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Bulletin Numismatique n°257 58 Le mois de novembre marquera le retour d’une nouvelle vente Internet Auction, qui mettra à l’honneur la collection de 280 porte-louis de P. Masson. Cette vente offrira aux amateurs la possibilité de débuter une nouvelle collection ou d’enrichir la leur. Pour en apprendre plus sur le porte-louis, P. Masson avait rédigé un article consacré à ce sujet. Certains d’entre vous ont peut-être déjà eu l’occasion de le lire notamment sur le site internet www.monnaiesroyales.org ou encore sur celui des collectionneurs bergeracois (www.collectionneurs-bergeracois.fr). Nous en reprenons une partie afin de vous permettre d’en apprendre un peu plus. DES BOURSES EN CUIR AUX BOÎTIERS MÉTALLIQUES Dès la plus haute Antiquité et jusqu’au milieu du XIXe siècle, les deniers, les écus, puis les premiers francs et centimes, étaient transportés dans des bourses, des aumônières ou de petits porte-monnaie de cuir, souvent attachés à la ceinture. Le mot bourse vient d’ailleurs du latin bursa (« cuir »), luimême mot dérivé du grec ancien, attestant ainsi de son ancienneté. Cette bourse en cuir a perduré pendant de longs siècles avant de devenir métallique et c’est la mode et ses usages qui firent évoluer sa forme. D’après la Monnaie de Paris, l’étude des brevets de fabrication du porte-monnaie permet de dater l’apparition des porte-monnaie à la période 1820-1830. Ils étaient alors constitués de deux plaques découpées, d’un fermoir et de compartiments intérieurs1. D’abord réservés à un public fortuné, ils vont se populariser grâce à de nouveaux procédés de fabrication. Le Second Empire marqua leur âge d’or : cette période vit la mise en circulation de plus de cent millions de pièces d’or de 20 francs frappées à l’effigie de Louis Napoléon III. Lorsque l’on consulte notre ouvrage Le Franc, les monnaies, les archives, on apprend que « la pièce de 10 Francs voit le jour sous la IIe République avec les traits de la Cérès de Merley » et cette valeur faciale sera conservée. C’est également sous le Second Empire que l’on voit apparaître la faciale de 100 Francs, ainsi que la 5 Francs et la 50 Francs2. Il faudra donc trouver des moyens de rangement pour ces nouvelles valeurs. Les artisans imaginèrent la fabrication du porte-monnaie en redoublant d’efforts et d’ingéniosité pour améliorer ce moyen de rangement. Selon P. Masson, le porte-monnaie prit le nom de boîte à pièces, puis de porte-or, et se transforma bien vite en porte-louis, clin d’œil au prénom de l’Empereur, mais aussi au premier Louis d’or, créé à la fin du règne de Louis XIII en 1641. 1 Exposition « Chic et utile, L’art du porte-monnaie », Monnaie de Paris, 2019 2 Le Franc, les monnaies, les archives, 2019, CGB Numismatique Paris, pp.548-551. Cette mode aura largement dépassé nos frontières, dans les années vingt, les États-Unis fabriqueront des étuis similaires, baptisés « coin-holder » ou « Vanity » pour les modèles de sac. La Russie possédait ses porte-roubles, l’Allemagne ses portemarks, et l’Angleterre ses porte-souverains. Comme vous pourrez le remarquer, certains de ces exemplaires seront présents dans la vente. LES DIFFÉRENTES FORMES DE PORTE-LOUIS Les tubes Les premières créations de porte-louis furent d’abord de simples tubes de cuivre ou de laiton, d’une contenance de 25 ou 50 pièces, munis d’un couvercle sans aucune inscription. Très vite, des modèles en laiton recouverts de cuir ou de galuchat (peau de roussette), aux teintes variées, se multiplièrent. Sur le couvercle figuraient presque toujours, en lettres d’or ou d’argent, deux chiffres superposés : la valeur faciale et le montant total des pièces qu’ils pouvaient contenir. Des tubes semblables pour 50 et 100 pièces de 10 francs en or furent également fabriqués en grande quantité. En revanche, les modèles réalisés pour les pièces de 5 francs, 50 francs et 100 francs ne connurent que peu de succès et sont donc difficiles à trouver. INTERNET AUCTION DU 18 NOVEMBRE 2025 : LES PORTE-LOUIS

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