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Bulletin Numismatique n°195 11 POST-SCRIPTUM L es coquilles sont rares. Signalons p. 24 la mort de Dieu- donné (1945 au lieu de 1915), p. 32-33 (Erric n’est pas le neveu mais le frère de Charles de Lorraine, cardinal de Vaudé- mont, Charles ne meurt pas en 1622 mais en 1631, il résigne en 1622), p. 91 il s’agit de Conflans en Jarnisy et non en Bassigny et la carte pourrait être complétée (Marsal, Fene- trange, Salm). La liste des catalogues de ventes pourrait être également complétée : ajouter au moins Meyer 1902, Vin- chon/Wormser 1982, Trampitsch 1988 et Claoué 1993 (pour mémoire : Regnault 1878, Gariel 1885, Hermerel 1886, Hoffmann 1887). RÉFÉRENCES SIGNALÉES (LISTE NON EXHAUSTIVE) • Ville de Verdun, Musée d’art et d’histoire , Œuvres choisies, Verdun 2014 (monnaies, jetons et sceaux, p. 63-64). • P.-C. Robert, Monnaies et jetons des évêques de Verdun , Mâcon 1885 et A nnuaire de la Société française de numisma- tique (SFN) 1885-1886. • F. Liénard, Monographie de la numismatique verdunoise , Verdun 1889. • D. Flon, Histoire monétaire de la Lorraine et des Trois Évê- chés , 3 vol., Nancy 2002 (voir notamment t. I p. 162 et 313- 339, t. II p. 490-499 et 787-806, + preuves). • C. Charlet, A propos d’une trouvaille de monnaies de Verdun frappées au XVII e siècle, Cahiers Numismatiques ( CahNum ) n° 92, juin 1987, p. 257-284. • C. Charlet, Monnaies antidatées du prince-évêque de Verdun, Bulletin de la SFN ( BSFN ), 1991, p. 211-212. • C. Charlet, Le thaler de quatre francs verdunois s.d. (1619-1620), Bulletin numismatique n° 158, 2016, p. 22-23 et Numismatics International ( NI ) Bulletin , vol. 52, n° 5/6, mai-juin 2017, Dallas (USA), p. 88-90 (traduction en anglais et complément d’information par Robert Ronus). • C. Charlet et J.Y. Kind, Trois monnaies DES PRINCES- ÉVÊQUES de Verdun provenant de l’ancienne collection royale conservée à la BnF, BSFN 2016, p. 125-126. • C. Charlet et A. Tissière, Datation des gros lorrains de Verdun et Château-Regnault imités des gros lorrains au XVII e siècle, CahNum n° 115, 1993, p. 33-34. • R. Wack et C. Charlet, Gros lorrain de Phalsbourg et Lix- heim et imitations du gros lorrain à l’alérion au XVII e siècle , BSFN 2013, p. 273-279 (met à jour Chautard 1872). Pour mémoire • Dom Calmet, Dissertation sur les monnoies , Nancy 1740, p. CXXXI-CXXXIV et pl. 8 n° CLV à CLXIV (texte nouvelles p. CXX-CXXII). • P.A. Tobiesen Duby, Monnoies des prélats et barons de France , 2 vol., Paris 1790, t. I p. 46-48 et pl. XII, n° 1 à 3 (dessin du thaler tiré de Jameray-Duval, Catalogue des monnaies impé- riales , Vienne 1769). • K. von Schultess-Rechberg, Thaler- Cabinet, 3 vol., Vienne-Münich, 1840-1867 (vol.2, 2e partie, Vienne 1846, p. 245-246, n° 4815-4816 et 4817). • A. Engel et R. Serrure, Traité de numismatique du Moyen Âge , 3 vol., Paris 1891-1897 et Traité de numismatique mo- derne et contemporaine , 2 vol., Paris 1897-1899, t. I p. 156- 157. D’abord par des jetons dont les exemplaires en cuivre sont souvent utilisés comme menue monnaie dans l’espace lorrain. Les évêques Nicolas Psaume, 84 e évêque (1548-16475) et Nicolas Bousmard, 85 e évêque (1576-1584) frappent de tels jetons, en argent et en cuivre. Lorsque la Maison de Lorraine, qui a jeté son dévolu sur les trois évéchés de Metz, Toul et Verdun, ainsi que sur l’abbaye impériale de Gorze près de Metz, reprend le siège de Verdun en 1593 avec le prince évêque Erric de Lorraine-Vaudémont, 88 e évêque (1593-1611), le monnayage épiscopal est rétabli avec éclat. Le prince-évêque Erric, cousin germain du duc de Lorraine Charles III, fait pour la première fois frapper des monnaies en or : le florin , imité de celui de Nancy. Il fait également frapper le teston d’argent et des petites espèces de billon, imitées des espèces ducales. Il affronte Henri IV qui lui demande de renoncer à son droit de monnayage et refuse. Le Musée de la Princerie possède un exemplaire de ce raris- sime florin d’or, acquis en 1894 : c’est le joyau de la collection du musée qui possède également une dizaine de petits gros de billon, émis sur le modèle de ceux de Nancy. En 1611, sous la pression française, Erric de Lorraine-Vaudé- mont résigne l’évêché en faveur de son neveu Charles de Lor- raine-Chaligny, 89 e évêque (1611-1622). Ce dernier conti- nue le monnayage, d’abord dans l’atelier de Dieulouard sur la Moselle (florin d’or, petits gros de billon) jusqu’en 1613, puis le reprend en 1619 dans l’atelier nouveau de Mangiennes, plus proche de Verdun. A cette date, le nouveau maître et fermier, ainsi que graveur, Nicolas Marteau y introduit la frappe mécanique ; il avait en effet occupé les mêmes fonc- tions de 1612 à 1615 à Arches-Charleville où il avait utilisé les machines des Briot, père (Didier) et fils (Nicolas). Mar- teau fait frapper des thalers d’argent de 4 francs verdunois et des quarts de thalers dits « testons », des huitièmes et des gros de billon imités du gros lorrain ; le duc de Lorraine Henri les décrie le 11 janvier 1623. La collection du Musée de la Prin- cerie comprend une dizaine de ces gros. En janvier 1621, le prince-évêque Charles se rend à Paris pour y défendre ses droits régaliens de rendre la justice et battre monnaie ; trois magnifiques monnaies (florin, teston, thaler) entrent alors dans la collection royale inventoriée en 1685-1686. L’échec de ce voyage l’amena à résigner peu après son évêché en faveur de son frère François, farouche opposant à la France aux côtés du duc Charles IV de Lorraine. On ne connaît pas de monnaies de l’évêque François de Lorraine- Chaligny, exilé par la France puis réintégré en 1648 par le traité de Münster sous l’autorité de Louis XIV, bien que Dom Calmet, historien de la Lorraine au XVIII e siècle, affirme qu’il ait battu monnaie. Erric et Charles rappellent leur titre de comte de Verdun ; Charles y ajoute celui de prince du Saint Empire. Ce très beau catalogue anticipe sur une exposition monétaire organisée au Musée de la Princerie à partir d’août prochain, la première du genre. Les monnaies qu’il décrit y seront expo- sées ainsi que d’autres monnaies prestigieuses prêtées à titre complémentaire (Musée de la Cour d’Or – Metz-Métropole et collections privées) ; plusieurs d’entre elles figurent déjà dans l’ouvrage de M. Stef et B. Jané. En effet, celui-ci ne se limite pas au catalogue raisonné des 92 exemplaires de la collection numismatique du musée verdu- nois. C’est un véritable livre d’histoire monétaire qui réétu- die, de façon moderne, le monnayage verdunois dans son contexte historique, économique et politique. Complétant et approfondissant les travaux de P.-C. Robert, F. Liénard et D. Flon, il constitue désormais une référence essentielle pour tout lecteur intéressé par le monnayage verdunois. Enfin, il n’est pas cher : 15€, ce qui est donné. Christian CHARLET LE COIN DU LIBRAIRE, LE MONNAYAGE DES PRINCES-ÉVÊQUES DE VERDUN

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