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148 MONNAIES ROYALES FRANÇAISES LOUIS XV DIT LE BIEN AIMÉ (01/09/1715-10/05/1774) 644015  Quart d’écu aux trois couronnes, 1715, Montpellier, N entre les trois couronnes du revers , N , 12192 ex., mises en boîte : 4, (Ar, Ø 28,5 mm, 6 h, 7,61 g). A/ •LVD• XIIII• D• G• - •FR• ET• NAV• REX•. R/ •(soleil)• SIT• NOMEN• DOMINI• - (Mg) - •BE- NEDICTVM• 1715. Nous avons le plaisir de vous présenter ce quart d’écu dit « aux trois couronnes de Louis XV » frappé en 1715 à Montpellier (7,61 g, 28,5 mm, 6 h.). Cette monnaie est a priori unique. Il s’agit de l’exemplaire de la collection du commandant Auguste Gaston Pierre Babut de Rosan dis- persée par Émile Bourgey les 28 mars-1 er avril 1927 (n° 817 du catalogue). Cette monnaie pourtant illustré dans le catalogue de vente de 1927 est longtemps passées sous les radars. En 1986, Bruno Collin, dans son ouvrage consacré à la Monnaie de Montpellier, p. 270, ne la mentionne pas et attribue toutes les productions d’argent de Montpellier de l’année 1715 à l’effigie de Louis XIV. Frédéric Drou- lers, dans l’édition 1998 de son Répertoire , n° 552, p. 534, ne la connaissait pas non plus, mais suppo- sait à juste titre la frappe de quart d’écu aux trois couronnes à l’effigie de Louis XV à Montpellier en 1715. Cet auteur a même livré un chiffre de frappe de 7 199 exemplaires tout en précisant en note « Frappe possible à l’effigie de Louis XV d’après les dates des 5 délivrances qui ont eu lieu du 7 dé- cembre au 31 décembre 1715 ». Dans l’édition de 2012 de son Répertoire, n° 762, p. 733, Droulers la mentionne enfin assortie de cette note : « Un spécimen au C.D.M. provenant de la collection Babut (1927) ». Nous rassurons le lecteur, cette monnaie n’a jamais figuré dans les collections du Départe- ment des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France. Il s’agit d’une er- reur de Droulers. qui dans cette dernière édition lui assigne au passage une quantité de frappe de 17 099 exemplaires ! Une telle monnaie mérite que l’on se penche sur son histoire, d’autant plus que nous avons pu retrouvé de nombreux documents d’archives s’y reportant. La série d’argent dite « aux trois couronnes » a été frappée à partir de 1709, sous le règne de Louis XIV dont elle présente le buste. Après le décès du Roi-Soleil survenu le 1 er septembre 1715, il convenait de placer sur les monnaies l’effigie du nouveau souverain, Louis XV. La gravure fut naturellement confiée au graveur général Joseph Roëttiers. Pour l’argent, en 1715, il ne put graver que les bustes de l’écu et du quart d’écu, le demi-écu aux trois cou- ronnes à l’effigie de Louis XV n’ayant jamais été frappé. Le 23 novembre 1715, le graveur général Joseph Roëttiers remit, entre autres, au greffe de la Cour des monnaies de Paris « douze poinçons de teste de quarts d’écus [à] l’effigie du nouveau roy Louis Quinze pour envoyer dans les Monoyes du royaume par le greffier de la Cour après qu’il auront esté présentez à ladite Cour en la manière accoustumée ». Le jour même, durent retirés deux poinçons certainement destinés à la Monnaie de Paris (AN, Z1b 349). Le quart d’écu aux trois couronnes de Louis XV n’est connu que pour trois ateliers : Aix-en-Provence, Paris et Montpellier. Le poinçon d’effigie destiné à la Monnaie de Montpellier fut expédié de Paris le 26 novembre 1715 et arriva à Montpellier le 4 décembre : « Du quatrième décembre mille sept cent quinze, savoir faisons qu’en présence du sieur Louis Brodu, tailleur et graveur de la Monnoie de Montpellier, que sieur François Luquel, commis au bureau des postes de cette ville nous a remis trois poinçons marqués des deux lettres RR, envoiée de Paris par Monsieur Geudré, conseiller secrétaire du roy, greffier en chef de la Cour des monnoies de Paris sui- vant sa lettre du vingt-six novembre dernier addressée aux juges-gardes de la Monnoie de Montpel- lier, savoir un poinçon d’effigie pour les écus de trois livres dix sous, un autre poinçon d’effigie pour les quarts d’escu de dix-sept sous six deniers et un autre poinçon d’effigie pour les louis d’or de qua- torze livres pour la fabrication des espèces qui doivent estre monnoiées à l’effigie de Louis quinzième en aiant deschargé ledit Luquel est tous autres et nous sommes signés. Campan, juge-garde. Nissolle, juge-garde, Brodu, Luquel » (AD Hérault, 3B 8). Il est intéressant de noter que ces poinçons originaux portent les lettres RR, initiales du nom du gra- veur général Roëttiers. Le jour même de l’arrivée du poinçon, Louis Brodu, le graveur particulier de la Monnaie de Montpellier réalisa à l’aide du nouveau poinçon quatre carrés de droit :

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