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INTRODUCTION

3

MONETÆ 16

M

ONETÆ 16 est le premier catalogue de l’année consacré aux monnaies provinciales.

Il propose une sélection générale de plus de 900 monnaies de la République

à Constantin I

er

, frappées dans les ateliers, situés en dehors de Rome, dans les

territoires conquis par Rome entre le III

e

siècle avant J .-C. et le III

e

siècle après J.‑C. avec des

pris compris entre 25 et 3.500 euros.

Collectionner les monnaies provinciales, c’est élargir le champ de la collection normalement

réservé aux monnaies romaines. Le choix peut se porter sur un empereur ou une période

complétant ainsi les investigations normalement limitées à l’atelier de Rome ou aux ateliers

impériaux. Mais la collection peut trouver un champ d’investigation géographique, limité à

une cité ou au contraire ouvert à une province, voir une région.

Par rapport aux monnaies impériales, l’iconographie des monnaies provinciales est beaucoup

plus importante où se mélangent les panthéons grecs et romains auxquels s’ajoutent les autres

religions du Bassin méditerranéen (sémitique, égyptien, voir celtique).

Collectionner les monuments sur les monnaies romaines est presque une mission impossible

à cause du coût de ces monnaies en bon état de conservation. Pour les monnaies provinciales,

on peut trouver un nombre incalculable de monnaies réparties sur l’ensemble de l’espace

géographique, souvent à des prix raisonnables pour des monuments qui ne sont connus que

par leurs monnaies !

Certains empereurs, impératrices ou césars sont introuvables, improbables ou faux dans le

cadre des monnaies impériales. Vous pouvez trouver, parfois difficilement un Julius Marinus,

frère de Philippe I

er

ou bien Titiane, femme de Pertinax parmi les monnaies provinciales.

Chercher un Antinoüs pour l’atelier de Rome est mission impossible alors que le favori

d’Hadrien, bien que d’un prix élevé, se rencontre dans les monnaies d’Asie Mineure ou pour

Alexandrie.

Regarder et collectionner Rome que depuis les monnaies impériales, c’est oublier que la moitié

de l’Empire vivait, pensait et parlait grec, ou du moins évoluait dans un espace géographique

hérité de la période hellénistique. Collectionner les monnaies provinciales, c’est découvrir la

partie cachée ou du moins ignorée pendant trop longtemps du monde Romain qui n’est pas

unique, mais pluri-ethnique et pluri-linguistique, voir religieux ou Zeus côtoie Jupiter, Mên,

Baal, Sérapis et tous les autres !

En France, nous avons encore du mal à nous approprier les monnaies provinciales, les

collectionneurs des espaces anglo-saxons ou germaniques ne s’y sont pas trompés et

recherchent les monnaies provinciales depuis très longtemps.

Il est temps de donner ses lettres de noblesse aux monnaies provinciales. Ce ne sont pas des

monnaies grecques ni des monnaies romaines, mais des monnayages provinciaux ! Alors vous

savez ce qu’il vous reste à faire !

Laurent Schmitt