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Bulletin Numismatique n°257 24 Dans la Live Auction du 2 décembre 2025, nous vous proposons un rare tétradrachme pour Acanthe en Macédoine de la période comprise entre la fin de la deuxième guerre Médique et le changement d’alliance de la cité, remplaçant Athènes par Sparte. Notre tétradrachme appartient à la deuxième phase du troisième groupe (Desneux n° 104-111, pl. XV-XVI) qui se caractérise au droit par l’adjonction de deux lettres (ΔΙ) au-dessus du groupe formé par le lion terrassant le taureau et à l’exergue une branche de laurier (Desneux n° 107-111, pl. XV-XVI.). Notre type a deux branches de laurier (Desneux n° 104-106, pl. XV). Ces tétradrachmes avec le quatrième groupe (ΔΗ) sont les derniers frappés, d’après l’auteur, avant le changement d’étalon monétaire et d’alliance de la cité. Avec cinq combinaisons, l’auteur avait recensé trois coins de droit (A/ 104-107) pour cinq coins de revers (R/ 96-100) et un total seulement de cinq exemplaires. Depuis la publication de 1949, de nouveaux exemplaires sont apparus sur le marché numismatique, mais restent néanmoins très rares. MACÉDOINE – ACANTHE (Ve – IVe siècle avant J.-C.) Acanthe, fondée au VIIe siècle avant J.-C., était une colonie d’Andros, île de la mer Égée située sur la presqu’île d’Acté. L’atelier eut une production très importante à partir de la fin du VIe siècle avant notre ère grâce aux mines qui se trouvaient dans cette région. Acanthe était connue pour ses mines d’argent et réputée pour la qualité de ses vins. La cité est bâtie sur une acropole fortifiée où se trouvait le « prytaneion ». Lors de la deuxième guerre Médique (480-479 avant J.-C.), Acanthe ouvrit ses portes aux troupes de Xerxès Ier (485-465 avant J.-C.). Après la bataille de Platées, Acanthe tomba progressivement sous l’influence athénienne avant de rejoindre la ligue de Délos vers 450 avant J.-C, en devenant une ville tributaire. Au début de la guerre du Péloponnèse (431-404 avant J.-C.), Acanthe resta d’abord fidèle à la Ligue avant d’ouvrir ses portes au spartiate Brasidas qui devait trouver la mort la même année lors de la prise d’Amphipolis. À la paix de Nicias en 421 avant J.-C., Acanthe fut déclarée libre. Tétradrachme, Macédoine, Acanthe, 470-430 avant J.-C.) (Ar, 17,26 g, 27,50 mm, 11 h) étalon euboïco-chalcidique, poids théorique : 17,40 g, 4 drachmes ou 24 oboles A/ ΔI Lion attaquant à droite un taureau tourné à gauche ; ligne de sol ; à l’exergue une branche de laurier. R/ ΑKA/NΘ/I/ON (d’Acanthe). Carré séparé par des lignes formant quatre compartiments légèrement granuleux, entouré de la légende, le tout dans un carré creux. RQEMAC 147 - HGCS 3. 1/ 385 J. Desneux, Les tétradrachmes d’Akanthos, RBN 95, Bruxelles, 1949 104-111 var., pl. -XV-XVI (autres coins) Monnaie sur un flan large et irrégulier, centré des deux côtés. Très belle représentation du droit. Revers agréable. Patine grise. Très rare. TTB+ 1 500€/ 2 500€ Au droit, la branche de laurier est composée de trois feuilles et d’un globule posé au-dessus et deux globules au-dessous. Notre exemplaire est très proche de l’exemplaire de la collection H. de Nanteuil (1925, n° 756 = Desneux, 107, A/ 104, pl. XV). La légende de revers débute à 12 heures et est dextrogyre. Le revers présente une bavure de métal près de la ligne de séparation du carré central, sur la ligne verticale. Acanthe était une colonie d’Andros, île de la mer Égée. L’atelier eut une production très importante grâce aux mines que détenait cette région. Le symbolisme de ce type rappelle les premières émissions d’Asie Mineure au VIIe siècle où le lion symbolisait le soleil ou le principe masculin, et le taureau la lune, le principe féminin. Ce type, avec un étalon thraco-macédonien ou phénicien débuterait quand Acanthe abandonne l’alliance athénienne après l’expédition de Brasidas en 424 avant J.-C. pour entrer dans l’orbite macédonienne, d’où le changement d’étalon monétaire. Pour cette série de la cité d’Acanthe, F. de Callataÿ, Recueil quantitatif des émissions monétaires archaïques et classiques, (RQEMAC), Wetteren, 2003, p. 126, n° 147 a recensé d’après les travaux de J. Desneux, 27 exemplaires pour ce type avec 22 coins de droit et 13 coins de revers et un indice charactéroscopique de 1,23, très faible et non représentatif de ce monnayage. Notre type est l’un des rares épigraphiques avec deux lettres au droit (ΔΙ). On peut aussi trouver (ΔΗ ou NI). Ce type reste très rare et passe peu souvent en vente. C’est l’occasion d’obtenir un tétradrachme de cette période à prix sage ! Marie BRILLANT & Laurent SCHMITT ACANTHE : SCÈNE DE CHASSE SUR UN TÉTRADRACHME

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