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Bulletin Numismatique n°210 37 P our l’exprimer de façon simple, gagner de l’argent à travers un investissement numismatique est aussi simple que gagner à la roulette russe. Je constate que ce n’est pas le seul investissement « dange- reux », lorsque je vois que le BITCOIN a perdu 30% de sa valeur en une seule journée ! Après avoir lu l’édito du Bulletin Numismatique de juin, j’ai pensé qu’un petit article au sujet de l’investissement numis- matique pourrait être intéressant. Avant tout, je tiens à signaler qu’il n’y a pas d’investissement « miracle » avec lequel vous allez gagner beaucoup d’argent, sans rien savoir et sans rien faire, à moins peut-être de se lan- cer en politique ! Il faut pour investir dans le but de faire une plus-value, avoir des connaissances importantes qui demandent énormément de temps. Les vrais experts numismates sont dans la majorité des cas des personnes âgées, car il n’y a pas d’études universi- taires ou de formations qui permettent de devenir expert, il faut prendre le temps d’apprendre ! À ce jour, vous n’avez AUCUNE chance de trouver une pièce à plusieurs milliers d’euros qui va passer inaperçue lors d’une vente aux enchères, cela arrive très rarement et les heureux acquéreurs sont des vrais connaisseurs ! Je suis entièrement d’accord avec M. Cornu qui a rédigé l’ar- ticle sur le fait qu’il y a trois profils différents de « numis- mates » : 1- L’investisseur qui a des connaissances limitées en numis- matique. C’est le profil avec la plus grande probabilité de perte de capital ; quel que soit le montant à investir, le choix du domaine et celui de la qualité est fondamental. Pour ceux dont l’investissement est modéré, un choix simple, possible et sans trop de risques est l’achat de monnaies en or de bourse du type 20 francs (ou autres : 50 francs, 100 francs…) que l’on peut trouver à l’effigie de Napoléon III, au type Génie ou Coq, en recherchant les différentes années dans une qualité correcte et dans ce cas particulier, c’est la teneur en or qui fixe le prix de la monnaie et non pas sa valeur « numismatique ». Ce type de monnaie est tout simplement coté en bourse, d’où son appellation et on peut l’acquérir sans difficulté à travers de nombreux professionnels. Pour ceux qui sont plus téméraires, ils ont toujours la possibi- lité de passer par un vrai expert qui pourra les orienter quant au choix du domaine et qui pourra en examinant une pièce détecter les éventuels défauts apparents ou cachés. 2- Le collectionneur qui va orienter sa collection dans cer- tains domaines, sans prendre en considération la qualité, le fait que le domaine soit porteur ou pas… Il y a par exemple des numismates passionnés qui vont rechercher les différents types, variétés, erreurs des monnaies de 2 sols à la table de loi qui datent de la Révolution française, ce qui est tout à fait passionnant. D’autres collectionneurs vont s’intéresser aux pièces en Euro, sachant qu’ils ne vont pas s’enrichir avec ce type de collection. Par contre avec peu de moyens, on peut se faire plaisir et c’est cela l’essentiel. La collection n’est pas réa- lisée comme un investissement, mais comme une passion. 3- Le collectionneur « investisseur » qui va faire des choix plus raisonnés à partir de connaissances qu’il aura acquises avec le temps à travers une bibliothèque numismatique, l’étude des enchères, l’évolution du marché…. Ce dernier type de nu- mismate n’est cependant pas majoritaire, du moins je le pense. Il faut d’une part posséder un capital minimum pour réaliser une belle collection et d’autre part on doit passer de nombreuses heures à s’instruire, comparer, rechercher et cela prend des années ! Comme dans tous les domaines de collection ou objets d’art, les connaissances sont fondamentales pour éviter postérieure- ment des désillusions et se lancer sans rien connaître sera dans de nombreux cas suicidaire. Le cas le plus emblématique est celui de Foro Afinsa en Espagne, une maison qui dans les années 2000 réalisait des placements dans des timbres de col- lection et cela s’est finalement terminé par une faillite de plus de 3 milliards et plus de 250 000 clients floués ; le point com- mun de ces clients est qu’aucun d’eux n’avait de connaissances philatéliques. Plus récemment en France il y a eu le scandale d’Aristophil, une société qui investissait dans les éditions rares et manuscrits, lettres de personnalités…. avec 850 millions « perdus », mais pas pour tout le monde ! Mon conseil : avant de vous lancer dans une affaire ou un investissement dont vous ne connaissez rien, cherchez à vous faire épauler par un vrai expert (ou plusieurs) qui en base à certains honoraires proposera de vous orienter et de vous ac- compagner dans vos choix et vos achats, mais qui par contre ne va rien vous vendre (à respecter rigoureusement). Quelqu’un qui vous propose une monnaie, est-ce dans votre intérêt ou dans le sien en priorité ? Vous pouvez vous faire conseiller par un collectionneur, MAIS ce n’est pas un expert, la différence est importante sur plusieurs aspects : l’expert a une vue d’ensemble à travers les ventes aux enchères, ou per- sonnelle, du type de matériel qui se vend facilement ou pas, de la qualité d’une monnaie et de sa rareté…Quels que soient le type de collection et le type d’objets d’arts, RIEN ne rem- place l’expérience et il faut savoir s’entourer de personnes qualifiées ! Et rappelez-vous, la meilleure façon de gagner de l’argent est de ne pas en perdre ! Yves BLOT L’INVESTISSEMENT NUMISMATIQUE

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