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Bulletin Numismatique n°258 50 Il y a deux raisons principales au fait de reproduire un billet à la main : le plaisir du dessin, ou l’argent. Pour l’argent c’est relativement rare, un billet est complexe il faut un réel talent d’artiste pour l’image et de calligraphe pour les textes. C’est un travail très difficile et le résultat peut rarement tromper l’utilisateur. Le temps passé ne laisse que peu de chance à la moindre rentabilité. Pour le plaisir, nous connaissons quelques réalisations - plus ou moins réussies - d’un billet soit représenté en parfait état, soit usagé pour augmenter encore la difficulté de représentation des traces d’usure et des plis. Il est, parfois, des découvertes plus étonnantes… Dans la vente de janvier prochain, nous proposerons un document exceptionnel : un carnet de calligraphie entièrement consacré à la reproduction de billets des Chambres de Commerce. Le recueil de 72 pages mesure 22cm x 19cm et contient, collées sur les 38 premières pages, des reproductions de billets réalisées à la main sur papier épais. La couverture est usée mais on distingue deux titres superposés : Bons communaux calligraphiés et plus ancien : Bons d’émission reproduits à l’aquarelle 1916-1917. Une photo de jeune garçon l’accompagne avec au dos « Merci bien cher Jérôme, belle découverte à vous. Nathalie ». Enfin, en 3e de couverture manuscrit : Trouvé en 1976 une signature, et un tampon violet Antik probablement d’un brocanteur. Faussaire ? Non, il n’est pas raisonnable de considérer ce carnet comme celui d’un faussaire, les billets sont des Chambres de Commerce, de petites valeurs, ils sont unifaces (recto seulement) et tous différents, donc c’est une réalisation d’artiste sans aucun but de tromper. Mais alors, pourquoi ? Le plaisir ou le challenge, tout simplement. Reproduire ces billets avec leurs teintes, leur calligraphie, leurs blasons, est une performance. Au total 96 reproductions, toutes aussi appliquées et remarquablement réussies. Ce recueil mérite une place de choix, dans un musée ou dans une collection de billets, d’art ou de faussaires. Jean-Marc DESSAL UN FAUSSAIRE ? NON ! UN ARTISTE !

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