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Bulletin Numismatique n°199 32 Jean-Luc Dengis m’apprend dans son ouvrage Les monnaies de la principauté de Liège, III , qu’immédiatement après le dé- cès de Constantin de Hoensbroek, le Chapitre prit en main l’administration de la principauté. La direction de la Mon- naie fut rendue à Melchior Dartois qui prêta serment le 7 sep- tembre 1792 et s’engagea à livrer : 1°- 150 ducats ad legem imperii, au prix de 10 florins Brabant-Liège pièce ; 2°- 150 écus (pareils aux derniers), à 4 francs (sic pour florins) soit 14½ sous pièce ; 3°- 500 escalins (pareils aux derniers), à 13 sous pièce. collection privée Escalin 1792 Sede Vacante D.M. : 308 CH. : 704 Dengis : 1197. On observe au droit le buste de St Lambert à gauche avec mitre et superhuméral. Le revers figure un lion couronné debout, tenant l’écusson ovale de Bouillon avec bonnet ducal, en bas la date,1792. Cette pièce frappée au balancier à 500 exemplaires, seulement, est achevée le 12 novembre 1792 et sera en circulation en Belgique jusqu’au 17 février 1840 sous Léopold 1 er . Sa tranche cordonnée rend visibles l’usure et le rognage de la pièce. Ø : 25,0 à 26,2 mm Masse : 4,30 à 4,87 gr Axe : 06 Hr Métal : Argent. L’achèvement de ces monnaies fut annoncé au Chapitre le 12 novembre. Jacoby décéda le 23 septembre 1794 et fut remplacé, comme graveur, par Léonard Jéhotte, né à Herstal le 1 er août 1772. Les monnaies dites provinciales : ducat, flo- rin d’or, double et simple escalin, plaquette, sols de Liège (4 liards), demi-sol de Liège (double liard) et liard, eurent encore cours sous les régimes français et hollandais ainsi que sous le règne de Léopold I. La circulation de ces monnaies avait été autorisée par la loi monétaire du 5 juin 1832, n° 442 (Art. 21). En 1809, le ducat était estimé 6 florins 6 sols argent courant de Brabant, soit 11,4286 francs. L’ana- lyse au microscope électronique à balayage révèle une teneur moyenne en or de 99% en alliage avec de l’argent. Plusieurs résultats d’analyse ont révélé un or pur. Le titre théorique s’élève à 986/1000, chiffre auquel les résultats d’analyse cor- respondent. Médaille allégorique en l’honneur de la bataille de Fleurus, 1794, musée Carnavalet, Paris. Le 26 juin 1794, la victoire de Fleurus ramène la cocarde tri- colore sur le Perron, mais cette fois les troupes française prennent possession du pays, c’en est fini de notre existence indépendante. L’annexion à la République française, procla- mée en 1795 par la Convention nationale, fut fatale à nos monuments, dépouilla Liège de ses œuvres d’art, les églises furent pillées, les objets de valeur furent enlevés… pour re- monter la Meuse vers la France. On brisa la statue du patron de Liège, jadis posée sur le faîte de l’hôtel de ville. On arracha le plomb qui couvrait le toit de la cathédrale pour en faire des munitions. Les cloches furent emportées ou fondues ; cer- tains de leurs débris servirent à fabriquer des décimes. Un décime Dupré, grand module, An 7/5 (1798-1799), Paris Ø 32,76 mm, masse 20 g. Tranche maclée Avers /REPUBLIQUE FRANÇAISE. Tête de la République aux cheveux longs à gauche, drapée et coiffée d’un bonnet phrygien (Mesdames Tallien ou Récamier) ; au-dessous Dupré* en cursif. Titulature revers : UN / DÉCIME. Revers /En deux lignes dans le champ, au-dessus de L’AN 7/5 suivi d’un point et de la lettre d’atelier A encadrés des différents, dans une couronne fermée composée de deux branches de chêne opposées nouées à leur base par un ruban. Avec l’aimable autorisation de Cgb.fr Le décime est une dénomination monétaire utilisée en France entre 1793 et 1815. Elle apparaît uniquement sur des pièces de bronze ou de métal de cloche (MDC) et est l’équivalent de 10 centimes. Le terme est issu du système décimal, mis en place par la Convention nationale et par la loi du 18 germinal an III établissant le franc divisé en 100 centimes. Ce mon- nayage n’eut pas un grand succès et son destin prit fin en 1815. J’ai été amusé par cette recette numismatique que je vous soumets : Pour fondre ce mélange avec facilité, il ne faut d’abord mettre au creuset que la moitié de la matière qu’il doit contenir ; et lorsque cette moitié sera en pleine fusion, on doit jeter sur la surface du bain environ deux onces d’un flux composé de deux livres de sel ammoniac, et quatre livres de résine, bien pilés ensemble, aux- quels on ajoutera huit onces environ de poussier de charbon bien pilé et bien sec. L’effet de ce flux est de rendre la matière ductile, en empêchant la calcination qui auroit lieu, sans cet intermède, par le seul contact de l’air sur la surface du métal en fusion. On remettra ensuite l’autre moitié de la fonte préparée, et lorsque le tout sera en parfaite fusion, on réitérera la même dose du flux indiqué ; après quoi on brassera avec célérité et on coulera dans les moules. Cet alliage permettra la frappe des monnaies de 3, 6, 12 de- niers et des pièces de 1 et 2 sols aux balances jusqu’à la créa- tion du système décimal. Les nouvelles monnaies de 1 et 5 centimes, 1 et 2 décimes seront alors réalisées en cuivre ou en bronze. Toute la finesse du pays prit le chemin de Paris. Comme Gré- try, les musiciens, les artistes, les savants, les médecins, les chirurgiens, les officiers quittèrent les bords de Meuse pour ceux de la Seine. Liège subit une crise terrible. Le 1 er janvier LIÈGE EN FRANCE

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