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Bulletin Numismatique n°196 9 LE COIN DU LIBRAIRE, RECONSTITUTION D'EMPREINTES DES MONNAIES GAULOISES À LA CROIX 74-77) et un revers unique lié à plusieurs droits (p. 78-79). De ce phénomène découle une théorie qui aux ateliers mul- tiples et divers laisserait envisager l’hypothèse d’ateliers de frappe centraux (p. 79-82) et met en lumière une dépendance entre les ateliers et les graveurs (p. 82-87). La dernière partie de ce chapitre est consacrée à un essai d’estimation quantita- tive des frappes (p. 87-93) : calcul du nombre théorique de monnaies par coin monétaire basé sur un chiffre de produc- tion moyen de 20 000 pièces par coin de droit avancé pour les monnaies antiques et des chiffres compris entre 5 000 et 40 000 monnaies par coin. À partir du trésor de Goutrens (avec seulement 4 coins de revers relevés pour un total de 20 à 25 000 pièces au départ), nous arriverions à une moyenne de 5 000 pièces par coin de revers. Ces chiffres rendraient pos- sible une estimation du nombre de coins utilisés (p. 91) avec en perspective un nombre réel de monnaies par coin moné- taire (p. 91-93) et permettraient de calculer une estimation du temps nécessaire à la frappe (p. 93). La synthèse de ce chapitre (p. 91-95) est peut-être l’une des plus importantes de l’ouvrage. Avec un total de 1164 coins de revers recensés dans l’étude et une estimation de 5 000 pièces par coin, nous au- rions une production totale d’environ 6 millions de pièces frappées soit 15 tonnes d’argent monnayées sur un période de deux siècles environ ! Le sixième chapitre est réservé aux technologies et à la pro- duction monétaire (p. 96-118). Outre la typologie des flans (p. 96), la fabrication des flans biseautés (p. 97-98) et les in- serts (p. 98-100), l’apport le plus important est constitué des coins à empreintes multiples (CEM) (p. 106-111) avec la re- cension de 85 pièces de ce type reproduites aux pages 114 à 118. Le chapitre suivant a pour objet la métrologie et la data- tion du monnayage (p. 119-153). Aux théories métrologiques traditionnelles, l’auteur substitue pour l’ensemble des mon- nayages une classification répartie en huit catégories (A à H), théorie qui semble validée pour les drachmes aussi bien que les oboles ou hémioboles dans les séries, quand elles existent. Les masses sont comprises entre 3,52 g (série A) et 1,30 g (série H). L’ensemble est synthétisé dans les tableaux 9 et 10 de la page 130. La datation des espèces se vérifie par l’ar- chéologie (p. 134-144) à l’aide de graphes charactérosco- piques pour 61 séries monétaires entre 250 av. J.-C. et 50 av. J.-C., voire 30 av. J-C. (p. 140-145). Les arguments métrolo- giques sont confrontés à la forme des flans en fonction des huit classes (A à H) (p. 145) ainsi qu’aux prototypes et aux trésors (p.146). Les huit classes (A à H) sont alors définies comme des étalons monétaires qui permettent d’établir une chronologie relative dont on trouve la synthèse dans le ta- bleau 15, (p. 153). Le huitième chapitre traite de l’usage de la monnaie et de l’identification des ateliers (p. 154-168). L’au- teur met en avant quatre ateliers de frappe (centres de pro- duction) avec Saint-Roch/ Vieille-Toulouse chez les Volques- Tectosages, la région d’Agen pour les Nitiobroges, Rodez chez les Rutènes, Montpellier-Nimes (Villevieille ?) pour les Volques Arécomiques (p. 161-168). Le dernier chapitre (p. 169-175) est une conclusion de l’ouvrage. Deux graphes se trouvent aux pages 176-177. Un glossaire numismatique se trouve p. 178, suivi par la table des figures au nombre de 137 (p. 179-185) et une bibliographie (p. 186-197). Le second volume est le répertoire (catalogue) des monnaies gauloises à la croix. L’ouvrage débute par l’index iconogra- phique (p. 4-13) comprenant quatre séries : A motifs sur les revers (1 à 132) ; B motifs et légendes sur les revers (1 à 5) ; C motifs sur les revers représentant un animal (1 à 7) ; D lé- gendes sur les revers représentant un animal (1 à 6). Il est complété par un index des types de droit (p, 14-19) (1 à 229). Ces pages seront indispensables pour classer les monnaies à la croix et il vaut mieux débuter par l’identification du revers quand celui-ci est complet ou identifiable. Le répertoire d’empreintes (p. 20-25) est un résumé du premier volume ainsi que la datation des séries et les ateliers (p. 26-27). Le catalogue débute à la page 28 et se termine à la page 306. 231 séries ont été distinguées. Pour chaque série, nous avons la chaîne charactéroscopique avec chaque coin de droit et chaque coin de revers figurés avec les liaisons de coins signa- lées, suivie du catalogue exhaustif de la série. Par exemple pour la serie 1, imitation des drachmes de Rhodé, nous avons 23 exemplaires recensés avec huit coins de droit et 10 coins de revers avec chaque fois que cela est possible le poids (p. 28- 29). Pour la série 49 (drachme « style languedocien » inspiré par un bronze hispano-punique, nous avons 60 exemplaires avec quatre coins de droit et cinq coins de revers (p. 78-79). Pour la série 100 (drachme « style flamboyant », nous avons 161 exemplaires avec 39 coins de droit et 36 coins de revers. Nous vous invitons à découvrir les 231 séries du classement de Cédric Lopez. L’ouvrage se clôt par une bibliographie (dif- férente du volume I) aux pages 307-312. En résumé, cet ouvrage pour le classement va s’avérer indis- pensable et est, en effet, très complet. Il n’est pas un corpus, mais un inventaire représentatif du monnayage à la croix avec un échantillon de plus de 7000 monnaies réparties sur 231 séries avec 1464 coins de revers, avec pour la première fois une étude systématique des coins basée sur la reconstitu- tion d’empreintes assistée par ordinateur (REAO). L’ouvrage est également complété par une étude très documentée sur les coins à empreintes multiples (CEM). Tous les exemplaires sont décrits et plus d’un millier d’exemplaires sont photogra- phiés dont un certain nombre provenant du stock de CGB.fr et des ventes MONNAIES (dont MONNAIES XV). N’at- tendez pas pour vous procurer ces deux ouvrages complémen- taires qui trouveront leur place dans votre bibliothèque. Laurent SCHMITT