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Bulletin Numismatique n°213 27 Carte de Toscanelli, établie en 1468. On remarque, au centre de « l’Océan Occidental », et très nettement démarquées des archipels des Açores et des Canaries, les deux petites îles baptisées « Antilia ». Antilia, du nom que les Grecs donnaient aux îles lointaines de l’ouest http://www.bernardsimonay.fr/l-amerique-etait-elle-connue-sous-l-antiquite. html Toutes ces cartes présentent des détails inconnus à l’époque à laquelle elles ont été établies. La plus célèbre est celle de l’Amiral turc Piri Ibn Haji Memmed, constituée en 1513 à partir d’une vingtaine de documents plus anciens, dont cer- tains, d’après Piri Reis, dateraient d’Alexandre le Grand. Elle contient des éléments non encore découverts à cette date, comme l’île de Marajo, à l’embouchure de l’Amazone (décou- verte en 1543), ou encore les Malouines (1592). Piri REIS était amiral de la flotte de Soliman le Magnifique. La carte qu’on lui attribue est une carte ancienne, découverte en 1929 lors de la restauration du Palais de Topkapi à Istanbul. Dessi- née sur une peau de gazelle, elle détaille surtout les côtes occi- dentales d’Afrique et les côtes orientales de l’Amérique du Sud. On pense que c’est le célèbre amiral et cartographe otto- man Piri Reis qui l’aurait tracée en 1513. L’élément particulièrement surprenant sur cette carte est le détail d’une côte connectée à la zone australe de l’Amérique du Sud dont certains disent qu’elle ressemble à la côte de l’Antarctique. Cette affirmation revient notamment à Charles Hapgood, professeur américain d’histoire des sciences dans son livre Cartes des Anciens Rois des Mers (Maps of the Ancient Sea Kings) . Mais, le fait que le dessin aurait été réalisé 300 ans avant la découverte officielle de l’Antarctique et que le dessin de la carte montre la côte telle qu’elle se présente sous la glace (ce qui ferait remonter les informations à 10 000 ans) va à l’encontre de cette explication. En outre, la carte, de par les distances précises entre les continents américain et africain, implique la connaissance des longitudes : le fait est troublant car cette unité de valeur pour calculer les distances Est-Ouest n’existe que depuis le XVIII e siècle. La carte d’Oronteus Finaeus, tracée en 1531, décrit l’Antarc- tique débarrassé de ses glaces. Ce découpage étonnant sera confirmé avec stupéfaction par Paul-Emile Victor entre 1949 et 1951. L’authenticité de ces cartes ne peut être remise en cause, et le Suédois Nordenskjöld, un cartographe du XIX e siècle, estime qu’elles ont été recopiées à partir de sources très anciennes, retrouvées vers la fin du XII e siècle. Quel peuple les a établies ? Le mystère reste entier, mais elles prouvent de manière indéniable que les connais- sances maritimes des anciens étaient beaucoup plus avancées que nous ne le pensions !… Vous retrouverez la suite de l’article de M. SFERRAZZA dans le prochain numéro du Bulletin Numismatique. prendre connaissance de ses écrits. Sinclair se serait rendu en 1398 en Amérique… En 1558, un descendant des frères Zeno, publiera un livre sur le récit de leurs voyages avec une carte devenue aussi célèbre que controversée, la carte Zeno, établie en 1380, qui montre le Groenland débarrassé d’une partie de ses glaces. Carte des frères Zeno représentant le Groenland et les côtes nord-américaines https://fr.wikipedia.org/wiki/Contacts_trans-oc%C3%A9aniques_ pr%C3%A9colombiens D’après l’auteur britannique Gavin Menzies, la flotte chinoise de l’amiral Zheng He aurait atteint les Antilles depuis l’Afrique, et la côte ouest de l’Amérique via le détroit de Ma- gellan ainsi que l’Australie. Reproduction d’une carte attribuée par certains aux expéditions de Zheng He et réalisée en 1418. https://fr.wikipedia.org/wiki/Contacts_trans-oc%C3%A9aniques_ pr%C3%A9colombiens Alexandre de Humboldt rappelle, dans son livre Examen cri- tique de l’Histoire et Géographie du nouveau continent aux XV e et XVI e siècles , que de nombreuses cartes marines, portu- lans et mappemondes représentent depuis le XIV e siècle, une île plus ou moins étendue et située le plus souvent au sud- ouest de l’Océan Atlantique, sous des appellations différentes mais relativement proches : Brasile, Bracie, Bresily, Bersil, Brazilæ, Bresilji, Braxilis, Branzilæ. La carte marine d’Angel- linus Dalorto de Gènes datant de 1325 serait la première carte indiquant l’île de Brasil. Le portulan de Dulcert réalisé en 1339 indique au large de l’Irlande une île de Brasil ainsi qu’une île de Saint Brandan plus au sud. La carte de Pizzigano datant de 1367 indique les îles de Brasil, d’Antilia et de Saint Brandan. La carte de Abraham Cresques réalisée en 1375 in- dique également une île de Brasil située au sud-ouest de l’Ir- lande. La carte marine de Pizzigano indique une île de cou- leur rouge nommée « Antilia ». La carte du Vinland (1434) indique l’« île de Branzilæ », située juste au sud d’une autre île nommée Antilia. La carte d’Andrea Bianco (1436) indique une île du nom d’« Isola de Bersil »… L’île d’Antilia est indi- quée notamment sur le globe de Martin Behaim (1491- 1493), sur la carte de Paolo Toscanelli (1468), ainsi que sur l’Atlas d’Andrea Bianco (1436). LE DENIER AMÉRICAIN PARTIE 1

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