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624 IIIe RÉPUBLIQUE 1870-1940 palais de Justice. Les hostilités s’achèvent par la défaite des insurgés au cimetière du Père-Lachaise le 28 mai 1871. Les pertes de ces combats sont de l’ordre du millier côté versaillais et dix fois plus côté communards. Les tribunaux militaires prononcent 270 condamnations à mort (dont 26 furent exécutées) et 7 500 déportations en Nouvelle-Calédonie. Le mouvement socialiste est décimé pendant près de dix ans. 1.1.2 FAITS MONÉTAIRES SOUS LE GOUVERNEMENT DE LA DÉFENSE NATIONALE Avant même la proclamation de la République du 4 septembre 1870, la France fait face à l’invasion inévitable de l’Alsace par les Prussiens et le dernier ministre des Finances de Napoléon III, M. Magne, écrit, le 29 août 1870, à la Commission des monnaies [MEF-MACP, SAEF/X.Ms216] : « Monsieur le Président En réponse à votre communication du 10 de ce mois, j’ai l’honneur de vous informer que j’approuve la proposition que vous avez faite d’autoriser M. Delebecque, Directeur de la Monnaie de Strasbourg, à continuer ses travaux à la Monnaie de Bordeaux en mettant à profit le matériel qui existe et qu’il prendra en charge. Je vous prie d’examiner en outre, Monsieur le Président, s’il ne conviendrait pas d’envoyer à Bordeaux une partie des coins de la Monnaie de Paris. » Pierre Magne, ministre des Finances de Napoléon III. Dans la séance du 8 septembre 1870 de la Commission des monnaies, on apprend que le nouveau ministre des Finances, Ernest Picard, a donné son approbation aux modèles qui ont été proposés par la Commission des monnaies pour les pièces de 5 Francs d’argent et les pièces divisionnaires d’argent : « Le coin de tête représentera la tête de la République gravée par Oudiné avec la légende République Française. Sur le revers, on gravera la valeur de la pièce et le millésime dans une couronne de laurier. Des ordres seront transmis immédiatement au Graveur Général pour l’inviter à commencer sans retard la fabrication de ces nouveaux coins. » [MEF-MACP, SAEF/X.Ms216]. Ernest Picard, ministre des Finances du gouvernement de Défense nationale. Dès le 6 septembre, Barre, le graveur général, avait été autorisé à récupérer les outils originaux d’or et d’argent au type de la république, gravés par Merley et Oudiné et conservés dans l’armoire des coins et poinçons du musée monétaire. Dans la même séance, la Commission décide également que : « le type des timbres-poste de la République et les planches reproduites d’après ce type existant au Musée soient remises au Directeur de la fabrication des timbres-poste pour procéder sans retard à la multiplication du type et au tirage des timbres-poste. » [MEF-MACP, SAEF/X.Ms216]. Le revers des monnaies d’argent ne correspond pas à celui adopté en 1848, mais a été choisi dans l’urgence et de manière provisoire, du fait de la disponibilité immédiate de « coins » conservés au musée monétaire (bien que ce soit le terme « coin » qui est utilisé explicitement dans les lettres, il désigne plus probablement les poinçons de reproduction permettant de créer les coins de service ; il y avait donc probablement un souci avec les outils du revers original d’Oudiné de 1848 qui empêchait un emploi rapide). Le revers employé provisoirement est donc celui des monnaies d’argent de Louis-Philippe.

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