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Bulletin Numismatique n°258 18 Afin de compléter d’un point de vue technique le compte-rendu de Christian Charlet, dithyrambique, nous voulons vous donner envie de découvrir chacune des douze contributions de l’ouvrage qui sont autant d’invitations au voyage et à la découverte des monnaies mérovingiennes, sujet souvent ardu et trop souvent négligé dans les études numismatiques. Le charme du RT SÉNA 12 repose sur la qualité des sujets retenus, la clarté des propos, le choix d’une iconographie adaptée, incrémentée dans le texte, ce qui en facilite la lecture et l’appréhension. La qualité des photos est irréprochable. Elles sont souvent agrandies, ce qui en facilite la lecture, et fort nombreuses pour ce type d’ouvrage où toutes les monnaies sont reproduites que ce soit pour l’or, l’argent, voir le bronze. Le résultat est à la hauteur de l’attente et nous avons là une pépite qui pourra donner envie à de nombreux néophytes, l’envie d’ouvrir un ouvrage consacré à ce monnayage si intéressant, mais parfois aussi hermétique. En un peu plus de 230 pages et douze contributions, tous les aspects du monnayage mérovingien sont abordés, avec parfois une synthèse récente et complète sur certains aspects, comme l’article de Philippe Schiesser qui nous offre un inventaire mis à jour et complet au moment de la parution de l’ouvrage sur les oboles mérovingiennes unifaces (p. 199-244 avec 103 entrées). Dans le même ordre d’idées, Bernard Seguin nous fournit une contribution sur le monnayage d’argent de l’atelier de Melle (79) (p. 139-196) avec 46 entrées pour les types au monogramme au grand A croiseté dont 39 deniers et 7 oboles (p. 139-148). Ce premier groupe est complété par celui au M oncial croiseté (p. 148-175) avec un total de 141 pièces dont 123 deniers et 18 oboles. À ces deux premiers ensembles, il ajoute la recension des types avec le monogramme ME et ses multiples variétés (p. 179-195) et 71 entrées dont 56 deniers et 15 oboles. L’article est complété par une cartographie adaptée, des diagrammes. Toutes les monnaies sont bien sûr illustrées. Daniel Patarin, qui dans le dernier numéro des Amis du Vieux Chinon (2025, tome XII, n° 9, p. 1425-1470) revient sur l’étude d’un des trésors de monnaies les plus emblématiques de la numismatique mérovingienne, s’est donné comme mission de proposer l’attribution d’une série de deniers à l’atelier de Candes-Saint-Martin (37) (p. 125-129). Quant à Christophe Adam, qui nous offre deux contributions dans cet ouvrage, il propose d’attribuer une série de deniers de Leodegiselus à l’atelier de Thiverzay (85) (p. 131-136). Dans une première communication, il a proposé une nouvelle interprétation des monogrammes royaux suite à la découverte d’un argenteus de Childebert Ier (511-558) (p. 1332) illustré par 91 monnaies (tremisses, argentei et deniers). Samuel Gouet et Philippe Schiesser nous offrent l’inventaire du trésor de deniers mérovingiens de Queudes (51) (p. 101122) composé de 46 deniers au total de Neustrie, Austrasie, Bourgogne et Aquitaine, auxquels viennent s’ajouter quelques deniers indéterminés ainsi que deux sceattas et cinq deniers frisons (sceattas continentaux). Cet article où toutes les monnaies sont encore une fois illustrées est complété de nombreuses cartes et de tableaux des trésors mérovingiens. Thibault Cardon s’est livré à un travail traitant du classement des tremisses du royaume d’Austrasie (p. 35-45) afin de servir de cadre et de base méthodologique à tout travail futur. En revanche, c’est le seul article du volume qui ne soit pas illustré. Quant à Philippe Cossetini, au travers du monnayage provincial, sur lequel il travaille depuis si longtemps, il aborde un sujet épineux pour un monnayage provençal du dernier quart du VIIe siècle entre pouvoir politique et partage, opposition et résignation (p. 81-98) illustré par 16 deniers et un intéressant tableau à la page 98, essai de chronologie comparée entre la Provence, les royaumes de Neustrie et Bourgogne et Austrasie. Fernando Lopez-Sanchez se penche, lui, sur les monnayages de Childéric II à Marseille, Constant II à Rome et le contrôle du monnayage quasi impérial par la papauté (p. 69-79). Enfin, Inès Villela-Petit, avec deux contributions, aborde en premier lieu un sujet portant sur ce que les toponymes monétaires ont à nous dire sur les structure du pouvoir mérovingien en s’appuyant sur le monnayage du Rouergue (p. 47-56). Un second article aborde la carrière d’un monétaire-orfèvre au VIIe siècle, Haribald (p. 57-66) agrémenté de 26 pièces choisies. Nous aurions pu débuter par-là : en guise de préambule et de chapeau à ce très beau volume, Inès Villela-Petit, Karim Meziane et Philippe Schiesser déflorent le sujet au travers d’une introduction édifiée à partir des monnaies, monétaires et pouvoirs mérovingiens (p. 9-11). L’ensemble de l’ouvrage est remarquable, en notant au passage quelques contradictions entre certains articles et leurs attributions et conclusions. Mais la numismatique mérovingienne nous réserve encore tellement de surprises, de nouveautés et de retractatio que nous attendons le second volet de cet ensemble mérovingien avec impatience. Nous ne pouvons que remercier les auteurs des différents articles et les artisans de ce volume d’avoir pu mener à son terme cette expérience. Le choix du papier, la qualité des textes et des illustrations sans oublier le recours à une couverture qui ne pourra pas vous laisser indifférent ne peut que vous inviter à vous procurer cet ouvrage très rapidement, car je pense que les 250 exemplaires devraient très rapidement trouver leur public ! Enfin, dernier point, quel est ce monogramme qui se retrouve à la fin de plusieurs articles ? Une idée ? Cherchez et vous trouverez ! Laurent SCHMITT (président d’honneur de la SÉNA) LE COIN DU LIBRAIRE, DU TRÉSOR ROYAL AU SALAIRE DE LA MINE - SUITE

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