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Bulletin Numismatique n°258 23 Dans la Live Auction du 2 décembre, vous pouvez découvrir un tétradrachme de Myrhina en Éolide avec les traits d’Apollon. Il est traditionnellement le dieu des Arts, en particulier de la musique et du chant. Fils de Zeus et de Léto, il est le frère d’Artémis. C’est aussi un dieu guérisseur, père d’Esculape, mais aussi vengeur, armé de son arc. À Myrhina, Apollon dit Grynéen ou Gryneus ou de Gryneion (port d’Éolide au débouché de Pergame) est connu pour son temple et son oracle, à l’image de Delphes. Le temple était commun aux onze villes éoliennes. Les cités étaient comprises entre l’Hermos et le Caïque. Parmi cellesci, Cymé et Myrhina ont monnayé des tétradrachmes stéphanophores. Myrhina est citée par Strabon (XIII, 2, 5). ÉOLIDE – MYRHINA (IIe SIÈCLE AVANT J.-C.) Myrhina, située au nord-est de Cymé, éclipsée par sa puissante voisine, n’apparaît qu’à l’époque hellénistique. Le monnayage débuterait vers 300 avant J.-C. La cité était réputée pour le culte rendu à Apollon Grynion. Mais le symbole de la cité semble avoir été l’amphore qui se trouve placée aux pieds d’Apollon. Tétradrachme stéphanophore, Éolide, Myrhina, c. 150-140 avant J.-C., 20e ém. (ΠA) (Ar, 17,18 g, 31, 50 mm, 12 h) étalon attique réduit, poids théorique : 16,80 g, 4 drachmes ou 24 oboles A/ Anépigraphe Tête d’Apollon Grynion laurée et diadémée à droite, les cheveux longs tombant sur le cou ; les mèches sont bien séparées. R/ MYPINAIΩN/ (ΠA) (de Myrhina/ Pad). Apollon marchant à droite, tenant de la main droite un phiale, sacrifiant, et de la gauche une branche de laurier à laquelle sont suspendues deux bandelettes ; à ses pieds à droite, l’omphalos et une amphore ; dans le champ à gauche, monogramme ; le tout dans une couronne de laurier. BMC 7 - GC 4216 – RQEMH 217 - K. S. Sacks, The Wreathed Coins of Aeolian Myrhina, ANS, MN.30, New York 1985, p. 1-43, pl. 1-22, pour le monogramme, émission n° 20, p. 33-35, n° 20/15 à 20/31, pl. 6-8. Magnifique exemplaire sur un flan large, centré des deux côtés. Portrait d’Apollon de toute beauté, de haut relief, finement détaillé. Superbe revers. Patine grise avec de légers reflets dorés. Rare. SPL 1 500€/ 2 500€ Poids exceptionnellement lourd pour ce type ! Nouvelle combinaison de coins non recensée dans l’article de référence. Droit et revers se rapportent au culte très important que rendait la cité de Myrhina à Apollon. La cité était située entre Grynion, centre du culte, et sa puissante voisine Cymé. Le monnayage ne doit pas commencer avant la paix d’Apamée qui consacre entre autre le recouvrement de la Liberté (Eleutheria) des cités grecques d’Asie Mineure. Nous avons là un exemple d’union monétaire de plusieurs villes qui émirent un monnayage civique avec le même étalon monétaire ayant pour trait commun la couronne du revers (stéphanophore) qui indique une victoire. F. de Callataÿ, dans son étude générale, reprenant les conclusions de K. Sacks, a recensé 415 tétradrachmes au total avec 97 coins de droit. L’auteur faisait remarquer que 55 des 97 coins de droit ne sont représentés que par moins de quatre exemplaires, ce qui constitue un indice charactéroscopique faible. Pour la vingtième émission, l’auteur a recensé treize coins de droit pour trente-six coins de revers pour un total de quarante tétradrachmes. Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT « APOLLO GRYNEION » ET TÉTRADRACHME DE MYRHINA

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