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- 47 - ARVERNES (Région de Clermont-Ferrand) (II e - I er siècles avant J.-C.) Les Arvernes, qui occupaient lactuel territoire de lancienne province dAuvergne, étaient le plus puissant des peuples de Gaule à la veille de la Guerre. On donne aussi ce nom aux différents peuples clients desArvernes : Gabales, Vellaves, ou Helvii. Strabon évoque la suprématie qui avait prévalu aux IV e et III e siècles avant J.-C. quand les Arvernes domi- naient la Gaule : «leur territoire sétendait à lorigine jus- quà Narbonne et aux frontières de la Massaliotide et les peuples leur étaient soumis jusquau mont Pyréné, jusquà lOcéan et jusquau Rhin», soit la presque totalité de la Gaule à la veille de la conquête. Cette puissance reposait sur le contrôle du commerce de létain et sur le mercenariat. Il faut cependant abandonner lidée dune domination éco- nomique et monétaire des Arvernes sur les autres peuples de la Gaule avant la chute de lEmpire arverne. La société arverne était clanique, en raison de leur disposition géographique, dans des vallées isolées par les montagnes. Chaque groupe se retrouvait entre les mains dune famille et de ses clients. Leur vraie capitale était loppidum de Gergovie, placé près de Clermont-Ferrand. Le Puy de Dôme constituait une sorte «dOlympe» pour les Arvernes où Mercure sous sa forme gauloise de Lug était vénéré. «Avernorix» (roi des Arvernes) était une épithète du dieu. Les Gaulois connaissaient déjà les sources thermales de la Bourboule, du Mont-dOr, de Royat, de Volvic et de Chau- des-Aigues qui étaient sacrées et utilisées pour leurs vertus thérapeutiques. La forêt de Pionsat qui séparait les Arver- nes des Bituriges Cubes était sacrée. La réputation des Ar- vernes dépassait largement le territoire de la Gaule. Les Ar- vernes étaient considérés comme «le plus belliqueux parmi les peuples gaulois de la Celtique» daprès Apollodore au II e siècle avant J.-C. Mercenaires et guerriers émérites, il est possible quils aient participé au sac de Delphes en 279 avant J.-C. et quils aient pris part à la bataille du Télamon en 225 avant J.-C. qui les opposa pour la première fois aux Romains. Le premier conflit direct éclata au II e siècle, quand les marchands romains sinstallèrent en Transalpine dans ce qui allait devenir la Provincia (la Province, devenue la Pro- vence). Les Arvernes étaient très riches et leur roi Luern était connu pour sa libéralité proverbiale. Les Arvernes, qui navaient pas une agriculture développée, contrôlaient certainement lorpaillage et les mines dor de leurs contrées et celles de leurs voisins. Le fils de Luern, Bituit (Bituitos), sopposa aux Romains qui venaient de soumettre les Sa- lyens en semparant dEntremont en 123 avant J.-C. Bituit réunit une coalition forte de deux cent mille hommes qui fut successivement battue par Domitius Ahenobarbus à la con- fluence de la Sorgue et du Rhône, puis de lIsère et du Rhône, près de Valence. LEmpire arverne avait vécu. La royauté abolie fut remplacée par un système oligarchique. Celtille (Celtillos), le père de Vercingétorix fut mis à mort vers 80 avant J.-C. pour avoir essayé de reconstituer un em- pire arverne à son profit. Au début de la Guerre des Gaules, Vercingétorix servira dans les troupes de reconnaissance de César. Gobannitio, oncle de Vercingétorix, était lun des chefs de la faction pro-romaine. Ce nest quen 52 avant J.-C. que Vercingétorix devint le chef de la coalition des peuples gaulois contre loccupant romain. Fort de près de deux cent cinquante mille hommes, le contingent arverne ne réussit pas à simposer. Vercingétorix pratiqua la politique de la terre brûlée après la chute de Genobum (Orléans), mais ne put obtenir la destruction dAvaricum (Bourges) qui fut assiégée et prise par Jules César avec toutes ses réserves de vivres. Il remporta néanmoins une grande victoire près de Gergovie. Ayant malencontreusement poursuivi larmée de César, il se retrouva assiégé dans Alésia. Résistant avec acharnement, il comptait sur larmée de secours pour le déli- vrer, mais vaincu, il dut se rendre à César qui le conserva en vie pour le faire participer à son triomphe en 46 avant J.-C. Vercingétorix fut ensuite étranglé dans sa prison. Après la conquête, Augustonemetum (Clermont-Ferrand) sera fondée et deviendra la capitale de la civitas. 239295. Statère dor pâle au cheval à droite et à la lyre, BN. 5278-5279 / 5282 , c. 120-60 AC. , (Or, 16 mm, 11 h, 7,34 g). A/ Anépigraphe. Tête masculine, jeune, imberbe à gauche. R/ [A M]. Cheval bondissant à droite, attelé à un char dont on aperçoit l aurige ; lyre à deux cordes sous le poitrail, (accostée de deux lettres). Exemplaire bien frappé sur un flan relativement court. Écla- tement de métal à 5 heures au droit. LT.- - BN.5279-5280 - ABT.cf . 58. - RN. 1860, pl. VIII, n° 5-6 - MONNAIES XV, n° 437. R. TTB ..................................................................... 1250 Cet exemplaire provient de la collection M. G. ; cest le n° 637 de MONNAIES XXV. Monnaie assez homogène, complète au droit et au revers. Ce type de statère se divise en deux classes : revers à droite ou à gauche. La lyre est parfois accostée des lettres M et A, ce qui a fait penser à une attribution aux Mandubiens. Ces monnaies furent longtemps attribuées aux Mandubiens, il faut plutôt les rendre aux Arvernes. La légende AM na pas été retenue par B. Fischer dans le RIG. Sur le dessin de la monnaie de la RN 1860, pl. VIII, 6, ces deux lettres sont pourtant bien visibles, de même que sur celle vendue par VINCHON dans sa vente du 20 novembre 1992, n° 201. S. Scheers précise que lattribu- tion de ces statères «aux types de Lapte et de Saint-Uze» aux Arvernes est probable. 210499. Statère dor pâle à la lyre et à létendard , c. 120-60 AC. , (Or, 20,5 mm, 1 h, 7,31 g). A/ Anépigraphe. Tête masculine, jeune et imberbe à gauche, les cheveux courts et bouclés. R/ Anépigraphe. Cheval bondissant à gauche ; une lyre à trois cordes entre les jambes et une croisette bouletée incluse dans un quadrilatère au-dessus du cheval. Flan relativement large et très ovale, avec une tête pres- que complète au droit, mais un cheval avec larrière hors flan. Frappe un peu faible et usure homogène. LT.3738 var. - DT.3523 var. - Bargoin-. - RN 2002, S. Nieto, J.-N. Barrandon, pl. IV, A10. RR. TB+ ............................................................ 1250 Cette monnaie provient dun petit lot dune vingtaine de monnaies gauloises en or, conservé dans une fa- mille, oublié et redécouvert récemment dans le fond dune malle... Pour cette variante de revers avec quadrilatère et lyre, les auteurs de la RN 2002 nont étudié que 4 mon- naies. Ce statère sinsère dans la série 1157 du Nou- vel Atlas, à létendard et à la lyre ; les trois exem- plaires illustrés ont une esse sur la joue ou une croisette. Cet exemplaire avec la joue nue semble man- quer à cette série. Sylvia Nieto et Jean-Noël Barrandon ont fait un arti- cle qui recense les différents types de monnaies arvernes en or, dans la Revue Numismatique de 2002, «Le mon- nayage en or arverne : essai de chronologie relative à partir des données typologiques et analytiques». Ce type à la lyre et à létendard toutes variantes confondues manque complètement au musée Bargoin.
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