Bulletin Numismatique n°258 38 fig.01 Depuis quelques années maintenant, les deux maisons de numismatique les plus importantes de Monaco, la Maison Gadoury (nouvelle appellation des Editions Victor Gadoury) où la famille Pastrone a succédé depuis 1994 au regretté Victor Gadoury qui avait fondé son entreprise en 1973 et la maison MDC (Monnaies De Collection) dirigée par Nicolas Gimbert et où l’on retrouve d’excellents numismates connus (Stephan Sombart, Maxime Tobola, Antoine Clerc, Bastien Mikolajak), organisent deux fois par an, au printemps et à l’automne, de somptueuses ventes aux enchères qui font rêver car nous manquons aujourd’hui de telles ventes à Paris. Pour des raisons d’efficacité, les deux maisons ont choisi d’organiser leurs ventes dans la même semaine. Ainsi MDC a eu sa vente les 1er et 2 octobre et Gadoury les 3 et 4. La semaine a été clôturée par la bourse de l’Association numismatique de Monaco le 5 tandis que, le même jour, le musée des Timbres et des Monnaies organisait, pour la journée du Patrimoine, une animation exceptionnelle assurée par Christian et JeanLouis Charlet : 175 visiteurs passionnés en ont bénéficié et sont repartis enchantés, plusieurs ayant acheté l’ouvrage (1997)1 de ces deux experts en numismatique monégasque. fig.02 Parmi les quelque 4 000 monnaies qui furent vendues aux enchères publiques à Monte-Carlo, plage du Larvotto, hôtels Monte-Carlo Bay et Méridien, il n’y avait que l’embarras du choix tant les raretés étaient nombreuses et la qualité de conservation (FDC et SUP) toujours au rendez-vous. Je me contenterai donc d’un petit échantillon concernant des monnaies que je connais bien, sur lesquelles je travaille depuis plusieurs décennies. Par ordre chronologique, le présent article est consacré à MDC ; la maison Gadoury sera examinée le mois prochain. 1 Les Monnaies des Princes souverains de Monaco, préface de SAS le prince Rainier III, 1997, Monaco. Voici donc, chez MDC, 1er et 2 octobre, quelques monnaies qui m’ont passionné : béarnaises de Louis XIV et seigneuriales des XVIIe-XVIIIe siècles. 1- Louis d’or de Béarn au buste juvénile lauré et drapé 1678 Pau : n°706. Etat de conservation exceptionnel. Exemplaire de toute beauté (fig.1), unique pour ce millésime 1678, le plus bel exemplaire connu pour toute la série (1668-1679). Vendu précédemment à Paris par Th. Parsy en 2024 (29-30 octobre, n°571), précision non indiquée. Estimé 20 000€, vendu 24 000€. fig.03 2- Louis d’or de Béarn aux huit L et insignes, 1701 Pau, frappe de conversion (flan neuf). Exemplaire provenant du Trésor de Valenciennes n°731. Très bel état de conservation, quelques stries d’ajustage au revers. Exemplaire unique (fig. 2) non retrouvé jusqu’à présent. Dans mon étude sur les monnaies béarnaises de Louis XIV (Revue numismatique 2014 p.614, n°27a), j’écrivais : « flan neuf. Pièce non rencontrée. N’a peut-être pas été frappée. » Avec l’apparition de cette monnaie, je dois corriger mon appréciation de 2014. Cette monnaie était déjà rarissime en réformation avec seulement 3 exemplaires connus. Désormais, on sait qu’elle existe également en frappe de conversion ou « flan neuf ». En juin 2025 (vente n°16), MDC avait déjà vendu la même pièce, au millésime 1702, mais en réformation (fig.3), n°1354 estimé 5 000€ (SUP à FDC) et vendu 8 500€. Le présent exemplaire unique en frappe de conversion n°731 estimé 4 000€ (TTB à SUP) a été vendu 5 000€ alors qu’il est plus rare que l’autre. fig.04 En comparant les deux exemplaires, on constate que le différent cœur figure à l’avers après DB sur la pièce de réformation, un trèfle, différent de réformation, figurant au revers après IMP. En revanche, sur la pièce de conversion 1701 il n’y a pas de cœur après DB à l’avers et le cœur figure au revers après IMP à la place du trèfle que montrent les exemplaires de réformation. Corriger la légende du catalogue qui cite un trèfle inexistant pour le n°731 (octobre 2025, frappe de conversion dite flan neuf) confondu avec le cœur au revers. Pour cette série aux huit L et insignes, on connaît désormais le double louis et le louis, à la fois en réformation et en frappe QUELQUES MONNAIES D’EXCEPTION RÉCEMMENT VENDUES À MONACO
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