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INTRODUCTION

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MONETÆ 15

LES MONNAIES DU HAUT MOYEN ÂGE

N

otre dernier catalogue consacré à ce sujet était paru en avril 2014, c'était MONETAE

VIII. Pourquoi réalisons-nous ce type de catalogue ? Il est important de proposer aux

collectionneurs une variété croissante de monnaies en associant les monnaies byzan-

tines qui appartiennent aux antiques aux monnaies mérovingiennes qui sont à mi-chemin entre

les monnaies antiques et les monnaies du Moyen Âge. Quant aux monnaies carolingiennes,

elles appartiennent déjà aux monnaies médiévales, certaines à la limite des monnaies féodales,

au X

e

siècle au moment où la féodalité s'installe dans le Royaume de France pour plusieurs

siècles.

MONETAE 15 comporte près de neuf cents monnaies avec plus de six cents monnaies byzan-

tines, près de deux cents monnaies mérovingiennes et de cent monnaies carolingiennes.

Cette période est d'autant plus importante qu'elle est souvent perçue comme sombre (Dark

Ages pour les Anglo-Saxons) avec la disparition de l'Empire Romain et l'émergence de celui

de Byzance. Ce dernier connaît dès ses premières années des vagues d'invasions qui secouent

l'ensemble de l'espace euro-asiatique. Associé à la lutte séculaire contre le royaume Perse des

Sassanides, Byzance doit aussi faire face à la montée d'un ennemi autrement plus redoutable

qui secoue les fondations de l'Empire dès le milieu du VII

e

siècle. Mahomet décédé, les tribus

arabes partent à la conquête du monde et vont presque y réussir en moins d'un siècle.

Pendant ce temps en Occident, les anciennes provinces romaines sombrent dans la décadence

selon l'imagerie d'Épinal si répandue. En réalité, les Royaumes barbares (Wisigoth, Ostrogoth,

Burgonde, Franc, Vandale) sont les continuateurs de Rome sur une plus petite échelle territo-

riale. Ils vont essayer de maintenir la fiction d'un empire réunifié sous la houlette de Constan-

tinople avant de vivre leurs propres destinées.

Rapidement, en moins d'un siècle, ces royaumes disparaissent, sont agrégés ou récupérés par

Byzance. Seul le Royaume Franc semble résister, et même se développer avant de sombrer

dans l'Anarchie des crises de successions et de partages territoriaux successifs.

Seule l'émergence d'une nouvelle branche, celle des Carolingiens va permettre pendant un

cours laps de temps, le règne de Charlemagne (768‑814) et le début de celui de Louis le

Pieux (814‑840) de connaître ce que nous appelons la Renaissance carolingienne. Les Francs

d'abords vainqueurs de l'invasion musulmane à Poitiers (732) deviennent les défenseurs de

la Papauté contre le Royaume Lombard avant de se voir récompensés par le titre impérial

décerné à Charlemagne qui est couronné le 25 décembre 800 à Rome. Trois entités (l'empire

de Byzance, l'empire Carolingien et le monde musulman) en ce début du IX

e

siècle semblent

se dégager et régner sur la plus grande partie du monde connu. Ce n'est qu'une illusion. Toute

cette vaste construction va s 'écrouler comme un château de cartes sous les effets conjugués de

guerres fratricides, de vagues de nouvelles invasions, de crises religieuses et identitaires. C'est

sur ces ruines que se bâtit un nouveau monde à l'aube de l'an 1000. C'est ce que vous raconte

à sa manière MONETAE 15 !

Laurent Schmitt