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132 MONNAIES ROYALES FRANÇAISES HENRI II (31/03/1547-10 /07/1559) 643704  Demi-henri d’or à la Gallia, n.d., 1554, Paris , (Or, Ø 20 mm, 6 h, 1,84 g). A/ HENRICVS• II• DEI• G• FRAN• REX, buste lauré et cuirassé d’Henri II à droite. R/ OPTIMO PRINCIPI (Mm). Type monétaire d’une insigne rareté, connu à deux exemplaires selon Michel Dhénin dans le Club Fran- çais de la Médaille, n° 69, 1980, p. 126-129 et 134 et trois exemplaires selon Franciae IV. Nous en avons en effet recensé trois, tous issus de la même paire de carrés et figurant dans des collections prestigieuses : vente de la collection Marchéville (Florange Ciani, 22 avril 1928, n° 2624 ; vente de la collection Pflieger (Christie’s 6 oc- tobre 1987, cet exemplaire) et vente de la collection Claoué (Crédit de la Bourse, 26-28 avril 1993, n° 521). Avec seulement trois ventes depuis 1928, il s’agit de l’une des monnaies les plus rares de la numismatique française, bien plus rare que le « florin georges » ou la couronne d’or de Philippe VI de Valois. Les collections nationales, celles du Cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale de France conservent le double henri d’or - dont 7 exemplaires seraient connus - ainsi que le henri d’or réputé unique, mais pas de demi-henri d’or ! Deux piéforts du demi-henri d’or y sont toutefois conservés. Le demi-henri manque aux plus grandes collections, ainsi l’ex- ceptionnelle collection de Stéphane Barbier-Mueller ne possède que le double henri (n° 71). Le type monétaire du revers est une adaptation de la Rome nicéphore assise sur des trophées se retrouvant sur des sesterces de Néron frappés en 54-55. Le motif a été détourné en rajoutant un lis sur le casque de la Gaule, en mettant un boulet à la place du casque qui figurait à ses pieds et en remplaçant le nom ROMA par GALLIA. Rome devient la Gaule. La légende du revers est reprise sur certaines monnaies de Trajan portant la légende SPQR OPTIMO PRINCIPI. L’extension de l’Empire romain était alors à son apogée. En dehors des jetons et des médailles, cette monnaie est le premier témoignage du retour à l’antique. La Renais- sance française, bien connue dans l’art pictural et en architecture a mis plus de temps à s’instaurer dans l’art de la gravure des monnaies de circulation. Sur le plan technique, il s’agit d’un témoignage de tout premier plan, la première monnaie frappée en France selon les procédés du moulin et du balancier récemment importés en France depuis Augsbourg suite à des transactions menées secrètement par l’ambassadeur Marillac auprès d’un orfèvre utilisant un nom d’emprunt. La volonté de développer un nouveau système de frappe est venu directe- ment du roi, qui fit de grande réforme en matière monétaire. Il érigea notamment la Chambre des monnaies en cour souveraine, introduisit les millésimes sur les monnaies royales françaises. Le moulin fut établit au bout de l’Île de la Cité, dans le moulin dit « des Étuves » et placé sous la direction d’Étienne Bergeron, dont le différent, un monogramme EB est présent sur la monnaie après le mot PRINCIPI. La série « à la Gallia » ne porte pas de millésime, toutefois nous savons d’après les archives qu’elle fut frappée en 1554 et mises en circulation en 1555 : « Par notre commandement et ordonnance ayt été battu en notre monnoye des étuves à Paris depuis un an en ça une certaine quantité de deniers d’or appelés escus henrys doubles et simples et demis de nouvelle forme et d’autre différente des battues en nos monnoyes ordinaires ausquelle n’auront encorre esté donné cours par nos lettres patentes » (Dhénin, 1980, p. 128). 643704

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