon le grade. Il peut même prêter à confusion ; il ne faut pas croire au vu de ce graphique qu’une monnaie en MS61 est aussi rare qu’une monnaie en MS67 car, comme l’indique l’auteur, ces monnaies étant courantes, elles sont peu gradées. Étant donné que dans le deuxième graphique l’auteur prend l’exemple de la 2 francs Semeuse 1920 pour comparer les prix selon le grade, je vais rechercher pour cette même valeur la quantité d’exemplaires gradés jusqu’à présent chez PCGS et NGC et je présente ce résultat dans le tableau suivant : MS63 MS64 MS65 MS66 MS67 Quantité 13 28 28 10 5 % voir note 0,43 0,93 0,93 0,33 0,17 Un pour X 230 000 107 000 107 000 300 000 600 000 Notes : a- Le % correspond au nombre d’exemplaires dans un certain grade pour 100 000 exemplaires frappés (La frappe a été de 3 millions). b- Le Un pour X représente un exemplaire dans un certain grade pour un nombre X d’exemplaires frappés. Il y a par exemple une monnaie en MS67 pour 600 000 monnaies frappées. Comme le signale M. Bonneau, au fur et à mesure que l’on monte en grade, le nombre d’exemplaires diminue. Il est fort probable que pour les grades MS63 et inférieurs, de nombreuses monnaies ne soient pas gradées étant donné que le rapport coût du grading/valeur de la monnaie est élevé. À partir de ce tableau on comprend mieux maintenant la différence de prix qui existe entre les différents états et en particulier le saut entre le grade MS65 et MS66 puis entre MS66 et MS67. Il existe de nos jours cinq monnaies de la 2 francs Semeuse de 1920 en MS67 et cet état de fait, c’est-à-dire le nombre infime de monnaies de qualité MS67, est très souvent semblable pour de nombreuses monnaies postérieures. Quant aux monnaies antérieures, par exemple les monnaies de la Révolution qui sont MS67, elles se comptent sur les doigts d’une main, en tenant compte de toutes les valeurs, tous les ateliers et toutes les années ! Il faut comprendre que pour obtenir le grade MS67, la monnaie doit être dans un état exceptionnel, ce qui en réalité est très rare à l’exception des frappes spéciales récentes. Pour illustrer cela, par exemple pour la 5 francs de Louis XVIII frappée entre 1816 et 1824 avec un tirage de plus de 104 millions d’exemplaires, il n’y a aucune monnaie gradée par PCGS et NGC en MS67 ou en MS66 ; cela démontre la rareté extrême et très souvent l’inexistence de ces pièces dans ces états. Mon intervention s’arrête ici. Cependant, je tiens à signaler que je privilégie l’achat de monnaies gradées et cela pour plusieurs raisons : • C’est une évaluation objective. • Cela permet d’établir avec un minimum de recherche la rareté d’une pièce selon son grade. • Cela protège les monnaies. • La vente est facilitée. • Les héritiers pourront sans connaissances numismatiques particulières estimer une collection. Lorsque l’on vend, il faut toujours avoir une estimation assez précise, faute de quoi on se retrouve à la merci de l’acheteur. Par contre, je pense que ce système est cohérent et intéressant pour les monnaies frappées à partir de 1800 (ou un peu avant), mais pour les monnaies antérieures, il faut être plus regardant. Le grading n’est pas un système parfait ; à mon avis c’est le meilleur actuellement, mais il faut toujours regarder ce que l’on achète, gradé ou pas ! Images courtoisie de Heritage Voici quelques images de monnaies en PR67. Je vous laisse le soin de rechercher des coups ou des traces d’usure. Yves BLOT

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