Bulletin Numismatique n°257 53 fig.12 Aujourd’hui le Prince souverain Albert II continue son œuvre en ayant notamment obtenu en 2011 pour la Principauté un quota d’euros annuel fixe en remplacement d’un pourcentage du quota français, calcul susceptible d’être interprété comme un vestige colonial. LE DÉVELOPPEMENT DE LA COLLECTION NUMISMATIQUE PRINCIÈRE fig.13 Honoré II, Jacques Ier, Charles III avaient été des princes numismates, ce dernier bénéficiant du concours d’un grand numismate Charles Jolivot qui présenta à l’exposition d’Anvers en 1885 la première collection princière. Rainier III, surtout connu comme grand philatéliste, l’est moins comme numismate. Je tiens toutefois de l’ancien conservateur des Archives du Palais princier Régis Lécuyer qu’il s’intéressait réellement aux monnaies jusqu’à parfois procéder à des acquisitions. Albert Ier avait fait de même au début du XXe siècle avec des monnaies grecques aux motifs marins (poissons, crabes, poulpes, dauphins), petite collection méconnue jusqu’en 2020. Parallèlement à la collection princière, le gouvernement monégasque constitua, des années 1980 à l’an 2000, une collection de monnaies monégasques sous l’impulsion de l’excellent numismate niçois Jean-Jacques Turc. C’est ainsi qu’entra dans cette collection l’extraordinaire tallero au phénix d’Honoré II (vers 1660) connu à deux exemplaires seulement, l’autre étant conservé au Cabinet des médailles de Marseille (fig.13). Après l’ouverture à la numismatique en 2002 de la Commission princière chargée de la seule philatélie jusqu’alors, la collection du gouvernement a été fusionnée avec la collection princière. Le développement de celle-ci sous le règne du prince Albert II a été très important avec la création d’un secteur consacré aux anciens fiefs des Grimaldi, dont notamment les duchés de Valentinois et de Rethel-Mazarin, au prince de Valdetare (régent) tuteur d’Honoré II ainsi qu’aux luigini frappés pour le Levant. LA CRÉATION DU MUSÉE DES TIMBRES ET DES MONNAIES (MTM) Comme il est indiqué plus haut, il a été créé en décembre 1995 et ouvert au public en janvier 1996. Depuis cette ouverture, il n’a cessé de s’enrichir, notamment en numismatique. Celle-ci a bénéficié notamment de 5 expositions internationales de prestige : 2008, 2012, 2015 pour les 300 ans de la mort de Louis XIV bienfaiteur de Monaco, 2020 pour les Journées numismatiques de la SFN, 2023. Ces expositions, ainsi que leurs catalogues d’accompagnement, ont été très appréciés du public, tant connaisseurs que curieux. Suite d’ailleurs à ces expositions, le musée des Timbres et des Monnaies bénéficie aujourd’hui, chaque année, d’une animation organisée à l’occasion des Journées du Patrimoine. Le musée est d’une superficie réduite (600 m2) mais les objets qui y sont exposés lui ont permis d’être classé parmi les grands musées du fait de son niveau. En numismatique, c’est un musée complet montrant au visiteur à la fois l’outillage de fabrication et le résultat, c’est-à-dire les monnaies. C’est donc un musée vivant montrant aux visiteurs comment les monnaies qu’ils apprécient ont été frappées. Au MTM sont ainsi exposés : • Le célèbre balancier aux lions (1796) de J. J. Droz dont la Principauté fut propriétaire au XIXe siècle pour frapper dans LE 20E ANNIVERSAIRE DE LA MORT D’UN GRAND CHEF D’ÉTAT, AUTHENTIQUE NUMISMATE
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