cgb.fr

Bulletin Numismatique n°205 23 UN NEUVIÈME ET BEL EXEMPLAIRE DE L’ÉCU DE LOUIS XIV, DIT « À LA CRAVATE », FRAPPÉ À SAINT-PALAIS EN 1672 peu différent de celui des écus précédents frappés de 1667 à 1671 et le millésime 1672 est placé avec difficulté, avec des poinçons de chiffres différents de ceux utilisés pour les millé- simes précédents 1670 et 1671. Enfin, un différent inédit, que j’ai déjà signalé, à savoir un soleil, apparaît au-dessus du portrait de Louis XIV alors qu’il est absent des exemplaires 1667-1671. Je pense que ce soleil est le différent du graveur auquel on doit la réalisation de cet écu à la cravate 1672 et que ce graveur était local du fait qu’il savait que l’écu de Na- varre était constitué de chaînes et non de points, comme un usage récent l’avait établi. Dans ces conditions, tout en conservant l’hypothèse du poin- çon d’effigie venu de Toulouse, nous ne pouvons pas écarter une fourniture directe d’un nouveau poinçon d’effigie à Saint-Palais par Warin, opération non inscrite au registre de la Cour des monnaies des poinçons et matrices déposés au greffe, du fait du statut particulier des ateliers béarnais. En revanche, à cause de la présence des chaînes, je ne pense pas que l’écusson du revers ait été fourni par Warin mais qu’il est le résultat d’un travail local. Selon Fernand Arbez (RN 1996, p. 299-300), 29 651 exem- plaires ont été frappés pour un poids total de 3 296 marcs 1 once 21 deniers 1 . Sur ces 29 651 exemplaires, 8 seulement avaient été retrouvés à la date de février 2014 quand j’ai pu- blié dans le BSFN avec Emmanuel Henry le recensement des exemplaires aujourd’hui existants ( BSFN , février 2014, p. 58- 61), ce recensement complétant notre communication du 30 1 Information d’Arnaud Clairand. mars 2013 ( BSFN , avril 2013, p. 80-82), laquelle avait pris par référence la communication précitée de juin 1994. Em- manuel et moi-même avions alors communiqué le pedigree de ces 8 exemplaires alors connus, dont nous avions localisé tous les propriétaires actuels, sauf l’un d’entre eux. L’un de ces pro- priétaires appelé alors « le collectionneur du Nord » était Jo- celyn Dezitter, aujourd’hui décédé. Le 9 e exemplaire récemment découvert est proposé par CGB. fr dans sa live auction du 9 mars 2021 (bry_647451). Il provient de la vente aux enchères Millon réalisée à Nice le 22 octobre 2020, n° 137. Ayant eu en mains les huit autres, dont les deux plus beaux connus, celui de la collection abbé Jacques Thiliez récemment décédé provenant des anciennes collections Barbier (vente 1936) et Montalant (vente Vin- chon 1977), ainsi que celui de la collection Max Allard (vente Burgan 1996, ancienne vente Schulman, peut-être collection Paul de Baecke), celui-ci me paraît au moins équivalent sinon de meilleure qualité, tant au droit qu’au revers, le revers étant moins beau sur ces deux exemplaires Thilliez et Allard. J’ex- prime donc une préférence pour celui-ci qui est très bien conservé dans son ensemble, notamment en ce qui concerne le portrait de Louis XIV. La pièce présente un petit défaut de flan, dû au découpage 2 . Ce défaut est courant sur les mon- naies de la même époque frappées dans les trois ateliers béar- nais de Pau, Morlaàs et Saint-Palais. Il n’est donc pas rédhibi- toire. Christian CHARLET 2 Écu présentant de petits coups sur la tranche. Le Franc les monnaies, les archives réf. LF2019 59 €

RkJQdWJsaXNoZXIy MzEzOTE=